L’élection était finalement une question de sujets
Le salaire minimum de quinze dollars, un enjeu progressiste majeur, a remporté des mesures de vote dans les États républicains. Pourquoi les démocrates ont-ils cessé de le défendre ?
Le salaire minimum de quinze dollars, un enjeu progressiste majeur, a remporté des mesures de vote dans les États républicains. Pourquoi les démocrates ont-ils cessé de le défendre ?
Donald Trump a réussi à se faire réélire à la présidence des États-Unis, l’emportant face à Kamala Harris. Dans cette édition de « Du côté de chez Sam », nous tentons d’analyser les raisons d’une chute ou d’un retour politique, selon le point de vue adopté : Démocrate ou Républicain. Que ce soit des Noirs, des Blancs, des Hispaniques, des hommes ou des femmes, des jeunes ou des personnes âgées, riches ou pauvres ? Quelles dynamiques sociales ont permis à Donald Trump de surpasser Kamala Harris ? Pourquoi cette dernière n’a-t-elle pas réussi à conserver le soutien des électrices, des jeunes ou de la communauté latino, acquis grâce à Joe Biden ? Un échec flagrant lié à une stratégie minutieusement élaborée par le Parti républicain. Pourquoi les États pivot, ces zones pouvant changer de camp, ont-ils majoritairement voté pour les Républicains ? Et qu’en est-il du facteur religieux, le “God factor” ? Catholiques, musulmans, juifs ou évangéliques… quelles sont les communautés qui ont influencé les résultats ? Une autre question se pose : le vote des classes. Bernie Sanders a adressé une lettre cinglante aux démocrates, déclarant dès l’ouverture : “Un parti démocrate qui a trahi les travailleurs ne devrait pas être surpris si les travailleurs quittent le Parti démocrate. Cela a commencé avec les classes ouvrières blanches, et maintenant, cela inclut les travailleurs afro-américains et hispaniques.” Chris a analysé les résultats des sondages effectués après le vote pour offrir une première analyse approfondie. Il nous en fait part…
Donald Trump a remporté des voix à travers les lignes raciales et de classe mardi soir. Les Républicains sont-ils maintenant la voix plus diversifiée de la classe ouvrière ?
En juillet 2024, le Président Joe Biden et le sénateur Bernie Sanders faisaient paraître un éditorial dans USA Today critiquant « la supercherie » des sociétés pharmaceutiques. Ils mettaient en lumière les coûts élevés des nouveaux médicaments de Novo Nordisk et Eli Lilly, notamment des molécules commercialisées, sous une forme, comme antidiabétiques (Ozempic de Novo Nordisk et Mounjaro d’Eli Lilly) et, sous une autre, comme produits de perte de poids (Wegovy pour Novo Nordisk et Zepbound pour Eli Lilly).
Ces traitements engendrent une augmentation significative des dépenses pour Medicare, l’assurance santé des Américains de plus de 65 ans. Une recherche de la Kaiser Family Foundation (KFF) révèle qu’un adulte sur 8 aux Etats-Unis a utilisé l’Ozempic ou un médicament similaire depuis leur introduction sur le marché en 2018.
Aux Etats-Unis, environ 10 millions d’Américains auraient recours à ces médicaments, dont les prix sont exorbitants. Une boîte pour un traitement de 4 semaines se vend à environ 1 000 dollars. Cela pourrait conduire à la faillite du système de santé américain, selon Biden et Sanders. Ils soutiennent que, si la moitié des adultes souffrant d’obésité prenaient Wegovy, cela pourrait coûter plus de 400 milliards de dollars par an, soit plus que le montant dépensé par les Américains pour tous leurs médicaments prescrits en 2022.
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Il serait cependant possible de produire et de vendre ces médicaments à des prix bien plus abordables. Une recherche effectuée en mars 2024 par l’Université de Yale a montré que ces nouveaux traitements pourraient être proposés pour quelques dollars par mois, même en incluant une marge bénéficiaire significative.
Début 2024, Biden et Sanders abordaient la question des traitements contre l’asthme. Alors que cette maladie respiratoire, la plus répandue aux Etats-Unis, touche 27 millions d’Américains (dont 4 millions d’enfants), le coût des inhalateurs est devenu l’objet d’une enquête sénatoriale. Souvent vendus à plusieurs centaines de dollars, les inhalateurs ont été ramenés à un prix maximum de 35 dollars suite à cette initiative.
Ces dernières années, les tensions au sujet des prix des médicaments ont augmenté aux Etats-Unis. En 2023, plus de 20 % des adultes ont déclaré ne pas avoir suivi une prescription médicale à cause des coûts, tandis que 12 % affirmaient avoir divisé des pilules ou sauté des doses pour les mêmes raisons.
Diverses mesures ont été mises en place sous l’administration Biden. En 2022, une nouvelle législation concernant les médicaments prescrits, le « Maximum Fair Price » (MFP) ou « Prix équitable maximum », a été adoptée et est entrée en vigueur. Elle fixe notamment un seuil de dépense pour le traitement mensuel de l’insuline pour les produits couverts par Medicare (35 dollars) et établit un principe de négociation des prix avec les fabricants de médicaments.
Dans le cadre du « Maximum Fair Price » (MFP), dix médicaments ont été choisis pour des négociations avec les laboratoires. Ces baisses de prix devraient entrer en vigueur le 1er janvier 2026. La menace de sanctions fiscales est l’un des outils de négociation. Le programme d’assurance maladie Medicare devrait permettre de négocier les prix d’environ soixante médicaments dans les quatre années à venir, avec la possibilité d’ajouter une vingtaine de médicaments supplémentaires par an.
En mars dernier, quatre grandes entreprises pharmaceutiques ont porté plainte devant un tribunal du New Jersey, affirmant que ces négociations, qui leur retirent leur libre propriété sur les médicaments, sont contraires à la Constitution. Pourtant, un juge fédéral du Delaware a validé la légitimité de la loi imposant la négociation des prix avec Medicare.
Une transformation significative semble donc être en cours dans le cadre américain. Cela a été en partie marqué par l’instauration de « l’Obamacare », également connu sous le nom de Patient Protection and Affordable Care Act (PPACA). Adoptée en 2010, elle a permis d’augmenter le nombre de personnes couvertes par Medicaid (l’assurance maladie publique destinée aux personnes à faibles revenus ou invalides) et d’améliorer les couvertures santé individuelles proposées par les employeurs.
Face à la pression des lobbys des grandes entreprises pharmaceutiques, Obama avait dû abandonner la possibilité pour Medicare de procéder à des négociations de prix à l’échelle fédérale lors du passage de la loi. Cela alors que Medicare, qui couvre 61 millions de personnes, représente le plus gros client de l’industrie pharmaceutique (1 000 milliards de dollars en médicaments en 2023).
En plus des mesures visant directement les prix, un nouveau cadre juridique a été proposé fin 2023 par l’administration Biden pour permettre, si nécessaire, l’utilisation de découvertes brevetées financées en partie par des fonds publics. Cela s’appuie sur une disposition dénommée « March-in Rights » issue de la loi Bayh-Dole de 1980, qui jusqu’à présent n’a pas été appliquée.
Cette proposition a provoqué des réactions très vives de la part des grandes entreprises ainsi que de tous les acteurs qu’elles influencent (chambre de commerce, avocats, politiciens, voire les administrations universitaires), mais elle illustre l’émergence d’un besoin : réévaluer l’équilibre entre les intérêts privés de ces entreprises et l’intérêt commun.
Simultanément aux actions fédérales, plusieurs Etats ont aussi commencé à mettre en œuvre des mesures pour diminuer le coût des médicaments. En Californie, par exemple, une nouvelle loi a renforcé les exigences de transparence en matière de prix des médicaments sur ordonnance. En 2023, la Californie a également pris l’engagement de produire et de distribuer l’insuline pour 30 dollars par mois, tout en explorant la possibilité de produire d’autres médicaments essentiels.
Joe Biden a fait de la question des prix des médicaments un thème majeur de sa campagne pour l’élection présidentielle de novembre, soutenu par Kamala Harris. Ils ont dénoncé le fait que les prix aux Etats-Unis figurent parmi les plus élevés au monde, souvent bien plus importants que ceux en Europe, qui sont déjà excessifs. On peut déjà imaginer les responsables politiques européens exprimant leurs inquiétudes, de peur que des baisses américaines ne se traduisent par des hausses sur le vieux continent.
Cependant, le statu quo est insoutenable. Pourquoi un Américain devrait-il débourser 645 dollars pour un inhalateur qui coûte 49 dollars au Royaume-Uni ? Et comment peut-on accepter qu’un inhalateur, indispensable à la survie de nombreux malades, soit vendu 49 dollars alors qu’il en coûte seulement 5 à fabriquer ?
Qu’ils soient 10, 20 ou 100 fois trop chers, les prix de ces médicaments sont démesurés par rapport à leur coût de production, et cette situation perdurera tant que les gouvernements ne décideront pas de changer les choses.
Entouré d’un casting de personnages MAGA en constante expansion, le candidat perpétuel devient à nouveau Président élu.
La campagne présidentielle de l’intellectuel public pourrait faciliter le chemin de Donald Trump vers la Maison Blanche. Pourquoi ne veut-il pas se retire?
Brendan SMIALOWSKI / AFPAvec cette photo devenue virale, Bernie Sanders a levé 1,8 millions de dollars (Brendan SMIALOWSKI / AFP) ÉTATS-UNIS – Le sénateur américain Bernie Sanders a annoncé mercredi 27 janvier reverser à des organisations caritatives les 1,8 million de dollars récoltés avec les ventes de produits estampillés de la désormais célèbre photo AFP le montrant seul, emmitouflé les bras croisés, lors de l’investiture de Joe Biden. Immortalisé par le photographe de l’AFP Brendan Smialowski, ce moment a inspiré des milliers de photomontages humoristiques à travers le monde, renforçant l’ex-candidat progressiste à la présidentielle, au ton passionné et l’air souvent grincheux, dans son statut de star d’internet. Le sénateur indépendant du Vermont a levé 1,8 million de dollars “en cinq jours pour des organisations caritatives” de cet État rural du nord-est des États-Unis, à travers les ventes des produits le montrant “avec ses moufles” au jour de l’investiture du nouveau président démocrate, le 20 janvier, explique un communiqué. Les stocks de produits dérivés épuisés en 30 minutes T-shirts, pulls et autres produis dérivés ont été mis en vente sur son site le 21 janvier au soir et les stocks ont été épuisés en trente minutes. De nouveaux produits ajoutés ce week-end avaient tous été vendus dès lundi matin, précise ce communiqué. “Jane”, son épouse “et moi sommes impressionnés par la créativité montrée par tant de gens (…) et nous sommes ravis d’aider les habitants du Vermont dans le besoin”, a-t-il écrit dans un communiqué. “Mais même cette somme ne pourra pas remplacer l’action du Congrès et je ferai ce que je pourrai à Washington pour m’assurer que les travailleurs du Vermont et à travers le pays obtiennent le soutien dont ils ont besoin au coeur de la pire crise que nous ayons traversé depuis la Grande Dépression”, a ajouté le…
Ce cliché a aussitôt était énormément partagé sur les réseaux sociaux et les mèmes ont commencé à fleurir, plaçant le battu de la primaire démocrate au printemps dernier et sa chaise en des endroits particulièrement improbables, comme on peut le voir sur les montages ci-dessous. À noter que les moufles portés par Bernie Sanders en ce jour d’investiture ont une petite histoire. Bernie’s mittens are made by Jen Ellis, a teacher from Essex Junction, Vt. She gave them to him 2+ years ago and was surprised when he began wearing them on the campaign trail. They are made from repurposed wool sweaters and lined with fleece made from recycled plastic bottles. pic.twitter.com/ErLr29lY2t — Ruby Cramer (@rubycramer) January 20, 2021 “Les moufles de Bernie sont fabriqués par Jen Ellis, une enseignante d’Essex Junction, dans le Vermont. Elle les lui a donnés il y a plus de 2 ans et a été surprise quand il a commencé à les porter pendant la campagne électorale. Ils sont fabriqués à partir de pulls en laine recyclés et doublés de molleton fabriqué à partir de bouteilles en plastique recyclées.” Le sénateur a réagi un peu plus tard dans la journée, lançant avec humour sur CBS News: “Dans le Vermont (son État de circonscription, NDLR), nous ne sommes pas tellement préoccupés par la mode. Nous voulons rester au chaud.” Sen. Bernie Sanders (I-VT) addresses his viral inauguration attire: “In Vermont … we’re not so concerned about good fashion. We want to keep warm.” pic.twitter.com/phtnb5Ha2Z — The Recount (@therecount) January 20, 2021 À voir également sur Le HuffPost: Pour l’investiture de Biden, Lady Gaga chante l’hymne national américain Source
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