Retour difficile pour les Syriens après la chute d’al-Assad

Retour à Qaboun : un voyage vers des souvenirs brisés

Lubna Labaad se retrouve dans un paysage dévasté, une terre autrefois peuplée par les maisons de ses voisins. Ce quartier de Qaboun, situé à Damascus, témoigne des ravages subis lors de la guerre civile syrienne. Au milieu des décombres, une mosquée est la seule structure encore debout, portant une inscription poignante : « Pardonnez-nous, ô martyrs ». Ce message a été laissé lors de la reddition des rebelles face au régime en place.

Des espoirs de retour

Avec la fin inattendue de la guerre en décembre, de nombreuses familles, comme celle de Lubna, rêvent de revenir chez elles. Après 13 ans de conflit, les lignes de front, qui divisaient auparavant le pays, se sont effondrées du jour au lendemain. « Nous attendions ce moment avec impatience », déclare Lubna, qui, malgré les destructions, souhaite retrouver ses racines.

Un retour plein d’incertitudes

Pour Lubna et son mari Da’aas, leur maison, bien que demeurée debout, est plongée dans le chaos. Des soldats auraient squatté leur domicile, laissant le lieu dépouillé de ses installations essentielles. En revanche, d’autres familles rentrent uniquement pour découvrir les ruines de leur ancien logement. La réalité du retour s’avère complexe, tant les dégâts sont nombreux.

Les conséquences du conflit

La guerre en Syrie a provoqué l’exil de plus de 13 millions de personnes, un chiffre qualifié par l’ONU de l’une des plus grandes crises de déplacement dans le monde. En effet, plus de 6 millions de Syriens ont quitté leur pays, tandis que 7 millions restants sont déplacés à l’intérieur même de la Syrie. La famille Labaad fait partie de ces millions de personnes affectées, cherchant à retrouver une normalité dans ce contexte de désolation.

Les défis du retour

• Ruinement des infrastructures : beaucoup d’habitations sont devenues inhabitées ou complètement détruites.
• Squatting dans les maisons : des soldats ont pris possession des propriétés laissées vides.
• Manque de ressources : la rareté de l’eau courante et de l’électricité complique la réinstallation des familles.

Un avenir incertain mais plein d’espoir

Malgré les défis, les familles reviennent dans l’espoir de reconstruire. Le désir de retrouver une forme de stabilité est palpable. Autochtones et anciens habitants se croisent dans une ville marquée par les épreuves, mais aussi par l’espoir d’une renaissance. Dans ce contexte troublé, des histoires de résilience émergent, à l’image de celle de Lubna et de sa famille, qui, bien qu’en quête d’un nouveau départ, sont déterminés à affronter ensemble les défis à venir.