Présidentielle 2022: Les Républicains face au casse-tête du candidat
Reste un problème de taille à résoudre: les modalités du choix de celui ou celle qui portera les couleurs du parti de Christian Jacob. A 20 mois de la présidentielle, les statuts de LR prévoient toujours l’organisation d’une primaire.
La primaire de 2016 dans toutes les têtes
Mais les désaccords se font déjà entendre. Sur RTL ce mercredi 22 juillet, Nadine Morano n’a pas caché sa farouche opposition à l’organisation d’une primaire sur le modèle de 2016. “Je ne veux plus de primaire ouverte, c’est une certitude”, a déclaré l’eurodéputée, qualifiant de “désastre” l’élection dont était sorti vainqueur François Fillon.
Une position radicalement opposée à celle exprimée la veille sur France inter par le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau. Estimant qu’il n’y a pas “de candidat naturel qui écrase le match”, l’élu vendéen considère que son parti n’a pas vraiment le choix pour proposer une alternative au match retour Macron-Le Pen. “S’il n’y a pas de primaire, ce sera le premier tour qui sera une primaire avec le risque, la certitude même, de l’élimination”, s’alarme le sénateur.
“On n’a pas perdu la présidentielle de 2017 à cause de la primaire, on l’a perdue pour d’autres raisons, il ne faut pas confondre les raisons”, a renchéri ce mercredi sur CNews Éric Woerth, qui imagine toutefois un autre mode de désignation: ”ça peut aussi être les sondages qui décident, si quelqu’un est un peu au-dessus”. Suivant cette logique, Xavier Bertrand (personnalité de droite la mieux placée pour la prochaine élection présidentielle selon le dernier baromètre Paris Match) pourrait rafler la mise. Bien qu’il ne soit plus membre des Républicains, le président des Hauts-de-France a pris soin de se tailler le costume de premier opposant de droite à Emmanuel Macron.
Autre possibilité dictée par les sondages, François Baroin qui, pour le moment, joue la carte de la discrétion à la différence de l’ancien ministre de la Santé. Le maire de Troyes est par ailleurs régulièrement cité par les ténors du parti comme étant le candidat “naturel” de la droite. Il a annoncé qu’il donnera sa réponse à l’automne.
La question tranchée avant Noël?
Quoi qu’il en soit, il devient urgent de décider. C’est ce qu’affirme en tout cas le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Damien Abad. “Ce que je souhaite, c’est que tout ceci soit tranché avant Noël”, a déclaré ce mercredi le député de l’Ain sur franceinfo. “L’avantage de la primaire, c’est sa capacité à sélectionner un candidat. Mais il y avait un gros inconvénient qu’il faut absolument corriger, c’est que cette primaire, elle a été très médiatique, très longue”, a poursuivi Damien Abad, soulignant les “tensions” que ce scrutin génère en interne.
Opposé à la primaire, le député du Vaucluse Julien Aubert veut croire que le parti est aujourd’hui capable de désigner un candidat en évitant les psychodrames du passé. “On peut faire ça entre gens civilisés, autour d’une table, nous ne sommes pas obligés de faire ça au couteau”, a-t-il déclaré au Figaro.
En attendant, les têtes d’affiche du parti de droite commencent à s’activer. Interrogée ce mercredi dans Le Parisien sur la prochaine élection présidentielle, Rachida Dati assume son “rôle à jouer” pour 2022. “J’ai une envie, une vision. Sinon, je ne l’aurais pas incarnée à Paris et, dans ma vision, il y a beaucoup de sujets qui dépassent Paris. J’ai des projets”, déclare-t-elle.
Et d’ajouter: “ce sera à ma famille politique de choisir un candidat. Il n’y a pas d’homme ou de femme providentiels. La politique, c’est une dynamique de projet, une envie, une volonté. Comme toutes les personnes soucieuses de mon pays, je participerai à cet engagement majeur”. Primaire ou non, rendez-vous est donc pris en 2022.
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