La presse anglophone en Inde publie fréquemment des conseils et des témoignages destinés aux jeunes souhaitant poursuivre des études ou acquérir une première expérience professionnelle à l’étranger. Cependant, les articles qui traitent de leur retour en Inde et des défis émotionnels qui en découlent sont plus rares. C’est précisément ce sujet qu’a exploré une jeune journaliste sur le site Homegrown, en interrogeant plusieurs diplômés sur les impacts de l’expatriation sur leur vie.
Pour Anah, une artiste visuelle, l’expatriation a été un “moyen de nourrir [sa] curiosité intellectuelle”. Elle a pu découvrir des techniques et des influences peu connues en Inde. À son retour, elle constate que, bien que l’infrastructure en Inde soit limitée, elle est soutenue par l’ingéniosité locale, créant un équilibre à la fois fascinant et fragile.
En revanche, d’autres, comme Gautam, ressentent l’ambivalence d’une expatriation marquée par des expériences décevantes. Après trois ans passés au Royaume-Uni sans avoir réussi à obtenir un emploi stable dans son domaine, il rentre inquiet de n’avoir rien à “montrer” comme accomplissement. Ce sentiment est partagé par nombre d’autres étudiants, qui rentrent avec des dettes et des conditions de vie difficiles, loin de l’image idéalisée qu’ils avaient de leur séjour à l’étranger.
Pour certains, la véritable question réside dans la nécessité de concilier des valeurs profondément ancrées dans la culture indienne avec des normes occidentales. Gaurav, un ingénieur ayant étudié en Australie, critique une Inde où “les décisions sont plus influencées par le pouvoir que par le besoin de changement concret”. Il plaide pour l’intégration d’idées étrangères, mais tout en appelant à des solutions qui soient ancrées dans la réalité indienne.
Enfin, ces témoignages révèlent un paradoxe intéressant : loin d’affaiblir leur attachement à leur pays, l’éloignement a parfois renforcé le lien que ces étudiants entretiennent avec l’Inde. Nikita, après sept années passées aux États-Unis, se sent paradoxalement “plus Indienne” à son retour, intégrant désormais ses valeurs culturelles dans son quotidien.
“Avoir un chez-soi, c’est plus qu’un lieu, c’est une communauté qui partage des valeurs et un sentiment d’appartenance. Certains découvrent cela dans un pays différent, d’autres le redécouvrent à leur retour de l’étranger,” conclut le site.
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