OpenAI a annoncé aujourd’hui qu’elle a embauché trois ingénieurs seniors en vision par ordinateur et en apprentissage automatique de son rival Google DeepMind, tous travailleront dans un nouveau bureau d’OpenAI ouvert à Zurich, en Suisse. Les dirigeants d’OpenAI ont informé le personnel dans un mémo interne mardi que Lucas Beyer, Alexander Kolesnikov et Xiaohua Zhai rejoindraient l’entreprise pour travailler sur l’IA multimodale, des modèles d’intelligence artificielle capables d’effectuer des tâches dans différents supports allant des images à l’audio.
OpenAI a longtemps été à la pointe de l’IA multimodale et a lancé la première version de sa plateforme de texte à image Dall-E en 2021. Son chatbot phare ChatGPT, cependant, n’était initialement capable d’interagir qu’avec des entrées textuelles. L’entreprise a ensuite ajouté des fonctionnalités vocales et d’image à mesure que la fonctionnalité multimodale devenait une partie de plus en plus importante de sa gamme de produits et de sa recherche en IA. (La dernière version de Dall-E est disponible directement dans ChatGPT.) OpenAI a également développé un produit vidéo d’IA générative très attendu appelé Sora, bien qu’il soit encore à l’état de prototype.
Les trois chercheurs nouvellement embauchés travaillent déjà en étroite collaboration, selon le site personnel de Beyer. Alors qu’il travaillait chez DeepMind, Beyer semble avoir gardé un œil attentif sur les recherches publiées par OpenAI et les controverses publiques dans lesquelles l’entreprise était impliquée, dont il a fréquemment parlé à ses plus de 70 000 abonnés sur X. Lorsque le PDG Sam Altman a été brièvement évincé d’OpenAI par son conseil d’administration l’année dernière, Beyer a posté que “la plus sensée” explication pour le licenciement qu’il avait lue jusqu’à présent était qu’Altman était impliqué dans trop d’autres startups en même temps.
Alors qu’ils se précipitent pour développer les modèles d’IA les plus avancés, OpenAI et ses rivaux sont en concurrence intense pour recruter un nombre limité des meilleurs chercheurs du monde, offrant souvent des packages de rémunération annuels valant près de sept chiffres ou plus. Le fait de changer d’entreprise n’est pas rare pour les talents les plus recherchés.
Tim Brooks, par exemple, qui co-dirigeait auparavant la direction de recherche du générateur vidéo non publié d’OpenAI, est récemment parti pour travailler chez DeepMind. Mais cette série de recrutements très médiatisées s’étend bien au-delà de DeepMind et d’OpenAI. Microsoft a recruté son responsable de l’IA, Mustafa Suleyman, chez Inflection AI en mars—avec la majorité des employés de la startup. Et Google aurait payé 2,7 milliards de dollars pour ramener le fondateur de Character.AI, Noam Shazeer, dans le giron.
Au cours des derniers mois, un certain nombre de figures clés d’OpenAI ont quitté l’entreprise, soit pour rejoindre des concurrents directs comme DeepMind et Anthropic, soit pour lancer leurs propres projets. Ilya Sutskever, co-fondateur d’OpenAI et ancien chef scientifique, est parti pour lancer Safe Superintelligence, une startup axée sur la sécurité de l’IA et les risques existentiels. Mira Murati, ancien directeur technique d’OpenAI, a annoncé qu’elle quittait l’entreprise en septembre et serait en train de lever des fonds pour une nouvelle aventure dans l’IA.
En octobre, OpenAI a déclaré qu’elle travaillait à une expansion mondiale. En plus des nouveaux bureaux de Zurich, l’entreprise prévoit d’ouvrir de nouveaux postes à New York, Seattle, Bruxelles, Paris et Singapour, et possède déjà des bureaux à Londres, Tokyo et d’autres villes, en plus de son siège à San Francisco.
Zhai, Beyer et Kolesnikov vivent tous à Zurich, selon LinkedIn, qui est devenu un pôle technologique relativement prominent en Europe. La ville abrite l’ETH Zurich, une université publique de recherche avec un département d’informatique de renommée mondiale. Apple aurait également recruté de nombreux experts en IA chez Google pour travailler dans “un laboratoire européen secret à Zurich”, a rapporté le Financial Times plus tôt cette année.
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