Au cours d’une rencontre organisée par Le Parisien entre des lecteurs et le ministre de la Santé, celui-ci a effectivement dit qu’il voulait “avancer dans les prochaines semaines” sur un chantier prioritaire: “développer les premiers secours en santé mentale”.
Former des “premiers secouristes” de la santé mentale
L’idée n’est pas nouvelle. Elle est née en Australie au tournant du siècle, et a été progressivement adaptée et importée en France. Elle vise à former des individus, en entreprise ou à l’université par exemple, pour qu’ils puissent détecter et venir en aide à des collègues ou camarades en train de développer un problème de santé mentale ou d’expérimenter une crise.
L’objectif n’est évidemment pas de former des psychologues amateurs, mais au moins d’aiguiser la perception de certains dans des milieux où l’individu n’a pas forcément la place pour s’exprimer afin, le cas échéant, de l’orienter vers des professionnels compétents. De la même manière qu’une formation en premiers secours permet de savoir quels premiers soins apporter lorsque quelqu’un s’étouffe, avant ensuite de passer le relais à des secouristes et à des médecins.
En général, les formations permettent ainsi de détecter des signes évoquant la dépression, des troubles liés à l’anxiété, des épisodes psychotiques et jusqu’à les addictions aux substances. Ce qu’Olivier Véran décrit dans son entretien avec les lecteurs du Parisien comme d’être formé à repérer quand quelqu’un “commence à perdre le sommeil, avoir des idées noires, à se dévaloriser avec des pensées suicidaires…”
Plusieurs projets pilotes dans les facs
Comme l’explique en outre le ministre, ces formations sont déjà accessibles dans plusieurs facultés françaises. Fin 2019, l’Université de Lorraine, à Nancy, a par exemple formé plusieurs étudiants, dans le cadre d’un programme pilote créé en lien avec quatre Autorités régionales de Santé et les universités de leur territoire (Auvergne, Aquitaine et Paris-Sorbonne).
Le but était de former auprès de professionnels des personnels du Service Universitaire de Médecine Préventive de chaque faculté pour qu’ils puissent à leur tour dispenser des formations à des dizaines d’étudiants.
Une expérience qui semble avoir convaincu, en plus d’Olivier Véran, d’autres institutions, à l’image de l’ARS de Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui ambitionne, en 2021, de développer des formations dans les différentes facs de son territoire, à savoir Aix-Marseille, Avignon, Nice et Toulon. Des initiatives pour l’instant locales, qui pourraient donc être généralisées, à entendre le ministre.
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