Primaire LR: Il était temps que la bataille des parrains s’achève
Ce mardi 2 novembre, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, Michel Barnier, Éric Ciotti et Denis Payre doivent franchir une nouvelle étape en déposant la liste de leurs parrains auprès des instances des Républicains. S’ils veulent concourir au Congrès du 4 décembre prochain, les prétendants doivent être en capacité de présenter le soutien de 250 élus, parlementaires, maires, conseillers départementaux ou régionaux.
Une formalité pour certains, qui voient, là, une occasion montrer les muscles et d’assoir leur stature dans cette course à l’investiture. Une gageure pour d’autres, qui ne passeront peut-être pas ce premier cap.
Surenchère.. et luttes de pouvoir
Dans ce contexte, la moisson des parrainages a révélé les premiers remous. “L’ambiance est très cordiale, mais tout le monde se méfie de tout le monde”, résumait ainsi un élu dans les colonnes duFigaro au sortir de la réunion du comité d’organisation le 27 octobre dernier.
En public, plusieurs des prétendants se sont livrés à une sorte de surenchère pour se montrer plus populaires que les autres alors que les instances ne souhaitent pas dévoiler le décompte final des différents soutiens. Et à ce petit jeu, c’est l’entourage de Michel Barnier, le candidat loué par les militants pour sa fidélité, qui a dégainé le premier en revendiquant, dès mercredi dernier, “plus de 500 parrainages, dans environ 70 départements.”
Qu’à cela ne tienne, quelques heures plus tard, le député du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont, porte-parole de Xavier Bertrand tweetait, photo à l’appui, avoir déposé “les parrainages de 427 élus”. Et d’ajouter: “nous dépassons largement les 500 signatures”. Dans la foulée, le directeur de campagne de Valérie Pécresse, Patrick Stefanini, affirmait à l’AFP avoir déposé les 250 parrainages de sa candidature “il y a plus d’une semaine.” Eric Ciotti en aurait pour sa part entre 350 et 400, selon son entourage cité par un journaliste de LCI.
Une course à l’échalote qui cache, dans l’ombre, des mots plus durs, des critiques plus acerbes dont le Journal du Dimanche s’est fait l’écho ce 31 octobre. En clair, plusieurs des prétendants se reprochent mutuellement des petites manipulations.
“Elle a interdit aux maires d’Île-de-France de parrainer quelqu’un d’autre, sous peine de se voir couper les subventions”, accuse par exemple un soutien de Xavier Bertrand, en visant Valérie Pécresse. “C’est totalement faux”, répond l’entourage de la principale intéressée, quand un de ses amis explique: “C’est vrai qu’elle n’est pas très partageuse, mais chaque voix compte.”
De l’autre côté, certains croient savoir que le patron de la région Hauts-de-France a déjà conclu un “deal” avec un de ses concurrents, le médecin-maire Philippe Juvin, lequel dit avoir réussi à obtenir ses parrainages. “C’est Xavier Bertrand qui les lui a donnés”, expliquent “plusieurs élus” cités par Le JDD, sur fond de soupçons quant à un éventuel futur soutien pour un éventuel futur deuxième tour.
Place aux idées et aux débats
Des pratiques que regrettent l’entrepreneur Denis Payre. Le candidat de dernière minute ne devrait pas être en capacité de poursuivre l’aventure et accuse, lui aussi, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy d’avoir oeuvré dans l’ombre. “Je suis ami avec un maire du nord de la France et il n’a pas pu me parrainer parce qu’il n’a pas eu l’aval de Xavier Bertrand”, raconte-t-il, toujours dans les colonnes de l’hebdomadaire, estimant que le président de région “les tient par le portefeuille.”
C’est dans ce contexte, que plusieurs figures de la formation gaulliste ont publiquement affiché leur préférence. Nadine Morano a par exemple expliqué vendredi, au Figaro qu’elle soutenait Michel Barnier, quand Brice Hortefeux, un autre proche de Nicolas Sarkozy choisit, pour sa part Valérie Pécresse.
Place désormais aux idées? Les instances des Républicains vont entériner jeudi, la liste des candidats validés… viendra ensuite le temps des débats; le premier des quatre aura lieu lundi 8 sur LCI. Autant d’occasions pour les prétendants de se démarquer, au-delà des nombreux points communs qui les relient, sur la sécurité, l’immigration, ou l’énergie.
La tension pourrait ensuite monter d’un cran à l’approche du choix fatidique, alors que certains ont déjà tracé des lignes rouges. Renaud Muselier, par exemple, a déjà indiqué qu’il “quitterait immédiatement LR” en cas de victoire finale du député sudiste Eric Ciotti, avec lequel il est en conflit larvé. À droite, le fleuve a beau être tranquille, les tempêtes ne sont jamais très loin.
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