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J’ai testé des binders pour dissimuler mes (gros) seins

Mes seins ont toujours pris une grande place dans ma vie. À l’âge de 11 ans, on se foutait de ma gueule à cause de ma puberté précoce. J’attirais soudain l’attention des garçons, mais ils n’arrivaient jamais à me parler en me regardant dans les yeux. Je ne comprenais pas cette agitation autour de mes seins. Mes seins étaient là et c’était comme ça.  Quand j’ai fait mon coming out en tant que personne non-binaire, j’ai vite compris que les seins étaient très genrés – comme un tas d’autres trucs dans cette société. Parfois, j’ai l’impression qu’ils font partie de moi, d’autres fois, ça m’angoisse de savoir comment les gens me collent une étiquette à cause de ça. Mes seins ne correspondent plus à mon identité de genre et ça me préoccupe beaucoup – c’est ce qu’on appelle aussi la dysphorie de genre.  Le fait d’être grosse a également eu un grand impact sur ma vie dès mon plus jeune âge. En cherchant à gérer mon corps imposant et mes seins, je me heurte quotidiennement à la façon dont la grossophobie exclut les gens.   Le binding C’est grâce à mon cercle d’ami·es et à la communauté queer que j’ai appris ce qu’était le « binding ». Le binding consiste à bander les seins pour avoir une poitrine plus plate. De manière générale, c’est assez facile de choper des informations sur le sujet, mais pas pour moi, en tant que small fat (une personne grosse qui rentre quand même dans des tailles plus size, NDLR.) avec des gros seins. Quand je regardais autour de moi, dans la communauté queer, je pouvais compter les gros·ses qui faisaient du breast binding sur les doigts d’une main.  Le moyen le plus simple de trouver lequel est le plus adapté à mon corps, c’est de…

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On a tapé la discute à la madame pipi du Fuse, club légendaire bruxellois

Dans un club, c’est bien connu, il y a quasiment autant d’action dans les toilettes que sur le dancefloor. Les toilettes d’un club ont une fonction sociale essentielle. Elles sont en fait le seul endroit où il est possible de discuter sans devoir mettre en péril vos tympans et ceux de vos potes, ou pire, d’une potentielle nouvelle conquête. Comme le mood y est souvent très bon, on se fait des petits compliments, on se passe du make-up, ou alors on s’éternise un peu pour refaire le monde dans ce cadre tout à fait propice. Et puis, ben on fait ce qu’on a à faire aussi. Ça fait 18 ans que Conchita (80 ans) est la maître des chiottes du Fuse. Un job pour lequel elle éprouve une sorte d’amour-haine, mais qui lui manque depuis la fermeture des clubs. VICE lui a tapé la discute. C’était presque comme dans le bon vieux temps, mais en plus sobre. Cette interview a été réalisée avant le début du second confinement lors d’un événement privé organisé dans le respect de la distanciation sociale.  VICE : Depuis combien de temps travaillez-vous au Fuse ? Conchita : Je suis arrivée à Bruxelles d’Espagne le 1er juillet 1960. Il y a vingt ans environ, je tenais une boulangerie juste en face du club. Je travaillais déjà en parallèle pour le Fuse pour faire leurs flyers et laver les t-shirts du personnel. Ensuite, quand j’ai pris ma pension, on m’a demandé de venir ici pour remplacer quelqu’un et je ne suis jamais partie. Ça fait maintenant 18 ans que je travaille au Fuse.  Comment ça se passait avant, quand il y avait des soirées tous les week-ends ? Je travaillais les jeudis, les vendredis et les samedis. Les soirées commençaient à 23h, et finissaient vers 7h30. Donc je nettoyais…

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« FFFRRROOOOUUUTTT » : qu’est-ce que le pet de fouf ?

Mise en situation : ça a matché sur Tinder, et après quelques rencards – jamais le premier soir, hum –, vous décidez de passer la nuit ensemble. Tout se passe bien. Comme c’est la première fois, c’est plutôt doux et mignon, quand soudain…  « FFFFRRRRROOOUUUUTTTT !!!!!! ».  Que faire ? En rire ? Faire comme si rien ne s’était passé ? Ou s’excuser en précisant qu’il s’agit bien d’un pet vaginal, et non d’un prout côté verso ?  Le pet vaginal peut être un moment gênant, surtout s’il s’échappe en compagnie d’une nouvelle conquête. Pourtant, il est tout ce qu’il y a de plus naturel et normal. Mais peut-il être contrôlé ? Est-il gage de qualité ? Tant de questions qui nous turlupinent, et que nous avons posées à une experte, Ella Kempeneer (25 ans), sage femme.  VICE : Bonjour Ella. D’un point de vue gynécologique, c’est quoi un pet de fouf ?Ella Kempeneer : Le pet vaginal, également appelé pet de fouf, flatus vaginalis, farrulitas vulvae ou encore « frout » est le son qui peut se produire lorsque de l’air s’échappe du vagin. C’est un phénomène naturel qui se produit lorsque de l’air est forcé à l’intérieur du vagin (par exemple par la pénétration), puis expulsé lorsque les muscles de la paroi vaginale se contractent naturellement. Ils sont complètement inoffensifs et normalement inodores. S’ils présentent des odeurs, un examen gynécologique est recommandé. « Dans la plupart des cas, vous ne le sentez pas venir donc il est difficile à contrôler. » Peut-il être contrôlé et si oui, comment ?Dans la plupart des cas, on ne le sent pas venir donc il est difficile à contrôler. Quand un pet vaginal s’échappe, c’est souvent une surprise pour la femme elle-même. Sur Internet, vous pouvez trouver quelques astuces ci et là…

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La communauté queer au Japon à travers les photos de Jonas Van der Haegen

Jonas nous parle du Japon, de la communauté queer et de la photo qui l’a le plus marqué.  VICE : Salut Jonas. Le nom Love Fuck Pray, ça vient d’où ?Jonas : J’aime bien donner des noms courts et puissants à mes travaux. « Love », pour ces gens que j’ai rencontrés et photographiés ; « Fuck », pour l’atmosphère parfois chargée sexuellement ; et « Pray », de manière moins littérale, pour la notion de respect des Japonais·es. Au Japon, iels croient que tout contient une âme – votre nourriture, votre maison, etc. – et que vous devez respecter ça. Je pense aussi que ces trois mots résument bien nos vies.  Ton travail se focalise sur la communauté queer au Japon et t’as fait un stage chez dista, un centre LGBTQ+. C’était quoi, le rôle de ce centre ? C’était pas vraiment un refuge, mais plutôt un endroit pour rassembler les gens et construire une communauté proche – au Japon, beaucoup de gens vivent isolés. On y a principalement organisé des événements pour rassembler cette communauté. Pendant mon stage, iels travaillaient sur une expo sur l’histoire des drag queens au Japon qui devait être présentée à Kyoto. Iels organisent aussi des pique-niques, des cours du soir d’anglais, des dîners et des conférences, notamment sur la prévention du VIH. C’est pas un centre très grand. C’était comment l’atmosphère là-bas ?C’est comparable aux communautés queer ici. Il y a beaucoup d’humour. Les gens au Japon sont souvent plus réservés que nous, mais ils n’ont rien contre une petite blague cochonne. C’est pas facile de faire un stage au Japon et d’y vivre. L’éthique et la hiérarchie y sont très marquées. Mais je n’ai pas ressenti ça dans le centre. L’atmosphère y était au contraire très amicale et tout le monde était au même…

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Ecouter de la techno c’est bien, connaître ses racines (noires) c’est mieux

Si comme moi, vous avez une certaine affinité avec la culture clubbing et la techno, vous vous êtes peut-être intéressé·e à son histoire. Et comme moi, vous avez sans doute remarqué que si ses racines sont imprégnées de luttes afro-américaines, elle est aujourd’hui clairement dominée par les Blanc·hes – qu’il s’agisse des artistes, des promoters, des labels, mais aussi des clubbers. Dès le début des années 1990, la techno de Detroit et la house de Chicago ont été emballées et présentées comme la musique smiley de Berlin, Manchester et de la Belgique – le son de l’Ecstasy. Déjà à l’époque, la force militante de la techno était en train d’être whitewashed.  J’ai appelé DeForrest Brown Jr., journaliste, curateur, producteur et rythmanalyste new-yorkais pour parler de l’histoire de la techno et du mouvement Make Techno Black Again, dont il est le porte-parole. VICE : Salut DeForrest. À la base, le mouvement Make Techno Black Again est né d’un message sur une casquette, c’est ça ?DeForrest : Oui. Ma partenaire Ting Ding et sa pote Luz Angélica Fernández ont une ligne de fringues durable et non-genrée, HECHA / 做. Elles avaient toutes les deux passé pas mal de temps à Berlin dans les années 2000 avant qu’on ne se rencontre, et ont créé une casquette sur laquelle était écrit Make Techno Black Again pour rendre hommage à l’histoire de la techno. On s’est rencontré·es lors de talks sur le sujet et j’ai fini par devenir une sorte de porte-parole du mouvement. De par mon intérêt pour la techno et mon engagement pour les luttes raciales. Et aussi probablement à cause de mes « faux pas », je pense.  En fait, j’ai commencé à écrire pour des médias musicaux à l’université, vers 2010, et j’ai un parcours assez tumultueux dans le milieu. Autant…

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Philosophe, maman, popstar et sculptrice : les facettes de Dolly Bing Bing

Le style, les mouves, les hits, une histoire et une créativité débordante, Dolly Bing Bing est tout ce qu’on attend d’une popstar. Et même si elle a le potentiel pour devenir une star internationale, elle n’en est pas encore là. Pour l’instant, un premier EP – chargé de prods à la FKA Twigs – lui a apporté une première vague de fans, queer pour la plupart, et elle continue de se faire une place avec son dernier single Kusje et un deuxième projet en préparation. En plus d’être une popstar, Dolly est aussi sculptrice, artiste visuelle sous le nom de Stripper Angel et docteure en philosophie – bien que dans les milieux universitaires, c’est Elisabeth Van Dam qu’il faut l’appeler. J’ai rencontré Dolly à l’opéra de Gand, sa ville natale, pour parler des origines de Dolly, de sa maternité et de la façon dont ses alter egos se rejoignent. Cet entretien a été réalisé avant que les dernières mesures Covid ne soient d’application, dans le respect de la distance sociale et avec un masque pour assurer la sécurité.  VICE : Salut Dolly, on est dans une très belle salle de l’opéra de Gand. Qu’est-ce qui nous amène dans cet endroit chic ?Dolly Bing Bing: Je joue le rôle de Dolly dans la pièce « A Revue » de Benjamin Abel Meirhaeghe, un jeune metteur en scène et interprète. C’est un « cabaret rétro-futuriste » dans lequel Benjamin a imaginé ce que les terrien·nes du futur – des extraterrestres peut-être – feraient dans 2000 ans avec ce qu’il restera de notre musique classique. Dolly est présentée comme un personnage central qui représente l’avenir. Je suis honorée d’avoir ce rôle. Je suis aussi artiste et l’une de mes sculptures est utilisée dans le décor. C’est un grand corps d’alien vert vif, brillant, avec…

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Et si le revenu universel était la seule option pour sortir de cette crise ?

Après trois années dans le supérieur, j’avais introduit deux demandes pour m’éloigner du gouffre béant de la pauvreté qui se trouvait sous mes pieds : une pour une bourse d’études et une autre pour l’allocation d’intégration du CPAS. La bourse m’a été refusée parce que mes parents ne percevaient « pas assez d’argent » ; véridique. En fait, si les revenus d’un ménage se trouvent en-dessous du plancher fixé par un arrêté du gouvernement, la bourse ne peut pas être octroyée. Le CPAS m’a finalement filé quelque 132 euros – que j’ai dû rembourser le mois d’après quand j’ai trouvé un job étudiant de trois jours par semaine et pour lequel j’ai sacrifié ma dernière année de Master.  Ce qui m’a marqué pendant cette période, c’est que je n’avais aucune issue à part emprunter à ma copine. Pas de bourse donc, forcément inéligible au chômage et bénéficiaire d’assez d’allocs pour payer l’eau, l’électricité et de quoi me torcher un cul souffrant de toutes les merdes qui vont avec une vie précaire. J’ai cherché un travail à la hâte, avant la remise de mon mémoire. J’en ai trouvé un pas mal dans le business de lunettes, mais pour lequel j’ai dû m’écarter de ce que je voulais vraiment faire, soit écrire des trucs sur des montres Saddam Hussein, les violences policières ou le revenu universel. Bref, autant dire que le revenu universel aurait pu changer pas mal de choses. Ce projet fait son chemin depuis quelques années, semble séduire à droite comme à gauche et suscite un regain d’intérêt « grâce » à la crise actuelle et les nouvelles formes de précarité qu’elle a causées.  Impossible à financer ? Ce revenu coûterait environ 110 milliards d’euros à l’État. En comparaison, l’évasion fiscale en Belgique représente plus de 170 milliards d’euros. En juillet dernier,…

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Le grand bordel du rap jeu belge : octobre 2020

Dans notre série mensuelle « Le grand bordel du rap jeu belge », on passe en revue l’actualité musicale de notre plat pays. Sorties de projet, clips ou faits divers ; tout le nécessaire pour rester au courant des trucs les plus chauds du moment. Ce mois-ci, Frenetik a frappé quatre fois : il est passé sur Skyrock, dans Colors Studio, sur Booska P et il a signé chez Epic. Quelque chose nous dit que, cinq ans après la « première vague du rap belge », le rappeur bruxellois ne va pas tarder à ouvrir la voie à tout un tas de nouveaux noms qui poussent derrière. On le sait maintenant, les deuxièmes vagues sont toujours plus fatales. Et puisque votre reconfinement de la mort a sûrement besoin d’une nouvelle trame sonore, tout ce qu’il y a de plus sombre en ce moment est disponible sur en streaming, en CD ou en vinyle. Vous avez sans doute vu passer les sorties de Green Montana avec « Alaska », Lous avec « Gore », Yung Mavu avec « By Any Means » ou Yellowstraps avec le « Yellockdown Project », mais dans l’ombre, c’est tout un tas d’autres projets qui ont envahi les plateformes : « Childhood » de Fuku, la « Darktape » de Négatif Clan,  « Les choses simples » de Melfiano, « La Came Homie » du Seize, « Qatar6 » de Daali, « Trouble fête » de Badi, « Jus’ kom sa, Vol.1 »  de Tar One, la compil « Talents cachés 2 » d’Elvira Records, « Mentalement emprisonné » de Dorsa ou encore « Nirvana » de Charlito. La sélection subjective Pas les clips les plus attendus, ni les plus gros. Ni les plus mauvais d’ailleurs. Bref… Les autres sorties sont plus bas, classées par date. Heleen Declercq sublime tout ce qu’elle filme,…

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Covid-19: la Belgique se reconfine à son tour

Xinhua News Agency via Getty ImagesUne passante dans les rues de Bruxelles le 28 octobre 2020 (Xinhua/Zheng Huansong via Getty Images) CORONAVIRUS – La deuxième vague de coronavirus continue de déferler sur l’Europe et de pousser les gouvernements à de nouvelles restrictions. Alors que la France a débuté ce vendredi 30 octobre son deuxième confinement, le gouvernement belge a annoncé en début de soirée de nouvelles mesures similaires. Elles entreront en vigueur dès ce lundi 2 novembre et ce jusqu’au 13 décembre. Le Premier ministre Alexander De Croo a décidé un “confinement plus sévère”, évoquant “des mesures de la dernière chance” pour tenter de ralentir le virus. L’épidémie de nouveau coronavirus progresse extrêmement vite outre-quiévrain, où le nombre de cas pour 100.000 habitants est plus du double de celui de la France, aux alentours de 900 début octobre contre 400 en moyenne dans l’hexagone. La Belgique compte désormais plus de malades du coronavirus hospitalisés qu’au pic de la première vague, au début du printemps. “Notre pays se trouve dans un état d’urgence sanitaire. La pression dans les hôpitaux est immense et le personnel soignant livre des efforts surhumains pour sauver des vies chaque jour”, a alerté Alexander De Croo tout en louant un confinement “qui permet aux usines de tourner, qui permettra de rouvrir les écoles prudemment après le 15 novembre, et qui ne laissera pas les gens plonger dans l’isolement”. Fermetures et relations sociales limitées De fait, dès la semaine prochaine l’ensemble des commerces non-essentiels devront être fermés au public mais pourront fonctionner sur le mode de la livraison et des achats à distance. Les supermarchés ouverts ne pourront vendre que des produits essentiels. Concernant les relations sociales, “une seule visite proche est autorisé, à la maison. Exception pour les personnes isolées: une personne de plus est permise”, détaille la…

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Le guide VICE pour survivre à ce reconfinement de l’angoisse

Ça y est. Il est là. Celui qu’on a tant redouté. On l’a vu venir, on a tenté de s’y préparer mentalement, mais on espérait quand même y échapper. Le confinement : épisode 2 est disponible chez vous. Le sentiment de déjà-vu qui s’empare de vous a de quoi filer la nausée. C’est reparti pour les regards méfiants dans la rue, la peur de perdre son emploi – si vous faites partie des personnes qui jouissent encore d’un emploi –, les potes qui vous manquent, la solitude, la parano. Bref. Durant le premier confinement, on a fait des boulettes, du coup on s’est dit que ce serait bien de ne pas les répéter. VICE a rassemblé quelques conseils de trucs à (ne pas re)faire pour s’en sortir plus ou moins indemne. Ne recommencez pas à applaudir à 20 heures C’était touchant au début, mais le voisin qui s’acharne sur sa casserole tous les soirs pour faire plus de bruit que les autres, on s’en passe. Suivez des médias qui relaient les infos de manière factuelle Et qui ne font pas de grabuge sur la situation. Surtout, ne lisez pas les commentaires des articles postés sur les réseaux sociaux sinon c’est la crise d’angoisse assurée. À la limite, comptez sur votre grand-oncle retraité pour vous résumer les derniers débats publics sur le port du masque ou n’importe quel autre truc en lien avec le coronavirus qui fait parler mais qui n’apporte rien de concret. Sinon, jetez un œil aux Trending Topic des différentes plateformes. Si vous voyez #deconfinement, c’est sûrement bon signe. Ne vous fixez pas d’objectifs que vous n’atteindrez pas Non, vous n’aurez pas un six-pack à la fin du confinement, tout comme vous ne serez pas un·e pro du yoya ni un·e virtuose musical·e. Au mieux, vous aurez maté…