Révélations : « Ce gynéco se fout de ma douleur, il a juste encaissé mon argent »
« Ça rajeunit le vagin, c’est trop bien. Je trouve que c’est super important d’avoir un beau vagin. J’ai vraiment de la chance, je n’ai pas les lèvres qui dépassent. (…) C’est comme si j’avais 12 ans » : en septembre dernier, l’influenceuse et candidate de télé-réalité Maeva Ghennam faisait la promotion en vidéo d’un « rajeunissement vaginal » effectué par le docteur Arry Boujenah. À l’arrière, on voit le gynécologue, tout sourire, apporter sa caution médicale aux propos de la jeune femme. La polémique avait enflé sur les réseaux sociaux, obligeant l’influenceuse de 24 ans et son avocate à rétropédaler sur les plateaux télé. Le docteur Boujenah s’était lui aussi retrouvé sous le feu des critiques. Au cours d’une enquête de plusieurs mois, Le Média a recueilli le témoignage de plusieurs de ses anciennes patientes, qui décrivent un professionnel de santé « très difficile » et « affreux psychologiquement ». Ces femmes mettent en garde contre un médecin qui « arnaque avec le corps des femmes ».
Des « opérations inutiles » selon plusieurs patientes
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p class= »text-left »>À quelques rues du Trocadéro, dans un grand cabinet du très chic XVIème arrondissement de Paris, Arry Boujenah exerce comme gynécologue obstétricien, spécialisé dans l’infertilité et la médecine esthétique. Marie* consulte ce médecin de 65 ans parce qu’elle ne parvient pas à tomber enceinte. Elle effectue avec lui une dizaine d’Inséminations artificielles avec sperme du conjoint (IAC). Sans résultat. Le docteur Boujenah lui propose alors de réaliser une Fécondation In Vitro (FIV) à la clinique de la Muette, mais l’opération ne fonctionne pas non plus. « Il ne m’a pas fait du tout les examens nécessaires (ndlr : pour déterminer l’origine du problème), il n’était pas professionnel », regrette Marie. Le gynécologue lui aurait expliqué qu’il ne pouvait pas faire une nouvelle FIV à cette clinique. « Il m’a dit qu’ils devaient avoir des taux de réussite importants et vu mon âge assez avancé, qu’on ne lui avait pas donné la permission d’en refaire », raconte l’ancienne patiente, qui avait 36 ans au moment des faits. « Il m’a ensuite dit que la prochaine PMA, on ne la fera pas à la clinique, mais chez un de ses amis qui n’est pas très loin. Que vu que je suis au chômage, ce sera une histoire de 3000 ou 4000 euros. » Marie refuse la proposition qu’elle trouve anormale et part consulter d’autres médecins. Très vite, on lui diagnostique une endométriose. « J’ai refait une FIV à la Muette, avec un autre gynécologue. Et à la suite de plusieurs examens, on s’est arrêté, j’avais des résultats vraiment négatifs. »
« Je ne sais pas ce qu’il m’a fait durant cette opération. J’ai eu des fils, c’est tout ce que je sais », lâche Clémence, encore en colère. Après son accouchement, elle est allée consulter son gynécologue, le docteur Boujenah, du fait d’un début de prolapsus génital (descente d’organes). « Il m’a proposé une technique pour remuscler mon sexe, sans passer par l’opération. Il m’a fait une dizaine de piqûres d’acide hyaluronique. » La gynécologue Christine Louis-Vahdat, vice-présidente de l’ordre des médecins 75, souligne que dans le cas d’un prolapsus après un accouchement, il est recommandé en premier lieu de « prescrire de la rééducation avec un kiné. » Ce qui ne semble pas avoir été effectué ici. Environ un an après cette séance qui « n’a servi à rien, et a coûté 500 euros, « versé en liquide de préférence », Clémence retourne voir le docteur Boujenah. « Il m’a conseillé ensuite de ne pas faire la “vraie opération” comme il disait, car “c’est six heures sur la table d’opération, que c’est très dangereux, qu’il faut des chirurgiens spéciaux”. Il m’a dit qu’il pouvait tout à fait me faire l’opération par voie basse pour améliorer mon souci », rapporte la jeune femme. La patiente lui fait confiance et est opérée sous anesthésie générale à la clinique de la Muette, dans le XVIe arrondissement.
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