Sur la suppression du corps diplomatique, Castex tente de rassurer
Le texte s’inscrit dans le cadre de la réforme de la haute fonction publique au printemps 2021. Mais sa publication au Journal Officiel le 17 avril a provoqué l’inquiétude de l’opposition (Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon en premier lieu) et d’anciens diplomates. “La France sera donc le seul grand pays occidental sans diplomates professionnels”, a par exemple regretté Gérard Araud, ambassadeur de la France aux États-Unis jusqu’en 2019.
Sur France Inter, Jean Castex a assuré du contraire: “Il y aura toujours des diplomates professionnels. Ne confondons pas le statut et le métier, il restera un métier que nous allons même renforcer”, a assuré le Premier ministre, promettant que les diplomates “conserveront un corps, un statut, une impartialité, une formation, un recrutement par concours” entre autres.
.@JeanCASTEX : « Nous avons une haute fonction publique et en particulier des diplomates de grande qualité : ils conserveront un corps, un statut, une impartialité, un recrutement par concours… la différence, c’est qu’il y faut plus de diversité et de transversalité » #le79Interpic.twitter.com/PtHnU8loXI
— France Inter (@franceinter) April 19, 2022
Une réforme pour décentraliser les hauts-fonctionnaires
Jean Castex a plaidé pour “plus de diversité, de transversalité, de passerelles”, déplorant que les territoires soient délaissés. “Il faut que les hauts-fonctionnaires aillent davantage sur le terrain”, a souligné le Premier ministre, alors que 90% d’entre eux restent à Paris selon lui. “Il faut changer cette logique. C’est l’objet de cette réforme”, veut-il croire.
Ce point est cependant contesté par une partie des diplomates concernés. “Les concours spécialisés au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères coexistent déjà avec une ouverture considérable aux profils extérieurs: le Quai d’Orsay est l’une des administrations les plus ouvertes et diversifiées (52% des agents sont contractuels, 20% de l’encadrement n’est pas issu du corps diplomatique)”, faisaient valoir 150 jeunes diplomates dans une tribune publiée par Le Monde en novembre.
Opposés à la réforme, mais favorable à une “modernisation” de l’État, ils mettaient en garde l’exécutif sur la suppression de corps: “Les États ayant mené des expériences similaires ont aussitôt fait marche arrière et ont reconstruit par la suite des corps spécialisés dans le métier diplomatique”, écrivaient-ils à l’époque. Reste à voir si la France reviendra elle aussi sur ses pas.
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