Durant cette interview, l’ancien président de la République s’est notamment écharpé avec la journaliste Ruth Elkrief quand celle-ci a parlé d’“une affaire de voyous”.
“Un ancien président de la République, qui a un téléphone caché avec un faux nom, alors les plus gentils vont dire: ’c’est une affaire de cour de récréation’; et les plus méchants vont dire: ‘c’est une affaire de voyous’. (…) C’est très étrange quand même?”, lance ainsi Ruth Elkrief.
La réponse de Nicolas Sarkozy est cinglante: “Madame, faites très attention au vocabulaire que vous employez, parce que je ne suis pas quelqu’un qui plaisante. Donc vous ne parlez pas de moi comme un voyou, parce que moi je pourrais dire aussi qu’inviter M. Takieddine chez BFM comme vous l’avez fait, c’est une affaire de voyous. Donc mesurez votre vocabulaire, et les choses iront beaucoup mieux.”
“C’est grave, pas simplement pour moi (…) mais pour la France”
“Je suis partagé entre une colère froide dont vous n’imaginez pas la profondeur et la force”, et la “stupéfaction”, a aussi affirmé Nicolas Sarkozy lors de cette interview.
“C’est grave, pas simplement pour moi (…) mais pour la France, qui donne le sentiment que son ancien chef de l’État pouvait être un corrompu, c’est une ignominie”, a-t-il ajouté. Dans cette affaire “il n’y a pas l’ombre d’un virement, pas l’ombre d’un versement”, a-t-il martelé.
En novembre 2016, alors que Nicolas Sarkozy briguait l’investiture de la droite à la présidentielle, Ziad Takieddine, sulfureux intermédiaire et l’un des principaux témoins à charge contre Nicolas Sarkozy, avait affirmé avoir convoyé entre novembre 2006 et début 2007 “un total de cinq millions d’euros” dans des valises lors de trois voyages entre Tripoli et Paris.
Coup de théâtre mercredi, il a retiré ses accusations, dans une vidéo dévoilée par BFMTV et Paris Match (propriété du groupe Lagardère où Nicolas Sarkozy est membre du conseil de surveillance).
“Est-ce que c’est normal qu’un ancien président de la République soit trainé dans la boue comme je le suis depuis huit ans, sur les seules déclarations d’un individu qui a menti?” s’est interrogé Nicolas Sarkozy.
“Je ne suis pas un pourri”
Le procureur national financier a toutefois affirmé jeudi que les charges contre Nicolas Sarkozy “ne se limitent pas aux déclarations” de Ziad Takieddine et s’appuient “sur des indices graves ou concordants”.
“Ce dossier n’est truffé que de faux”, a répliqué Nicolas Sarkozy, mis en examen le 12 octobre pour “association de malfaiteurs” dans ce dossier, en réfutant point par point les arguments à charge.
“J’ai dit aux juges: cherchez pendant un siècle (…) vous ne trouverez rien”, a-t-il souligné. “J’ai honte pour mon pays”, a ajouté l’ancien président, très remonté.
“Je ne suis pas un pourri, et ce qui m’est infligé est un scandale qui finira dans les annales”, a ajouté Nicolas Sarkozy qui sera jugé à partir du 23 novembre dans une autre affaire, celle des ”écoutes”.
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