Alors qu’il y avait consacré près de trois jours début septembre, le chef de l’État ne passera cette fois qu’une vingtaine d’heures à Marseille. Il participera d’abord à une réunion sur le thème de l’accès à l’emploi et à l’insertion, avant un dîner avec les principaux élus consacré à une “revue des engagements” du plan “Marseille en grand”. Samedi, il doit faire des annonces au 127e congrès national des pompiers, qui s’y tient depuis mercredi.
En présentant “Marseille en grand” le 2 septembre, Emmanuel Macron avait promis de revenir en octobre puis en février 2022, avant la présidentielle d’avril, pour s’assurer de sa mise en oeuvre. “Vous avez entendu beaucoup de discours et beaucoup de chèques. Je ne sais pas si nous allons réussir. Je veux que ces promesses deviennent des faits”, avait plaidé le président en s’adressant aux personnalités de la ville.
Programme de rénovation “sans précédent”
“J’attends que ce soit une visite fructueuse”, a déclaré cette semaine le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, qui avait alerté le président sur les besoins énormes d’une des villes les plus pauvres de France qu’il dirige depuis un an.
Dans l’entourage du président, on se félicite de “l’avancée des principaux chantiers”, même si certains progressent plus facilement que d’autres. Le plus en vue est celui des écoles, avec un programme de rénovation “sans précédent”, selon Benoît Payan, qui a dévoilé lundi un plan à 1,2 milliard d’euros. Soit “le plus grand chantier que la ville de Marseille a initié depuis les années 1960″. Quelque 814 millions d’euros seront notamment affectés aux 174 écoles (sur 472) les plus délabrées pour des rénovations lourdes ou des reconstructions.
En septembre, Emmanuel Macron s’était refusé à fixer le montant total des aides de l’État à ce programme. Ce chiffrage “n’est pas complètement bouclé”, indique-t-on dans son entourage, en précisant que ce sera l’un des sujets au menu du dîner qui réunira Benoît Payan, la présidente de la métropole Aix-Marseille Martine Vassal (LR), un représentant de la région PACA, le préfet, le nouveau préfet délégué chargé de l’exécution du plan, le recteur… Mais aussi la ministre de la Cohésion des Territoires Jacqueline Gourault, son homologue de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui participera au congrès des pompiers, et le premier président de la Cour des Comptes Pierre Moscovici.
Réforme de la métropole
Les discussions du repas porteront aussi sur les autres priorités de “Marseille en grand”, dans lequel l’État est disposé à investir 1,5 milliard d’euros, hors rénovation des écoles. Il vise notamment à financer des projets de transports (métro, tramway) afin de désenclaver les quartiers populaires du nord de la ville, les plus déshérités et touchés par la violence découlant du trafic de drogue.
En septembre, Emmanuel Macron avait critiqué les problèmes de gouvernance de la puissante métropole, mise en cause pour les retards dans ce secteur dont elle a la charge. C’est “un système qui n’arrive pas à se financer”, avait-il déploré, appelant à une profonde réforme. Les discussions se sont accélérées ces derniers jours, le Premier ministre Jean Castex ayant reçu Mme Vassal et M. Payan lundi.
“J’espère que nous l’aurons convaincu sur notre volonté de réformer cette métropole au mieux (…) Et qu’il débloquera en conséquence les financements nécessaires pour la mobilité”, a commenté Martine Vassal. Respectant la tradition des présidents d’assister une fois à leur congrès au cours du mandat, Emmanuel Macron rencontrera samedi les responsables des 250.000 pompiers de France, dont 80% sont volontaires.
Il pourra faire valoir l’accord trouvé entre députés et sénateurs sur une proposition de loi pour mieux valoriser les sapeurs-pompiers volontaires qui prévoit notamment des bonifications financières plus avantageuses ou un accès facilité au logement social. Mais les pompiers comptent demander davantage pour les volontaires notamment en compensation retraite, ont-ils indiqué.
Pour les professionnels, les députés ont voté mercredi en commission la suppression de la surcotisation salariale sur la prime du feu qui entraînera une hausse de 53 euros par mois sur leur fiche de paie.
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