Dominique Pelicot, l’un des pires délinquants sexuels de l’histoire moderne de la France, a été condamné à 20 ans de prison pour avoir drogué son épouse, Gisèle, et avoir invité des dizaines d’hommes à la violer chez eux, dans le sud de la France, sur une période de près d’une décennie.
Ce procès historique a impliqué 51 hommes et s’est déroulé en public après que Gisèle Pelicot a renoncé à son droit à l’anonymat, dans l’espoir que la “honte change de camp”.
Dans ses premières déclarations publiques après le verdict, Gisèle Pelicot a exprimé à quel point le procès avait été “très difficile” et a remercié toutes les personnes qui l’avaient soutenue. Elle a déclaré respecter le tribunal et sa décision, tout en précisant qu’en renonçant à son anonymat, elle pensait à ses petits-enfants. “Parce qu’ils représentent l’avenir, c’est aussi pour eux que j’ai mené ce combat”, a-t-elle affirmé.
Elle a également ajouté : “Je pense aux nombreuses victimes qui ne sont pas reconnues, dont les histoires restent souvent dans l’ombre. Je veux que vous sachiez que nous partageons la même lutte.” À sa sortie du tribunal à Avignon, des foules l’ont acclamée.
Aux côtés de Dominique Pelicot, tous les hommes accusés ont reçu des verdicts de culpabilité, y compris un infirmier, un soldat, un journaliste, un surveillant de prison et des livreurs, dont l’âge variait de 26 à 74 ans. Quarante-sept d’entre eux ont été condamnés pour viol, deux pour tentative de viol et deux pour agression sexuelle.
Les coaccusés de Pelicot ont écopé de peines de prison allant de trois à quinze ans, dont deux ont vu leurs peines suspendues. Certaines des peines prononcées par le tribunal étaient inférieures à celles recommandées par le procureur de la République. “Honte !” a crié une militante féministe à l’extérieur du tribunal lors de l’annonce des condamnations.
Gisèle Pelicot, âgée de 72 ans, ancienne responsable logistique, a assisté à la lecture des sentences en compagnie de ses fils et de sa fille. Elle est devenue une héroïne féministe reconnue à l’international pour avoir ouvert la voie à ce procès. Les membres du public présents devant le tribunal l’ont applaudie chaque jour en raison de sa détermination à faire changer les mentalités dans une société qu’elle qualifie de “macho et patriarcale” qui banalise le viol.
Dominique Pelicot, 72 ans, ancien électricien et agent immobilier, a été condamné à la peine maximale de 20 ans pour avoir drogué et violé son épouse, ainsi que pour avoir invité d’autres hommes à la violer alors qu’elle était dans un état comateux. Le tribunal a entendu que Pelicot avait écrasé des somnifères et des médicaments anxiolytiques dans la purée de pommes de terre, le café ou la glace de Gisèle, et avait invité des dizaines d’hommes à la violer pendant une période de neuf ans, à partir de 2011, dans le village de Mazan, en Provence, où le couple avait pris sa retraite.
Des vidéos des viols commis par lui et d’autres hommes ont été retrouvées, soigneusement classées sur son disque dur sous un dossier intitulé “abus”. Dominique Pelicot a admis les charges en déclarant devant le tribunal : “Je suis un violeur.”
Il a également été reconnu coupable d’avoir installé des caméras cachées dans les salles de bains et les chambres de son propre domicile et de celui de sa famille pour réaliser et distribuer des images nues de sa fille adulte et des épouses de ses fils.
Cinquante autres hommes étaient jugés aux côtés de Dominique Pelicot. Charly Arbo, 30 ans, ancien ouvrier viticole, a été condamné à 13 ans de prison pour avoir violé Gisèle Pelicot à six reprises, y compris le jour de son 66e anniversaire. Il a été prouvé par des vidéos qu’il avait également proposé de droguer et de violer sa propre mère avec Dominique Pelicot, mais il a affirmé ne pas avoir mis son projet à exécution.
Romain Vandevelde, 63 ans, ancien conducteur de chariot élévateur, a été condamné à 15 ans pour avoir violé Gisèle Pelicot à six reprises sur une période de six mois entre 2019 et 2020. Il était conscient d’être séropositif au moment des viols et n’avait pas utilisé de préservatif. Son avocat a soutenu qu’il avait une charge virale indétectable grâce à son traitement depuis 2004.
Cédric Grassot, technicien en logiciel et ancien propriétaire d’un magasin de disques à Avignon, a été condamné à 12 ans pour avoir violé Gisèle Pelicot chez elle en 2017. Lors du procès, il s’est tourné vers Gisèle Pelicot en disant : “J’étais votre violeur. J’étais votre tortionnaire.”
Jean-Pierre Maréchal, 63 ans, ancien chauffeur de poids lourd, a été condamné à 12 ans pour avoir utilisé la même méthode pour droguer et violer sa propre épouse, et avoir organisé le viol de celle-ci par Pelicot.
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