Saeed Roustaee : Scandale sur le Tapis Rouge du Cinéma Iranien

Une Sélection Controversée à Cannes

Depuis l’annonce de la sélection du dernier film de Saeed Roustaee, intitulé Woman and Child, en compétition au Festival de Cannes, le milieu du cinéma iranien est en émoi. Ce quatrième long-métrage du réalisateur de 35 ans a été produit avec l’aval des autorités de la République islamique d’Iran, en respectant les lois en vigueur, y compris celle du port obligatoire du hijab.

Le Contexte Historique du Cinéma en Iran

La controverse entourant le film est accentuée par le contexte actuel en Iran, marqué par le mouvement Femme, vie, liberté. Ce soulèvement a été déclenché en septembre 2022, suite à la mort de Mahsa Jina Amini, une jeune femme arrêtée pour une tenue jugée “non conforme”. Ce mouvement historique a vu des voix s’élever contre les atteintes à la liberté d’expression et la censure au sein de la société iranienne.

Des Réalisations Clandestines en Réaction

En réponse à ces restrictions, de nombreux cinéastes ont choisi de tourner clandestinement des films, contournant ainsi les lois imposées par le régime. Ces œuvres prennent souvent des risques considérables, y compris l’inclusion d’actrices sans hijab, acte jugé subversif et sévèrement puni par les autorités. Par exemple, le film Mon gâteau préféré, réalisé par Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha, a été présenté à la Berlinale en février 2024 et a conduit ses auteurs à une condamnation de quatorze mois de prison avec sursis pour “propagande contre le régime” et “obscénité”.

Les Répercussions de l’Engagement Artistique

Les conséquences d’un engagement artistique en Iran peuvent être graves. Les cinéastes qui franchissent les frontières de la censure risquent non seulement des sanctions pénales, mais également des restrictions à leurs déplacements. Ce climat de peur et de répression empêche un grand nombre d’artistes de s’exprimer librement, redéfinissant ainsi le paysage cinématographique du pays.

Une Réflexion du Public

La sélection de Woman and Child à Cannes a suscité des réactions partagées parmi le public et les critiques. Certains applaudissent le film pour son audace et son engagement, tandis que d’autres s’inquiètent des implications qu’un film ayant suivi les lois du régime pourrait avoir sur le mouvement pour la liberté et l’égalité.

Un Avenir Incertain pour le Cinéma Iranien

L’avenir du cinéma en Iran demeure incertain, pris entre la nécessité d’un engagement artistique sincère et les contraintes d’un régime oppressant. Les récits de cinéastes comme Saeed Roustaee soulèvent des questions essentielles sur la liberté, la censure, et la capacité des artistes à naviguer entre la tradition et la modernité dans une société en pleine mutation. La scène internationale est donc à l’affût, prête à observer comment ces tensions influenceront non seulement le cinéma, mais aussi la société iranienne elle-même.

Pour ceux qui souhaitent explorer davantage le travail de Saeed Roustaee, voici un vidéo YouTube qui pourrait vous intéresser.