Présidentielle 2022: les candidats n’ont plus le droit de parler d’ici à dimanche
Après des mois de tractations, petites phrases, et meetings plus ou moins réussis, la fin de campagne sera très nette pour les électeurs puisque dès 00h01 ce soir, “toute action de campagne et tout acte de propagande à visée électorale [sera] interdits sur l’ensemble du territoire de la République”, rappelle ainsi la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP).
Cette date a été avancée au jeudi 7 avril 00h01 pour les territoires de Guadeloupe, Guyane, Martinique, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et en Polynésie française où le scrutin a lieu samedi.
Pas de nouveaux sondages
Concrètement, il sera donc interdit à tous les candidats, et à leurs soutiens, de tenir des réunions publiques, ou de distribuer des tracts. Les candidats ne pourront plus, non plus, prendre la parole dans les médias pour défendre leur programme, et ce jusqu’au dimanche, 20 heures. Pas question non plus de démarcher les électeurs par téléphone comme se plaisaient encore à le faire les équipes d’Éric Zemmour ce mercredi. Une pratique qui même en temps habituel flirte avec les limites des régulations.
De la même façon, les médias audiovisuels comme la presse écrite ont interdiction de diffuser des interviews, y compris celles qui auraient été réalisées avant. Une interdiction qui fait écho à celle visant d’éventuels nouveaux sondages, résultats partiels, ou estimation des résultats, dont la diffusion est proscrite samedi et dimanche jusqu’à 20h. Néanmoins précise la loi du 19 juillet 1977, rien n’empêche les médias de commenter des sondages parus avant, à condition “que soient indiqués la date de première publication ou diffusion, le média qui les a publiés ou diffusés et l’organisme qui les a réalisés”.
Quant aux études et approximations statistiques que vous pourriez lire sur des sites étrangers (belges notamment), méfiance ainsi que le rappelait Le HuffPost, en 2017.
Fin de campagne numérique
La fin de campagne, c’est aussi sur les réseaux et sur internet. Ainsi, outre que les équipes de campagne et les candidats ont interdiction de diffuser par voie électronique des messages ayant un caractère de propagande électorale, les sites doivent aussi être “figés” et leur actualisation stoppée jusqu’au dimanche 20 heures.
La CNCCEP demande également de “désactiver tous les dispositifs d’actualisation automatique de leurs sites internet ainsi que tout dispositif permettant un échange interactif avec les électeurs, que ce soit par téléphone, par internet ou par voie d’échanges électroniques”.
Dans ce contexte, les candidats ont également interdiction de poster des messages sur leurs comptes sur les réseaux sociaux. Une précision qui n’est pas anodine dans une campagne où Emmanuel Macron lui-même avait été l’objet de remontrances de la commission. Cette dernière lui avait reproché d’avoir diffusé sur son compte de président sa lettre annonçant sa candidature.
Enfin, pas question d’attaquer ses adversaires sur des polémiques de dernière minute. L’article L. 48-2 du code électoral rappelle qu”’il est interdit à tout candidat de porter à la connaissance du public un élément nouveau de polémique électorale à un moment tel que ses adversaires n’aient pas la possibilité d’y répondre avant la fin du scrutin”.
En 2017, quelques heures avant la fin officielle de la campagne, des millions de données sur la campagne d’Emmanuel Macron avaient été publiés sur les réseaux dans ce qui a été par la suite appelé ‘Macron Leaks’. Comme le rappelait Conseil constitutionnel en 2017, l’ensemble de ces règles doit permettre de “garantir la liberté d’expression des électeurs et d’empêcher toute pression de nature à altérer la sincérité du scrutin”.
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