Retour triomphal du cheikh Ahmad Al-Sayasna
Le 26 décembre 2024, un événement marquant a eu lieu à la frontière jordano-syrienne : le retour du cheikh Ahmad Al-Sayasna, figure emblématique de la révolution syrienne. Malgré ses yeux aveugles, ce vieil homme a été accueilli en héros par une foule enthousiaste, levant les bras vers le ciel en guise de gratitude. Porté par ses supporters, il a traversé la frontière avec un sourire béat, marqué par treize années d’exil en Jordanie et au Qatar. Son retour dans le gouvernorat de Deraa symbolise un moment clé dans l’histoire récente de la Syrie.
Un leader pendant les premières manifestations
Ahmad Al-Sayasna, imam de la mosquée Al-Omari, a joué un rôle crucial lors des premières manifestations contre le régime de Bachar Al-Assad en mars 2011. Sous son influence, Deraa est devenue le berceau de la révolution syrienne, où les citoyens se sont levés pour réclamer des droits fondamentaux. Sa voix s’élevait pour prôner la paix et dénoncer le sectarisme, encourageant de manière pacifique les habitants à défendre leurs droits sans recourir à la violence.
La mosquée Al-Omari, symbole de la résistance
Le cheikh Al-Sayasna a été accueilli dans la cour de la mosquée Al-Omari, lieu emblématique où tout a commencé. Cette mosquée a été endommagée par plusieurs bombardements et reconstruit par des insurgés, symbolisant la résilience du peuple syrien. La présence de combattants rebelles à ses côtés lors de son entrée a renforcé son aura de leader auprès des sympathisants de la révolution.
Un retour chargé de symbolisme
Le retour du cheikh Al-Sayasna a été décrit par Adnan Al-Massalma, un avocat des droits humains, comme un retour des « oiseaux migrateurs ». Son retour à Deraa n’est pas seulement un moment personnel, mais également un symbole fort pour tous ceux qui ont lutté pour la liberté en Syrie. Sa détermination à prôner un message de paix au milieu du chaos fait de lui une figure respectée et une source d’inspiration pour bon nombre de Syriens.
La genèse d’une révolution
Le 18 mars 2011, Deraa a été le théâtre du premier « vendredi de la colère », où les citoyens ont exprimé leur mécontentement. À cette époque, des adolescents avaient osé écrire le mot « liberté » sur les murs d’une école, défiant ainsi le pouvoir en place. Leurs slogans audacieux visaient directement le président Bachar Al-Assad, avec des références à d’autres leaders arabes destitués, montrant ainsi la détermination des Syriens à changer le cours de leur histoire.
Une figure emblématique pour l’avenir
Le cheikh Ahmad Al-Sayasna est bien plus qu’un simple religieux ; il incarne la volonté des Syriens de lutter pour leurs droits et leur dignité. Son retour à Deraa pourrait également influencer les discussions futures concernant la réconciliation et la reconstruction du pays. Alors que la Syrie continue de faire face à des défis complexes, la voix d’Al-Sayasna reste un appel à la paix et à l’unité parmi un peuple résilient.
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