SENSO
Luchino VISCONTI – Italie 1954 1h55mn VOSTF – avec Alida Valli, Farley Granger, Massimo Girotti, Marcella Marieni… Scénario de Luchino Vistonti et Suso Cecchi d’Amico, d’après Senso, Carnet secret de la Comtesse Livia de Camillo Boito.
Du 28/08/24 au 24/09/24
Venise, 1866. La ville est bouleversée par les actions des patriotes italiens, qui veulent l’affranchir du joug autrichien. Une représentation du Trouvère de Verdi, au théâtre de la Fenice, est interrompue par des manifestants qui lâchent sur le parterre une pluie de tracts patriotiques. De sa loge, la comtesse Livia Serpieri, épouse d’un haut fonctionnaire, échange un regard avec son cousin, le marquis Roberto Ussoni, instigateur de la manifestation.
Quelques instants plus tard, elle doit intervenir pour empêcher le marquis de se battre en duel avec un séduisant lieutenant autrichien, Franz Malher… Mais c’est bel et bien de cet officer « ennemi » que la comtesse Serpieri va bientôt tomber éperdument amoureuse. Oubliant sa nationalité, son rang, sa dignité, Livia se lance dans une folle aventure, sans se rendre compte que son bel amant est un lâche, un être veule qui n’en veut qu’à sa fortune…
« Senso, c’est le débordement des sens. Cette femme qui “a failli ne pas connaître l’amour” s’y jette avec avec une intransigeance qui éteint en elle tout autre sentiment. Démystifiant le romantisme béat, Luchino Visconti enrobe pourtant cette tragédie dérisoire dans une reconstitution historique fastueuse, aux images flamboyantes, qui prend d’emblée l’ampleur et la résonance d’un opéra. D’un bout à l’autre, Senso joue sur les deux tableaux : celui de la splendeur esthétique et celui de l’amertume morale. D’un côté un véritable hymne à la beauté qui se déploie à travers le choix des comédiens, la composition picturale de chaque plan, le soin extrême apporté aux décors et aux costumes. De l’autre, l’œuvre d’un moraliste désabusé, décrivant l’itinéraire de la passion comme une inexorable déchéance, où triomphent la trahison, la lâcheté, le mépris et le dégoût. La lucidité morale et poiltique perce sous le faste trompeur de la forme, donnant une étonnante modernité à ce sublime mélodrame. » Christian Depuyper
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