Retraites : les leaders syndicaux en direct du front

Cela fait douze ans – certains disent même plus que cela – que les centrales syndicales n’avaient pas affiché un tel front uni. Il ne manque pas un seul logo sur les communiqués de l’intersyndicale contre le projet de réforme des retraites.
Contre toute attente, et surtout contre les oiseaux de mauvais augures, les syndicats ont repris la main. Dans la rue d’abord. La journée du 19 janvier a été une réussite. Elle s’est déroulée sans débordements.
Les centrales ont montré qu’elles conservaient un savoir-faire dans la gestion des mobilisations et même une certaine ingéniosité dans les modalités d’action pour « ne pas prendre en otage » et « bloquer de manière irresponsable » tout un pays.
L’espacement des journées de mobilisation a aussi permis à des salariés qui n’en avaient pas l’habitude et qui ne peuvent pas toujours débrayer de se mobiliser. Des villes moyennes ont connu des cortèges comme elles n’en avaient pas vu défiler depuis longtemps.
Cette journée du 31 janvier a été longuement préparée par les confédérations et les unions départementales et au regard des retours des syndicats sur le terrain, elle s’annonce plus massive que celle du 19 janvier.
Ce front uni s’est également révélé très efficace pour gagner la bataille de l’opinion. Les centrales continuent de monter au front pour contester le report de l’âge légal à 64 ans, mesure la plus injuste qui soit, à leurs yeux. Mais elles ont aussi dans leur besace des propositions pour mener la contre-réforme.
Toute la question est de savoir s’il y aura un avant et un après conflit des retraites en termes d’unité syndicale. Nous avons interrogé en cette veille de grande mobilisation Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, Yvan Ricordeau, secrétaire national de la CFDT, Frédéric Souillot, secrétaire général de FO, François Hommeril, président confédéral de la CFE-CGC et Laurent Escure, le secrétaire général de l’Unsa.
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