C’est toute la difficulté de cette “primaire populaire” qui tente, par une dynamique citoyenne, de n’avoir qu’un candidat ou une candidate de la gauche à la présidentielle de 2022. Un objectif ambitieux vu les divisions qui prévalent entre Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon ou Yannick Jadot pour ne citer qu’eux parmi les sept candidatures à gauche déjà déclarées.
Le projet, mené par des jeunes de la société civile, arrive à une étape importante ce lundi 11 octobre. À midi, les noms des dix candidats et candidates (à parité) les plus parrainés par des citoyens seront dévoilés.
Ce week-end, les noms qui ressortaient étaient un mélange entre des candidats déjà déclarés et des candidats de la société civile. “Si ces noms se maintiennent à midi, cela correspondra à l’objectif que l’on s’est donné, c’est-à-dire que les citoyens choisissent leur candidat ou candidate, sans logique pro- ou anti-partis”, remarque Mathilde Imer, porte-parole de la Primaire citoyenne, qui salue cette diversité.
Doutes
Les participants pourront ensuite voter pour le ou la plus à même de rassembler la gauche à la présidentielle de 2022. “On a environ un mois et demi pour créer les conditions d’un rassemblement et que ces personnalités participent au vote de la primaire”, espère Mathilde Imer. La jeune femme, engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique, est en lien avec “toutes les équipes des candidats déclarés”. Elle espère créer les “conditions d’un rassemblement”, afin de ne pas partir en ordre dispersé à la présidentielle.
Pour l’instant, les équipes de candidats de gauche qui entretiennent de bonnes relations avec les organisateurs ne se prononcent pas sur leur participation à ce vote qui va contre leur stratégie partisane individuelle. “Les objectifs sont intéressants, mais je m’interroge sur le chemin pour y parvenir. Anne Hidalgo souhaite un vote interne du PS sans débat, Jean-Luc Mélenchon est candidat depuis très longtemps et Yannick Jadot que je soutiens est déjà issu d’une primaire populaire et citoyenne”, répond Mounir Satouri, eurodéputé EELV qui a coordonné la campagne de Yannick Jadot pendant la primaire écologiste.
Des doutes aussi se font entendre dans le camp Mélenchon. “On a eu des échanges cordiaux, mais nous avons une divergence tactique importante: leur socle commun écarte des sujets qui nous sont chers et manque d’ambition notamment sur l’Europe, la retraite à 60 ans ou la constituante pour la 6e république”, décrit de son côté Manuel Bompard, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon.
La primaire populaire a réussi à faire signer aux candidats et votants “un socle commun”, appuyé par dix propositions qu’ils pourraient tous porter. Parmi elles, une “vraie loi climat”, un “revenu de solidarité dès 18 ans” ou encore le rétablissement de l’ISF. “On n’aborde pas les sujets qui fâchent comme l’Europe ou la laïcité”, reconnaît Mathilde Imer, qui se félicite tout de même de ces points communs qu’ils sont “tous prêts à mettre en œuvre s’ils arrivent au pouvoir”.
Près de 200 élus soutiennent l’initiative et organiseront samedi 16 octobre un grand rassemblement à Romainville, en Seine-Saint-Denis, afin de tenter de les convaincre.
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