Les armes sonores : comment faire mal sans une égratignure
Aurora, Colorado, États-Unis. 3 juillet 2020. Des manifestants craignant l’utilisation de dispositifs acoustiques à longue portée par la police, se bouchent les oreilles et se mettent à terre pour se protéger du dispositif. Credit : Tyler Tomasello/ZUMA Wire/Alamy Live News Pourquoi gazer lorsque l’on peut calmer une foule par la seule force du son ? Les baffles ne servent pas seulement à danser. Le son peut être utilisé à des fins militaires. En juin, les forces de l’ordre françaises ont, par exemple, utilisé un canon à son pour disperser un rassemblement aux Invalides. L’inventeur de ce canon à son racontera en 2004 que cette arme « produit l’équivalent d’une migraine instantanée » et certaines personnes « en tomberont à genoux ». Interrogée par nos soins, la préfecture de police n’a pas souhaité répondre à nos questions sur l’utilisation de cette arme. « Les matériels utilisés sont inscrits dans le schéma inscrit du maintien de l’ordre, nous n’irons pas au-delà de vos questions » nous répond-on, après plusieurs jours d’attente pour cette réponse succincte. Il y a quelques années, plusieurs particuliers installaient des boîtiers anti-jeunes devant leur propriété. Ces appareils de harcèlement acoustique, qui émettent des fréquences suraiguës uniquement perceptibles par des individus jeunes, ne sont autorisés que dans des circonstances très particulières. En 2008, un Français avait été condamné à 2000 euros d’amende pour avoir installé ce type de boîtier, près de sa résidence secondaire, pour faire fuir les enfants. Publicité Ces mesures révèlent une utilisation de plus en plus régulière d’armes sonores, qui sont loin d’être réglementées. Dans le cas du canon à son, il s’agit d’un LRAD, un long-range acoustic device, utilisé au départ comme du matériel de guerre. Cette arme sonique, aussi appelée à ultrasons ou acoustique, a été utilisée pour la première fois par l’armée américaine…