Les raisons d’accepter le poste de porte-parole du gouvernement (ou pas)
POLITIQUE – “Une purge”, “un job infernal”, “un poste à emmerde” devenu “insupportable”. Dans le livre d’Anne Saurat-Dubois publiée aux éditions de l’Observatoire, “Profession: paratonnerre”, les qualificatifs désagréables pour décrire le poste de porte-parole de gouvernement ne manquent pas. Sur près de deux cents pages, la journaliste politique de BFMTV livre les témoignages éloquents des différents porte-paroles de gouvernement. De Catherine Trautmann sous Chirac en 1998 à Gabriel Attal aujourd’hui dans le gouvernement Castex, les anecdotes se succèdent. Parfois pour le meilleur, surtout pour le pire. Rite de passage Mais alors qu’est-ce qui poussent les politiques à accepter ce poste? Anne Saurat-Dubois répond au HuffPost. Avant tout chose, le poste ne se refuse pas. “Souvent, ce sont des jeunes aspirants à la politique qui veulent y entrer et ils veulent tellement y entrer qu’ils peuvent pas le refuser. Parce que quand on refuse un poste dans un gouvernement, on peut ne pas faire partie du collectif du tout à la fin.” Prendre la lumière d’un coup et s’en servir de tremplin, voilà une bonne raison qui pousse si jeune à être derrière le pupitre de la salle des compte-rendus des conseils des ministres. Quitte à prendre le feu. Parfois injustement, souligne Anne Saurat-Dubois. Des disputes de ministres aux questions sur la vie privée du président, en passant par des questions extrêmement techniques, le porte-parole doit savoir répondre à tout. Le plus souvent quand personne ne veut le faire, tant la situation est épineuse. “C’est ce que Jean-François Copé raconte très bien”, rapporte l’autrice. “Lorsque Jean-Pierre Raffarin lui a dépeint les contours du poste, il lui a dit: ‘les bonnes nouvelles, c’est pour moi. Les mauvaises, c’est pour toi’”, raconte-elle. Passage à risque Le poste archi-exposé demande des compétences techniques de connaissances et de langage qui permettent aussi de se faire…