Mais les travaux de forage continuent très lentement dans ce village d’une région déshéritée du nord du Maroc. Les deux derniers mètres pour atteindre le garçonnet au fond du trou de 32 mètres sont les plus difficiles en raison des risques d’éboulement.
Aucune information n’a filtré sur le sort du petit Rayan, mais plus les heures avancent, plus le doute s’installe sur les chances de le retrouver vivant.
Creuser un tunnel à l’horizontal
Selon les autorités locales, les sauveteurs -sapeurs du génie et topographes- creusent un tunnel horizontal de trois mètres, en parallèle de la sécurisation du périmètre par les équipes techniques, pour approcher de la poche où est coincé l’enfant.
Dans des conditions difficiles, ils ont travaillé sans interruption ces dernières heures à la lueur de puissants projecteurs, apportant une touche lugubre sur la scène du drame, selon des journalistes de l’AFP. Les communications sont très mauvaises dans cette cuvette isolée.
Des renforts de police ont été déployés et quelques mouvements de cohue ont entravé parfois le travail des secouristes et des journalistes.
“On ne partira pas avant qu’il soit sorti du puits”
Des milliers de sympathisants sont accourus ces derniers jours, certains de loin, en signe de solidarité, et campent sur place malgré le froid glacial de cette zone montagneuse du Rif, à près de 700 mètres d’altitude.
“Nous sommes venus prêter main-forte aux secouristes. Rayan est un enfant de notre région, on prie Dieu pour qu’il soit sauvé”, témoigne un volontaire. “On ne partira pas avant qu’il soit sorti du puits”.
“On y est presque. On travaille d’arrache-pied”, a expliqué un conducteur de travaux. “La fatigue se fait sentir mais toutes les équipes de secours résistent malgré les imprévus.”
Garder l’espoir
Le garçonnet a chuté accidentellement mardi après-midi dans un puits asséché de 32 mètres, étroit et difficile d’accès, creusé près de la résidence familiale dans le village d’Ighrane, près de Bab Berred, dans la province de Chefchaouen.
“Je garde espoir que mon enfant sortira de ce puits vivant”, a déclaré vendredi soir le père de Rayan à la télévision publique 2M. “Je remercie toutes les personnes mobilisées et celles qui nous soutiennent au Maroc et ailleurs.”
Le drame s’est déclenché avec la disparition de l’enfant mardi vers 14h. “Toute la famille s’est mobilisée pour le chercher jusqu’à ce qu’on apprenne qu’il était tombé dans le puits”, a raconté à la presse locale la mère de l’enfant, les yeux embués de larmes.
“Tiens bon petit Rayan, tiens bon s’il te plaît”
L’accident de Rayan a suscité énormément de sympathie et de solidarité sur les réseaux sociaux à travers le monde.
“Les sauveteurs sont en train de littéralement bouger une montagne pour sauver le petit #Rayan, j’espère que leurs efforts ne seront pas vains et que tous ceux qui ont prié pour lui verront leurs prières exaucées”, a opiné un internaute. “Tiens bon petit Rayan, tiens bon s’il te plaît”, implorait une autre internaute sur Twitter.
??? MAROC – Une attente insoutenable… un pays qui retient son souffle… et au-delà des frontières… des centaines de milliers de personnes inquiets du sort de Rayan, lui adressent leurs prières… Tiens bon #Rayan, tiens bon s’il te plaît… #StayStrongRayanpic.twitter.com/PK1V2PUeS5
— Bref News ? (@BrefNewsFR) February 4, 2022
Une équipe se tient prête pour porter secours à l’enfant depuis la brèche horizontale, dès sa sortie, ont indiqué à l’AFP les autorités locales. Un hélicoptère médicalisé est en standby pour le prendre en charge.
“Nos coeurs sont avec la famille et on prie Dieu pour qu’il retrouve ses proches au plus vite”, a assuré le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, qui a exhorté la foule présente ”à laisser les secouristes travailler pour sauver cet enfant”.
Cet accident fait écho à un drame survenu début 2019 en Espagne, en Andalousie. Un enfant de deux ans avait trouvé la mort après avoir chuté dans un puits abandonné de 25 centimètres de diamètre et plus de 100 mètres de profondeur, creusé pour trouver de l’eau. Le corps du petit Julen avait été retrouvé au bout de treize jours de recherches d’une ampleur exceptionnelle.
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