“J’adore garder cette idée folle qu’il n’y ait pas de règle”
Mercredi 17 mai, est présenté au Festival de Cannes 2023 le film “Le Règne animal”, réalisé par Thomas Cailley, en ouverture d’Un certain regard. Romain Duris qui s’est fait connaître du grand public adolescent dans le film “Le Petit Jeune” de Cédric Klapisch (1994) fonctionne à l’instinct lorsqu’il travaille ses rôles. “J’adore garder cette idée folle qu’il n’y a pas de règles, pas de façon de faire. A des moments, je me retrouve sur un plateau en début de tournage et j’ai l’impression de ne jamais avoir fait de films avant parce que justement je laisse ma place à l’instinct et une liberté de bouger, de penser, d’être différent”. A contrario, il confie que son angoisse plus jeune était d’être “un acteur Yoplait c’est-à-dire trop léger, trop publicité. J’étais hanté par le fait d’avoir assez vécu de choses pour que je sois rempli. Quand c’est trop cadré, on a envie de désobéir, juste pour voir”.
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Agir à l’instinct “comme un enfant ou un animal”
“Il y a des acteurs et actrices qui préparent énormément, qui font des fiches sur l’avant film, quel personnage c’est, son éducation… Moi ça m’a plus enfermé qu’autre chose. C’est vrai que dans le métier de comédien, il y a beaucoup de réflexion mais une fois qu’on est sur le moment présent et qu’il faut réagir, moi j’ai beaucoup accès à mon instinct. Mes émotions sont beaucoup dirigées par l’instinct. C’est pas plus stratégique que ça, c’est pas plus intellectualiser que ça. C’est quelque chose d’assez primaire” précise le comédien.
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Certains réalisateurs l’ont accompagné dans cet instinct, comme notamment Patrice Chéreau dont il a notamment suivi la direction pour le film “Persécution” (2008) avec Charlotte Gainsbourg et Jean-Hugues Anglade ou Jacques Audiard avec “De battre mon coeur s’est arrêté” (2005). “Ce sont clairement des réalisateurs qui, une fois qu’on est sur l’espace temps qui est enregistré par la caméra, où tu vibres et tout se met en branle, il n’y a plus à réfléchir plus. On agit avec le silence, les accidents. Comme un enfant ou un animal”.
“Le règne animal”, un film de Thomas Cailley
C’est également l’instinct qui le guide en tant qu’homme dans sa vie personnelle, peu lui importe si cela le mène à des échecs. “Je m’en fiche, je suis plutôt positif donc même si je me trompe, j’arrive à transformer une expérience de vie, je regarde le côté positif”. En tant qu’enfant, il se décrit comme “un enfant turbulent” qui “rigole beaucoup”. “Je voulais prendre de la place. Je suis le petit dernier d’une fratrie donc j’avais besoin qu’on ne m’oublie pas”. Ses parents étaient “assez précis sur le type d’éducation qu’ils voulaient donner, avec une sévérité et donc moi, clairement, je prenais l’inverse. Je faisais du bruit et le con. C’était vital pour moi, c’était une façon d’exister”.
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En 2015, le réalisateur français Thomas Cailley avait reçu le César du meilleur premier film, pour “Les Combattants”. Pour ce film, il avait également été récompensé par le César du meilleur espoir masculin pour Kévin Azaïs et celui de la meilleure actrice pour Adèle Haenel.
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“Le Règne animal” est un court-métrage, mélange de drame et de science fiction, mettant en scène Romain Duris, Adèle Exarchopoulos, Tom Mercier et Paul Kircher. Par une mutation inconnue, les humains se transforment progressivement en animaux. François embarque son fils (Paul Kircher) pour tenter de sauver sa femme (Adèle Exarchopoulos) touchée par ce mal. Le film “Le Règne animal” sortira en salles en France le 4 octobre 2023.