Cop29 en direct : Le président de l'ONU « en a assez » de la défense des combustibles fossiles par l'Arabie Saoudite

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Cop29 en direct : Le président de l’ONU « en a assez » de la défense des combustibles fossiles par...

L’ancien ministre du climat du Canada réagit après que la délégation saoudienne a déclaré qu’elle « n’acceptera aucun texte ciblant des secteurs spécifiques, y compris les combustibles fossiles »Mon collègue Patrick Greenfield suit la plénière où les pays donnent leur réponse officielle au projet de texte.Le président de la Cop29, Mukhtar Babayev, lance la plénière. Il demande aux pays de donner leur avis sur les dernières versions du texte pour informer les versions futures. Il déclare qu’avec un effort collectif, il croit que le sommet pourra se terminer d’ici demain à 18h. Continue reading…

L'accord sur le financement climatique de la COP29 rencontre un nouveau revers alors que la date limite approche

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L’accord sur le financement climatique de la COP29 rencontre un nouveau revers alors que la date limite approche

Indignation après qu’un projet de texte ne contienne qu’un « X » au lieu de fixer un objectif de financement de 1 000 milliards de dollars pour soutenir les pays en développementSommet climatique Cop29 – mises à jour en directLes espoirs d’une avancée dans les négociations climatiques des Nations Unies, au point mort, ont été anéantis après qu’un nouveau projet d’accord possible ait été condamné à la fois par les pays riches et pauvres.La confiance dans la capacité de la présidence de l’Azerbaïdjan à produire un accord s’est effondrée jeudi matin, alors que les projets de texte ont été critiqués pour être inadéquats et ne fournir aucun « terrain d’atterrissage » pour un compromis. Continuer la lecture…

John Prescott, ancien vice-premier ministre britannique, est décédé à l'âge de 86 ans.

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John Prescott, ancien vice-premier ministre britannique, est décédé à l’âge de 86 ans.

L’ancien activiste syndical, qui souffrait d’Alzheimer, est décédé paisiblement dans une maison de soins, déclare la familleJohn Prescott : une vie en imagesPolitique britannique en direct – dernières mises à jourJohn Prescott, l’ancien vice-premier ministre britannique et pilier du mouvement New Labour, est décédé à l’âge de 86 ans.Tony Blair et Gordon Brown ont rendu hommage jeudi à Prescott, qui souffrait d’Alzheimer, après que sa famille a annoncé qu’il était décédé paisiblement dans une maison de soins. Continuer la lecture…

L'Australie et la Turquie en désaccord pour accueillir les discussions cruciales sur le climat de 2026

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L’Australie et la Turquie en désaccord pour accueillir les discussions cruciales sur le climat de 2026

Alors que la COP29 en Azerbaïdjan atteint ses dernières étapes, les pays tentent de rallier du soutien pour la conférence où la question de limiter le réchauffement climatique sera essentielle.L’Australie est engagée dans une impasse avec la Turquie concernant l’accueil des cruciales négociations climatiques des Nations Unies en 2026, où la question de savoir si le monde peut limiter le réchauffement climatique conformément aux recommandations scientifiques sera probablement tranchée.Le gouvernement australien souhaite accueillir le sommet en partenariat avec les nations du Pacifique, qui figurent parmi les pays les plus menacés par la dégradation climatique. Continue reading…

Que nous apprend le prix de la Banque de Suède en économie ?

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Que nous apprend le prix de la Banque de Suède en économie ?

La remise du prix de la Banque de Suède en économie 2024 incite à réfléchir sur la géographie de la recherche économique et à examiner l’évolution des décisions du comité suédois au cours des deux dernières décennies.

Après avoir abandonné la grande théorie qui motivait sa création en 1969, le prix témoigne depuis 2000 d’une volonté de distinguer des chercheurs qui s’attaquent aux enjeux contemporains plutôt qu’à ceux qui ne se concentrent que sur l’élaboration de nouveaux outils ou l’identification de mécanismes de coordination inédits.

Le choix de cette année, qui honore trois économistes démontrant l’importance du politique dans la création des institutions favorisant la prospérité et la croissance, laisse-t-il présager un regain d’intérêt pour une économie institutionnelle, historique et comparative ?

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Les universités américaines et le melting-pot des récipiendaires

Les lauréats de 2024, bien que d’origines nationales variées, sont tous professeurs dans des institutions universitaires parmi les plus renommées d’Amérique du Nord. Daron Acemoglu, d’ascendance turco-arménienne, est le protagoniste principal, ayant collaboré avec James Robinson, un Britannique, coauteur d’un ouvrage à succès Power and progress (2013), ainsi qu’avec Simon Johnson, un autre Britannique devenu Américain, pour le livre Why nations fail ? The origins of power, prosperity and poverty (2023).

Ce partage du prix est donc dicté par l’interconnexion de leurs travaux plutôt que par une simple convergence d’approches complémentaires comme cela a souvent été le cas auparavant.

Cette distinction n’est pas une surprise compte tenu des multiples contributions significatives de Daron Acemoglu, mais aussi parce qu’entre 2000 et 2024, les chercheurs affiliés aux universités américaines ont reçu le prix 38 fois, la France deux fois, l’Angleterre une fois et la Norvège une fois. Environ 83 % des prix ont été attribués à des établissements tels que le MIT, Chicago et Harvard, soulignant ainsi la tendance générale observée entre 1969 et 1999, où ce chiffre n’était que de 73 %. Deux interprétations opposées pourraient expliquer cette concentration extrême.

La première insiste sur le fait que les universités américaines disposent des ressources les plus généreuses, attirant ainsi les économistes les plus brillants du monde entier. Dans une profession compétitive, cette hiérarchie serait donc le résultat de critères objectifs.

Étant donné le faible nombre d’institutions concernées, on pourrait avancer qu’elles constituent un club très exclusif qui affiche sa puissance, y compris dans l’attribution des prix. Bien que le prix soit décerné par l’Académie royale de Suède, celle-ci valide la domination nord-américaine, car, depuis la Seconde Guerre mondiale, le cœur de la profession s’est déplacé de la Grande-Bretagne vers l’Amérique du Nord.

La vérité se trouve probablement entre ces deux extrêmes : il existe de remarquables économistes porteurs d’innovations significatives, mais il arrive aussi que l’affiliation à un cercle restreint, comme celui de l’université de Chicago, engendre la remise de ce prix à d’autres économistes dont l’apport est largement moins substantiel.

Longtemps ignorée, la place des institutions et du politique

Le comité souligne que les trois récipiendaires ont réussi à illustrer le rôle des institutions et, par conséquent, du politique, dans la divergence entre économies prospères et sociétés empêchées d’accéder au développement. Il s’agit d’une rupture majeure vis-à-vis du leitmotiv qui a précédé, souvent enclos dans une discipline économique s’auto-référentielle mettant l’accent sur la rationalité, le marché et l’équilibre.

Les trois chercheurs soutiennent en ce sens que les marchés ne constituent pas le seul mode de coordination, car des institutions fondamentales encadrent et régulent l’activité économique. Ainsi, le politique devient inextricable de toute analyse économique qui aspire à être pertinente, au point qu’elle doit se réinventer en une économie politique.

Ces institutions ne sont pas de simples obstacles à une économie de marché, mais elles sont intrinsèques à chaque ordre économique observable dans l’espace et le temps. Certaines configurations institutionnelles favorisent une prospérité et des innovations qui s’accumulent sur le long terme. À l’opposé, en l’absence d’intermédiaires politiques capables d’assurer la diffusion des avantages du progrès technique, certaines sociétés peinent à exploiter des moments cruciaux pour sortir de la pauvreté. Les auteurs mettent particulièrement en lumière le rôle des droits de propriété, rejoignant ainsi l’École de Chicago, mais leur contribution dépasse cette institution fondamentale.

L’économiste doit porter son attention non seulement sur la production et la création de valeur et de richesse, mais également sur leur distribution, conditionnant la durabilité d’un système de croissance. De cette manière, ils apportent un complément précieux aux travaux de Thomas Piketty : alors que celui-ci privilégie la redistribution à travers la fiscalité et les biens publics, Acemoglu et ses collègues s’intéressent à la distribution initiale des revenus, également façonnée par des processus politiques.

Ainsi se rouvre le débat sur une économie institutionnelle moderne. Ce thème avait déjà été reconnu par le comité lors de la distinction de Douglas North en 1993, puis celle d’Eleanor Östrom en 2009. On peut évaluer la rareté d’une telle reconnaissance au regard des quatre autres voies qui conduisent au prix de la Banque de Suède.

Construire des outils et de nouveaux instruments

En 1969, la création de ce prix s’inscrivait dans une vision ambitieuse qui souhaitait établir l’économie sur le même plan que la physique. Paul Samuelson (lauréat en 1970) en est la figure emblématique, ayant appliqué les outils mathématiques de la physique à l’économie. L’exploration de cette voie a abouti à une impasse, car la généralisation de la théorie de l’équilibre général se révèle impossible et produit autant de modèles que d’hypothèses. Il en ressort que l’espoir d’une fondation axiomatique de l’économie s’est évaporé !

De 2000 à 2024, seules trois tentatives de refondation théorique ont été récompensées. D’abord par un partenariat avec la psychologie (Kahneman, 2002), ensuite avec l’économie comportementale (Thaler, 2017), ou encore par l’analyse des liens entre innovation et croissance (Romer, 2018).

Ces deux dernières décennies ont également été témoins d’avancées significatives en matière de statistiques et d’économétrie. « Développons des méthodes rigoureuses d’analyse des données et les fondements d’une approche économique scientifique émergeront à travers une accumulation d’études empiriques » : tel est le projet de la majorité des économistes. Ils peuvent ainsi examiner les causalités, point faible des recherches économétriques classiques, ce qui explique la reconnaissance des travaux d’Heckman (2000) et de Sargent (2011).

De son côté, l’économétrie des séries temporelles ouvre la voie à une macroéconomie dynamique, essentielle pour évaluer, par exemple, les effets des politiques économiques à court et moyen termes (Engle, 2003). L’augmentation de la fréquence et le volume croissant des données financières permettent un développement sans précédent de la finance de marché : l’analyse des processus stochastiques (les marchés financiers sont-ils efficients ?) remplace les évaluations en termes d’équilibre général statique (Fama, 2013). De même, il est indéniable que les ajustements des marchés du travail présentent des caractéristiques spécifiques pouvant être mises en lumière par des techniques appropriées (Card, 2021).

Explorer les divers mécanismes économiques

Malheureusement, cette approche inductive n’a pas produit le modèle canonique que ce tournant empirique laissait espérer. Peu de régularités statistiques se retrouvent à travers les périodes, les pays ou les secteurs. En conséquence, le prix de la Banque de Suède a dû récompenser une série d’études mettant en lumière des mécanismes fondamentaux, dans l’espoir qu’elles permettent un jour d’établir une théorie à part entière !

Ce troisième axe de recherche a connu une activité accrue depuis 2000. Il commence par reconnaître avec Akerlof, Spence et Stiglitz (2001) que l’asymétrie d’information empêche les marchés d’atteindre l’efficacité et l’auto-équilibre attribués par la théorie économique classique. L’analyse des cycles économiques remplace ainsi la référence à un équilibre stationnaire (Kydland, 2004). Les théories des jeux réinventent les conceptions de l’équilibre (Aumann, 2005), tandis que la prise en compte du temps introduit des dilemmes complexes dans les décisions économiques (Phelps, 2006). L’aspect géographique n’est pas en reste avec la reconnaissance des travaux de Krugman (2010) et de son attribution de rendements croissants.

Il est remarquable que, de 2007 à 2020, de nombreuses recherches aient porté sur le fonctionnement des marchés, tant dans une perspective analytique (Hurwitz, 2007 ; Diamond, 2010 ; Roth, 2012) que normative : comment encourager la concurrence via la réglementation (Tirole, 2014) ou quelle est la meilleure manière d’organiser des enchères (Milgrom, 2020). Une autre question concerne la nature des contrats (Hart, 2016), qui sont une caractéristique essentielle des économies de marché.

Il ne fait aucun doute que les outils et les mécanismes de coordination des économistes se sont considérablement étoffés grâce à ces récompenses. Cependant, la compréhension des économies modernes a-t-elle suffisamment progressé pour fournir des recommandations scientifiquement valables aux décideurs et aux acteurs des politiques publiques ?

Étudier les problèmes contemporains

C’est effectivement le quatrième axe de recherche que l’Académie royale de Suède reconnait. En cela, elle se reconnecte à l’origine même de l’économie politique : observer les phénomènes récents et développer les concepts nécessaires pour les appréhender, afin d’éclairer notamment les décisions des responsables politiques.

Or, l’entrée au XXIe siècle a mis en lumière de nombreuses anomalies. Dans le domaine de la santé économique, pourquoi l’espérance de vie a-t-elle divergé entre différentes classes sociales (Deaton, 2015) ? Comment intégrer le changement climatique dans les modèles macroéconomiques (Nordhaus, 2018) ? Si la pauvreté ne peut être atténuée par des politiques macroéconomiques, pourquoi ne pas multiplier les expériences contrôlées pour en tirer des enseignements et établir des politiques ad hoc (Duflo & Banerjee, 2019) ?

Les crises financières, touchant principalement les pays en développement, notamment en Amérique Latine puis en Asie, ont commencé à affecter les économies les plus avancées – d’abord le Japon, puis les États-Unis (Bernanke, 2022). De façon implicite, l’économie était « genrée ».

Face aux revendications féministes, à l’essor du travail féminin et aux relations avec l’évolution des structures familiales, la reconnaissance de ce nouveau champ de recherche était nécessaire (Goldin, 2023). Ces spécialisations sont très utiles pour le progrès des connaissances et la gestion des politiques publiques, mais les grandes théories restent-elles envisageables ?

Une économie institutionnelle ouvre-t-elle de nouvelles voies ?

Porté par un certain optimisme, on pourrait penser que les lauréats de 2024 signalent un retour à l’âge d’or de l’économie politique nord-américaine, institutionnaliste et historique, marqué par des penseurs tels que Commons, Mitchell ou Veblen. Cependant, une certaine prudence est de mise.

En effet, bien que Douglas North soit célébré et reconnu, il n’a pas établi l’équivalent de l’école de pensée de Milton Friedman. La reconnaissance des travaux d’Eleanor Östrom (2009) est étonnante a priori, puisque celle-ci démontrait que les individus d’une communauté peuvent concevoir des formes d’organisation innovantes pour gérer efficacement et équitablement une ressource naturelle partagée, c’est-à-dire un bien commun. À noter également que l’axe de l’économie institutionnelle, tout comme celui des fondements théoriques, demeure plutôt limité !

La question de la collaboration entre diverses disciplines se pose, où l’économie standard n’est pas nécessairement dominante, nécessitant la coopération entre économistes, sociologues, politologues, gestionnaires, psychologues, juristes, historiens et philosophes. La Society for the Advancement of Socio Economics (SASE) a été fondée en 1989 dans ce but et jouit d’une reconnaissance internationale. On hésite à évoquer l’approche de la régulation ou la théorie des conventions qui depuis longtemps s’attachent à un renouvellement théorique de l’économie autour du rôle des institutions et des organisations.

Tous ces courants ont-ils une réelle chance de devenir les futurs lauréats du prix de la Banque de Suède en économie ? L’avenir nous le dira, mais la première partie de cet article suscite des doutes sur cette question !

Pourquoi le coût du pétrole ne grimpe-t-il pas malgré le conflit au Moyen-Orient ?

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Pourquoi le coût du pétrole ne grimpe-t-il pas malgré le conflit au Moyen-Orient ?

Les prix du pétrole n’ont pas explosé suite aux opérations militaires d’Israël à Gaza, au Liban et ses assauts sur l’Iran, contrairement à de nombreuses anticipations. Les inquiétudes portaient surtout sur Téhéran, cinquième producteur mondial de pétrole en 2023. Cependant, Tsahal n’ayant pas ciblé les infrastructures de production de son ennemi régional majeur, le danger d’une augmentation des prix semble s’estomper.

« Même en cas d’attaque sur les installations pétrolières, les prix ne devraient guère grimper. Le marché est davantage sensible à la menace qu’aux actes, ayant déjà anticipé et intégré ce risque », précise Fredj Jawadi, professeur de finance à l’université de Lille.

En examinant de plus près le prix du baril de Brent (baril de référence en Europe), on constate une tendance plutôt négative depuis un an. Il était à 93,5 dollars le baril en septembre 2023, avant l’attaque du 7 octobre et l’escalade israélienne, pour retomber autour de 75 dollars au début de novembre.

Une demande faible

« Les nations membres de l’Opep+ ont appris à anticiper les chocs géopolitiques et disposent désormais d’une capacité de production de rechange estimée à environ six millions de barils par jour », indique Fredj Jawadi.

En d’autres termes : elles pourraient facilement accroître leur production pour compenser un potentiel manque provenant d’Iran, dont la production était de 4,6 millions de barils par jour en 2023.

« Les fluctuations des prix du pétrole dépendent surtout de l’offre et de la demande, observait Valérie Mignon, économiste au Cépii. Actuellement, nous sommes dans un contexte où l’offre est très abondante tandis que la demande tend à ralentir, principalement en raison des perspectives de croissance limitées en Chine. »

Pékin se classe d’ailleurs au second rang mondial des consommateurs de pétrole, juste derrière les États-Unis qui atteignent presque l’autosuffisance. La demande chinoise a cependant reculé de 0,3 million de barils par jour au troisième trimestre 2024 par rapport à l’année précédente.

Le rapport semestriel de la Banque mondiale sur le marché des matières premières, publié en octobre, stipule que cette chute est due à « une croissance modérée de la production industrielle, une forte progression des véhicules électriques et hybrides, ainsi qu’à la montée en puissance des camions fonctionnant au gaz naturel liquéfié (GNL) ».

Ces perspectives de demande en berne font pression sur les prix, ce qui complique la situation pour les pays de l’Opep+. Le 3 novembre, huit d’entre eux ont donc annoncé un prolongement de leurs réductions de production volontaires, en opposition à leurs prévisions de quelques mois en arrière. Cette réduction de 2,2 millions de barils par jour se poursuivra au moins jusqu’à la fin décembre.

Diminution à court terme, remontée à moyen terme ?

Suite à cette annonce, le prix du baril de Brent a légèrement augmenté. Toutefois, l’impact durable de cette décision sur les tarifs devrait être limité. Même si ces pays représentent encore 40 % de la production mondiale, ils font face à une concurrence accrue des États-Unis et, dans une moindre mesure, du Canada, qui représentent maintenant respectivement 20,1 % et 5,9 % de la production mondiale, avec une part en hausse.

En 2025, le retour de Donald Trump à la tête du premier pays producteur de pétrole pourrait donc influer sur les prix. Celui-ci a promis de raviver la guerre commerciale avec la Chine, en relevant de manière significative les droits de douane, ce qui risquerait de freiner la croissance chinoise et, par conséquence, la demande de pétrole.

De plus, Donald Trump envisage également de se désengager des politiques contre le changement climatique et de l’accord de Paris. Lors de sa campagne, il a répété « Drill, baby, drill ! » (« Fore, bébé, fore ! »), affichant ainsi son soutien à l’intensification des forages pétroliers et à l’augmentation de la production d’or noir.

Cela pourrait également peser à la baisse sur les prix via une hausse de la production. Faut-il en conclure que le protectionnisme du futur président américain contribuerait à faire diminuer le prix du baril de pétrole dans les années à venir ?

La réponse n’est pas si claire, car en parallèle, le discours très favorable de Donald Trump aux énergies fossiles devrait conduire à une augmentation de la demande aux États-Unis, entraînant des effets globaux. Ainsi, à moyen ou long terme, Fredj Jawadi est plutôt enclin à prédire une montée des prix du pétrole après le retour au pouvoir du républicain.

De son côté, la Banque mondiale, dans son rapport d’octobre publié avant les élections aux États-Unis, anticipe que la baisse des prix du pétrole se poursuivra l’année prochaine et celle d’après, prévoyant un prix moyen du baril de Brent à 73 dollars en 2025, contre 80 en moyenne cette année.

Huit fois plus d'enfants seront confrontés à des vagues de chaleur extrêmes d'ici les années 2050, déclare Unicef.

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Huit fois plus d’enfants seront confrontés à des vagues de chaleur extrêmes d’ici les années 2050,...

Sans action sur la crise climatique, un nombre bien plus élevé connaîtra également des inondations, des incendies de forêt et des sécheresses, selon un rapportHuit fois plus d’enfants dans le monde seront exposés à des vagues de chaleur extrêmes dans les années 2050, et trois fois plus seront confrontés à des inondations fluviales par rapport aux années 2000 si les tendances actuelles se poursuivent, selon l’ONU.On s’attend également à ce que près de deux fois plus d’enfants soient confrontés à des incendies de forêt, avec beaucoup d’autres vivant des sécheresses et des cyclones tropicaux, selon le rapport annuel sur l’état des enfants dans le monde. Continue reading…

Cécile Duflot : « Lutte pour le climat et justice sociale, c'est une seule et même lutte »

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Cécile Duflot : « Lutte pour le climat et justice sociale, c’est une seule et même lutte »

Oxfam a déclaré dans un rapport, publié juste avant la dernière conférence mondiale sur le climat, que le budget carbone mondial serait épuisé en moins de deux jours si l’ensemble de la population vivait comme les 50 individus les plus riches du monde. Les plus pauvres seraient les premières victimes du réchauffement climatique.

Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France, souligne que l’engagement des ressources nécessaires pour réaliser le « zéro carbone » et éviter une situation ingérable passe par la lutte contre les inégalités qui alimentent la pauvreté. C’est une question à la fois économique et éthique, et désormais politique, avec la montée du débat sur la taxation des riches sous la pression des mouvements citoyens.

Augmenter les impôts des plus riches, tant pour les ménages que pour les entreprises, marque une rupture avec la politique menée en France depuis 2017. Oxfam en rêvait, la droite le réalise-t-elle ?

Cécile Duflot : Si cela se produit, c’est sous la contrainte d’une situation budgétaire désastreuse, conséquence des choix opérés au cours des sept dernières années, notamment les coupes drastiques dans les dépenses publiques, tout cela sans obtenir de résultats économiques satisfaisants. « Je n’exclus pas plus de justice fiscale » avait déclaré Michel Barnier avant d’annoncer son budget. Cette déclaration est presque d’ordre psychanalytique : elle révèle en creux l’injustice de notre système fiscal et le fait que des limites ont été atteintes.

D’autres rapports, en plus de ceux d’Oxfam, montrent que la politique appliquée jusqu’à présent a particulièrement avantagé les plus riches. L’Insee a récemment publié son rapport 2024 sur les revenus et patrimoines des ménages : sur deux décennies, le patrimoine des 10 % des Français les moins fortunés a été divisé par deux, tandis que celui des 10 % les plus riches a doublé. De nombreux signaux convergent depuis un certain temps vers la nécessité de les taxer davantage, notamment pour financer la transition urgente des énergies fossiles, comme le souligne le rapport Pisani-Mahfouz, entre autres.

Ainsi, ce changement fiscal était inévitable. Faut-il féliciter Michel Barnier ? Non, car c’est bien trop insuffisant. Son projet de loi de finances a prévu 20 milliards d’euros de recettes, dont 10 milliards provenant des très grandes entreprises et des très grandes fortunes, de manière exceptionnelle.

Quel niveau de recettes et de dépenses est nécessaire pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux ?

C. D. : Avant d’aborder le budget 2025, nous avons actualisé notre manifeste fiscal, qui est juste, vert et féministe. Nous pensons que la France pourrait générer 101 milliards d’euros de recettes supplémentaires – et non 20 – notamment grâce à une fiscalité écologique cohérente et la taxation des superprofits et des grandes successions. Et cela devrait être fait pour restaurer et améliorer les services publics, réduire les inégalités et effectuer les grands investissements nécessaires pour réussir la transition écologique… sans aggraver le déficit public.

Plus de 100 milliards d’impôts supplémentaires : êtes-vous en phase avec la réalité ?

C. D. : Le principe de réalité impliquerait d’abord d’intégrer le coût de l’inaction climatique dans nos réflexions sur les impacts économiques du budget. Pendant cette interview, des crèches et des écoles sont fermées dans les Alpes-Maritimes à cause des inondations. Cela a un coût, et ce n’est que le début des conséquences si nous poursuivons dans cette direction. J’aimerais que les discussions budgétaires deviennent un moment où le principe de réalité s’impose dans le débat public.

Les Français vous suivraient-ils pour de telles augmentations d’impôts ?

C. D. : C’est une proposition que nous soumettons au débat. Nous ne pensons pas qu’il faille uniquement demander un effort aux riches, mais plutôt établir des prélèvements proportionnés aux capacités de chacun. Dans notre manifeste, nous affirmons que les ménages gagnant, par exemple, moins de 2 500 euros nets pour une personne seule ou 5 000 pour un couple sans enfants ne seraient pas concernés, soit 70 % de la population.

Bien entendu, il est possible de ne pas être d’accord avec toutes ces propositions, mais est-ce un sujet de débat ? Ce qui compte, c’est de faire émerger des idées communes sur la base d’une large concertation. C’est ce que nous faisons avec l’Alliance écologique et sociale et le Pacte du pouvoir de vivre, qui rassemblent un large éventail d’organisations de la société civile.

À cet égard, je suis fière du rapport que nous avons publié cet automne sur les super-héritages. C’est un brise-glace sur la banquise idéologique qui paralyse le débat public. De nombreux parlementaires ou médias insistent sur le fait qu’une augmentation de la fiscalité sur les successions nuirait aux Français et que ces derniers s’y opposent with force. En réalité, neuf Français sur dix n’ont pas à payer de droits de succession. Ce discours protège surtout les 1 pour 1 000 qui héritent d’une moyenne de 13 millions d’euros.

Nous avons effectué un test : si l’on demande aux individus « Etes-vous pour une augmentation des droits de succession ? », ils répondent non. Mais si l’on pose la question suivante « Etes-vous pour une augmentation des droits de succession pour ceux qui reçoivent plus de 13 millions d’euros ? », alors ils répondent oui.

Vous prônez des dépenses quoi qu’il arrive ?

C. D. : Non. L’efficacité de la dépense publique est essentielle. Cependant, je pense que cette critique souvent adressée à la gauche doit être retournée. Par exemple : accorder une réduction de 15 centimes sur le carburant à la pompe, comme l’a fait le gouvernement début 2022, est-ce une dépense judicieuse ? Cela subventionne les émissions de CO2 et profite de manière indiscriminée à la personne qui part en vacances dans son SUV et à celle qui prend sa petite voiture pour se rendre au travail.

D’accord, mais que répondez-vous à ceux que vous qualifiez de « gens sérieux » qui soulèvent le niveau déjà élevé de la dépense publique et la charge de la dette ?

C. D. : Concernant la dette, j’ai déjà évoqué la nécessité d’augmenter les recettes pour accroître les dépenses, ainsi que notre aveuglement face aux coûts de l’inaction climatique. Notre politique budgétaire souffre toujours du même problème : la vision à court terme. C’est devenu dramatique. Nous aurions besoin d’une loi de programmation des dépenses pour la transition écologique aussi solide que notre loi de programmation militaire.

En ce qui concerne le niveau des prélèvements obligatoires, l’objection n’a pas de sens. Il est essentiel de regarder ce qu’ils financent. Dans notre situation, il s’agit principalement des retraites, de la santé, de l’éducation… Si vous privatisez ces services : cela réduira les prélèvements obligatoires, mais ce ne sera que transférer ces dépenses aux ménages, entraînant une diminution d’accès à des services de qualité et une augmentation des inégalités, comme aux États-Unis ou dans les pays du Sud.

Lorsque, grâce à l’impôt, vous avez accès gratuitement aux services de base tels que l’éducation et la santé, c’est très différent que de devoir tout payer vous-même. La lutte contre les inégalités passe aussi par le développement des services publics.

Le plaidoyer d’Oxfam contre les inégalités au Nord, au Sud, et entre les deux, a-t-il des résultats ?

C. D. : Au début des années 2000, le discours des agences d’aide au développement se concentrait sur la lutte contre la pauvreté. Évoquer les inégalités mondiales et les inégalités, en tant que facteurs sous-jacents à la pauvreté, était réservé aux contre-sommets altermondialistes. Puis les inégalités sont devenues le thème du G7 en 2019 à Biarritz. Cela témoigne de l’impact de cette question sur le débat public. Oui, la lutte mondiale contre les inégalités dans laquelle nous sommes engagés, comme d’autres, a fait avancer les discussions.

Dans cette lutte, je pense que notre rapport sur les inégalités, publié chaque année depuis 2014 à l’occasion du forum de Davos, a joué un rôle clé. Winnie Byanyima, l’ancienne directrice internationale d’Oxfam, avait eu cette idée astucieuse : « Allons parler là où se regroupent les plus riches. » Cela a été efficace. Depuis, de nombreux travaux, y compris des études menées par la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international, ont prouvé que pour réduire la pauvreté, il est impératif de combattre les inégalités. Et inversement, quand les inégalités se creusent, la pauvreté s’aggrave, comme le montre la situation actuelle en France.

Vous avez gagné des points dans la bataille intellectuelle. Et en termes pratiques ?

C. D. : Je constate des évolutions, notamment dans l’aide publique au développement. Les programmes de l’Agence française de développement, qui risquent d’être affectés par des coupes budgétaires, tiennent désormais compte de ces enjeux mieux qu’auparavant.

Un autre exemple : la taxation des plus riches. En France, c’est clairement un sujet qui prend de l’ampleur, comme le montrent les discussions autour de la loi de finances. Cela figure également à l’ordre du jour du G20. Bien que cela n’ait pas encore été concrétisé, rappelons que le G20 a progresser sur les paradis fiscaux et l’idée d’établir un minimum de base imposable, alors qu’auparavant cela était considéré comme une idée d’activistes altermondialistes.

Le plaidoyer, en d’autres termes, l’action politique, est-il la suite logique d’une activité initialement cantonnée à l’humanitaire ?

C. D. : Non, et c’est ce qui rend l’histoire d’Oxfam fascinante : les actions sur les conséquences ont toujours été liées à celles sur les causes. L’Oxford Committee for Famine Relief a été créé en 1942 en Grande-Bretagne. À l’époque, un blocus allié sur les îles grecques affame plus la population civile que les nazis. Des enseignants et des étudiants d’Oxford collectent des fonds pour fournir médicaments et nourriture par le biais de la Croix-Rouge. Mais simultanément, ils interpellent les autorités et parlementaires britanniques pour qu’ils changent de cap. L’assistance humanitaire à Gaza ou les projets de développement soutenus par Oxfam dans différents pays s’inscrivent dans cette même logique : solidarité sur le terrain mais également pression politique.

Notre engagement envers les causes et pas seulement les résultats nous a, au fil des années, amenés à nous pencher sur les inégalités. Par la suite, nous nous sommes également intéressés à la question climatique, reconnaissant que tous nos efforts pour lutter contre la pauvreté, en particulier le soutien à l’agriculture familiale dans le Sud, seront écrasés par les conséquences du changement climatique. Ces deux enjeux, inégalités et climat, sont indissociables et au cœur du combat d’Oxfam, comme le résume notre slogan : « Future is equal ».

Le débat politique se polarise davantage autour de l’immigration que de l’urgence climatique. Comment dialoguer avec ceux qui craignent pour leur emploi et souhaitent fermer les frontières ?

C. D. : En leur exposant la vérité. La réalité est que la grande majorité des migrations se font localement : à l’intérieur même d’un pays ou dans la région. En ce qui concerne les migrants internationaux, il faut leur rappeler que beaucoup travaillent, légalement ou non. Ils prennent le risque d’émigrer loin parce qu’ils voient des perspectives d’emploi. En fait, ils occupent des emplois que les nationaux refusent : aides-soignants, ouvriers agricoles ou du bâtiment. Sans eux, combien de restaurants à Paris seraient encore en activité ? Ils ne nous prennent pas d’emplois, mais contribuent à l’économie de nos pays vieillissants. Et enfin, il faut leur rappeler que l’accueil et l’asile sont des valeurs fondamentales de notre République.

Inversement, il est important de leur faire comprendre les répercussions négatives de notre politique de restriction des visas. Prenons l’exemple récent du Maroc. Cela a créé des tensions avec les Marocains, notamment ceux qui ont étudié en France et entretiennent des liens d’amitié ici. Les empêcher de venir passer leurs vacances chez nous est insensé. Le Maroc compte de nombreux francophones qui n’ont plus la même affinité avec la France.

Alors que nous sommes un petit pays et que nous avons besoin du monde entier, nous sommes en train de nous isoler. Ce n’est pas en nous enfermant que nous allons prospérer. Nous sommes forts lorsque nous sommes en mesure d’exporter et d’échanger.

Le fossé Nord-Sud se creuse-t-il alors ?

C. D. : Plusieurs mouvements convergent. Il existe des synergies « civilisationnelles », avec la diffusion rapide des images et des idées via Internet, les avancées dans l’émancipation des femmes, la montée en puissance des organisations de la société civile et l’exigence de démocratie dans le Sud.

En parallèle, un fossé se creuse effectivement, pour diverses raisons : le durcissement des politiques migratoires, la crise climatique, dont les effets sont plus sévères dans les pays les moins responsables, et un sentiment d’inégalités dans la gestion des conflits, comme le montre la situation actuelle en Ukraine et à Gaza… Cela donne naissance à un « Sud global » qui exige des comptes au monde occidental, non pas en termes de charité, mais de justice et de responsabilité.

Quelles conséquences opérationnelles cette émergence d’un « Sud global » a-t-elle pour une organisation comme la vôtre ?

C. D. : Une décolonisation des mentalités et des pratiques est en cours. Il y a dix ans, le siège d’Oxfam international a été déplacé à Nairobi. Les cadres expatriés sont remplacés par des personnes d’origine nationale. Chaque structure nationale d’Oxfam contrôle sa propre communication, il fut un temps où un rapport sur le Rwanda était rédigé à La Haye. Ce n’est pas encore parfait, mais en termes de financement, d’organisation interne ou de réflexion collective, nous progressons vers un avenir qui est l’égalité.

POUR ALLER PLUS LOIN :

Le grand entretien avec Cécile Duflot le samedi 30 novembre à 11 h 30 aux Journées de l’économie autrement, à Dijon. Voir le programme complet de cet événement organisé par Alternatives Economiques.