Samuel Paty n’allait pas être sanctionné, dément Blanquer
“Cette information est fausse”, a martelé Jean-Michel Blanquer interrogé à la mi-journée par France Inter, France 2 et Le Monde.
″À aucun moment, il n’a été dit, ni même sous-entendu, ni pensé que l’institution allait ‘sévir’” contre le professeur, Samuel Paty, a également déclaré le rectorat de Versailles dans un communiqué dimanche. “L’institution a toujours été en soutien total”, a-t-il ajouté.
Depuis vendredi, les messages suggérant que l’académie s’apprêtait à “sanctionner” l’enseignant essaimaient sur les réseaux sociaux.
Un cours sur la liberté d’expression
Professeur d’histoire-géographie au collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, Samuel Paty a été décapité vendredi en rentrant à son domicile par un Russe d’origine tchétchène de 18 ans, Abdouallakh Anzarov, abattu aussitôt après par la police.
Samuel Paty était la cible de violentes critiques d’un père d’élève et d’un militant islamiste connu des services de police, Abdelhakim Sefrioui, qui lui reprochaient, dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, d’avoir montré le 5 octobre les caricatures de Mahomet à ses élèves de 4e, dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression.
“Ces vidéos énoncent de fausses informations et instrumentalisent les faits dans une perspective qui dépassait la séquence du cours”, a pointé le rectorat. Le parent d’élève et Abdelhakim Sefrioui étaient toujours dimanche en garde à vue.
Une conciliation lancée au collège
“La principale, qui a été impeccable de bout en bout, voyant qu’il y a eu un incident de cette nature, a justement appelé les équipes Valeurs de la République (les référents laïcité de l’Éducation nationale, ndlr)”, a rappelé de son côté Jean-Michel Blanquer.
Le professeur a “dit que ceux qui sont choqués ferment les yeux ou sortent de la classe. Ce point-là a suscité un malentendu car il a pu être vécu comme une discrimination”, a-t-il précisé. Un ”échange” avait eu lieu entre le père d’élève et l’inspection académique afin “d’expliquer la démarche du professeur dans un souci d’apaisement”, selon le rectorat.
Vendredi soir, la députée des Yvelines Michèle de Vaucouleurs (MoDem) avait évoqué devant la presse la “mauvaise idée” du professeur de “demander aux élèves musulmans de sortir de la classe”. “Il a reconnu que c’était une maladresse”, avait-elle ajouté alors même que celui-ci avait nié l’avoir fait devant la police. “On peut toujours regretter telle ou telle chose, tout n’est pas parfait (mais) le soutien a été effectif”, a souligné Jean-Michel Blanquer, ajoutant qu’il allait “demander à l’inspection générale d’établir l’ensemble de l’enchaînement des faits”.
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