Le forçage du débat démocratique par le Président prend le masque de la technicité du droit.
Le 8 juin, l’Assemblée nationale examinera la proposition de loi du groupe LIOT, visant à abroger la réforme des retraites. Le gouvernement voudrait en faire l’épilogue de la séquence des retraites, alors il cherche par tous les moyens à ce qu’elle ne soit ni votée, ni même débattue. Le dilemme pour le gouvernement se résumait à un choix du moins pire. Quelle est l’option qui l’affaiblira le moins politiquement ? Aller au vote et risquer de perdre ? Mais dans ce cas, le coût, c’est que l’Assemblée aura voté contre la réforme des retraites. Ou bien saper juridiquement cette proposition de loi ? Mais dans ce cas, le coût, c’est le spectacle désolant de cette mesquinerie procédurière.
On l’a vu, au fil des mois, la macronie n’hésite pas à utiliser toutes les ressources de la Constitution : 47-1, 49.3, vote bloqué, etc., en appelant cela démocratie – commettant le sophisme de réduire la vie démocratique à la simple observance de la loi. Mais ce que cette semaine a montré, c’est qu’ils sont aussi prêts à renverser les usages, la jurisprudence.
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