Pourquoi je me suis dit « Tais-toi! » après la naissance de mon deuxième enfant – BLOG
Je me sens de trop
Elle souffle, s’énerve. “Tu es trop brutal… il faut tourner sa tête sur le côté…” Je l’aide à le remettre au sein, elle est épuisée, elle pleure. Je me sens coupable, et ses critiques viennent gratter un endroit sensible en moi.
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Pendant 4 jours, à la maternité, elle a géré les nuits seules, et ils ont trouvé leur rythme, leurs habitudes. Je me sens de trop. Gauche. Encombrant. Je pars de la chambre, comme un enfant qui boude.
J’ai honte
Texto: “J’ai besoin de toi, viens m’aider.” Je boude, mais j’y retourne. Et je la vois, empêtrée de lait, de pleurs, de langes et de DAL (Dispositif d’Aide à la Lactation, NDLR). Et je me trouve d’une immaturité sans nom. “Tais-toi!” je m’ordonne.
Quinze minutes plus tard, je repose délicatement Swann dans son lit. À la lueur de la veilleuse, je distingue les cernes de Marianne. J’ai honte. 4 nuits, seule à l’hôpital. Elle a mal aux seins, aux bras, au dos.
Alors sans un mot, je m’assieds à côté d’elle et je la masse. Elle soupire de plaisir. Sous mes doigts, je sens les brûlures de son corps, la beauté de son corps meurtri, sa dévotion de mère, comme tatouée en relief sur sa peau.
C’est ça aussi (re) devenir papa: avaler ses frustrations, savoir se taire… et masser.
Ce billet est également publié sur le compte Instagram d’Alexandre Marcel, Papa Plume et a été reproduit sur Le HuffPost avec son accord.
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