Peng Shuai réapparaît lors d’un tournoi de tennis en Chine
Peng Shuai, 35 ans, ex N.1 mondiale du double et star dans son pays, n’avait pas été vue publiquement depuis qu’elle a accusé Zhang Gaoli, un puissant ex-responsable du Parti communiste de 40 ans son aîné, de l’avoir contrainte à un rapport sexuel au cours d’une relation discontinue de plusieurs années.
À la suite d’un tollé mondial, notamment de la part de vedettes du tennis et des Nations unies, les médias d’État chinois ont publié une série de séquences censées montrer que tout va bien pour l’athlète. Une vidéo de l’événement, postées sur Twitter par Hu Xijin, influent rédacteur en chef du Global Times, montre Peng debout au milieu d’un groupe d’invités dont les noms sont annoncés au public qui applaudit.
Un repas entre amis qui sonne faux
Hu Xijin, qui revendique une certaine proximité avec le pouvoir, a également publié dans la soirée des vidéos de la joueuse, dont une “dînant avec son entraîneur et des amies dans un restaurant” à Pékin et tournées le jour même, selon lui.
“Demain c’est le 20 novembre” (samedi), dit-il, avant de se voir interrompre par l’une des convives: “C’est le 21″ (demain dimanche). L’échange, qui semble mis en scène, est filmé en soirée au téléphone portable par une personne non identifiée. Peng Shuai apparaît détendue.
Ce dimanche, le Comité olympique a de son côté annoncé avoir échangé avec la joueuse lors d’un appel vidéo avec le président du CIO, Thomas Bach, la présidente de la Commission des athlètes Emma Terho, et la Chinoise Li Lingwei, membre du Comité olympique. “Elle a expliqué qu’“elle était saine et sauve à son domicile à Pékin mais qu’elle aimerait que sa vie privée soit respectée”, explique le communiqué.
“La vidéo seule n’est pas suffisante”
Le mouvement chinois #MeToo n’avait jamais encore touché les plus hautes sphères du Parti communiste au pouvoir avant la publication attribuée à Peng. Celles-ci ont été rapidement retirées de la plateforme Weibo et les inquiétudes concernant sa sécurité n’ont cessé de croître depuis.
Avant la confirmation d’un appel avec le CIO, le président de la WTA Steve Simon a trouvé “positif” de voir l’athlète, mais “la vidéo seule n’est pas suffisante” pour montrer qu’elle est “libre de ses décisions et de ses actions”, a-t-il estimé. La WTA a menacé de mettre fin à des contrats lucratifs avec la Chine si elle n’obtient pas de nouvelles de la sécurité de Peng.
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait lui déclaré n’attendre qu’une chose sur cette “affaire très préoccupante”: que madame Peng Shuai parle (…) Et qu’elle dise où elle est? Comment elle vit?” “Si d’aventure, cela lui est interdit ou s’il y avait une disparition, on serait amené à en tirer des décisions diplomatiques”.
Le gouvernement chinois a refusé à plusieurs reprises de commenter l’affaire. Les discussions sur les accusations sont bloquées sur l’internet chinois, qui est étroitement contrôlé. Certains des plus grands noms du tennis se sont exprimés sur cette affaire, notamment Roger Federer, Serena Williams, Novak Djokovic et Naomi Osaka.
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