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Être bonnet d’âne et devenir prof

« 8/20 ? Mais qu’est-ce que c’est que cette note ? » Cette remarque doit vous rappeler quelque chose, à moins que vous ayez eu la chance d’être le premier de la classe toute votre vie. Pour le reste d’entre nous, se faire réprimander par nos parents pour une note en dessous de la moyenne était la routine. Ce que nous ne savions pas à l’époque, c’est que les profs qui supprimaient l’intégralité d’un paragraphe d’un coup de stylo rouge avec la mention « ??? » à côté étaient parfois, eux-mêmes, des bonnets d’âne. Ou du moins, ils l’ont été lors de leur concours pour devenir enseignant. Publicité Dans certaines régions, les seuils d’admissibilité sont tout bonnement catastrophiques. 5,5/20 à Créteil, 7/20 à Versailles ou encore 10,4/20 à Paris pour le concours de professeur des écoles. Et les moyennes d’admission ne remontent pas la pente avec des notes pouvant descendre jusqu’à 6/20. On pourrait croire que les épreuves sont trop difficiles, à la manière d’une prépa, mais les excellents résultats d’autres académies qui ont les mêmes sujets d’épreuve prouvent le contraire. Aujourd’hui, pour enseigner dans une école, il faut réussir un concours de l’enseignement (différent selon le premier ou second degré) qui réunit plusieurs épreuves écrites et orales. Les moyennes et seuils d’admissibilité changent chaque année mais les académies en bas du classement restent toujours les mêmes. Alors pourquoi les notes des admis descendent-elles aussi bas dans ces académies ? « Je sais que j’aurais dû plus travailler et que dans une autre académie, je n’aurais probablement pas été pris. » Kilian, 26 ans, est enseignant en primaire à Drancy, dans l’académie de Créteil depuis l’année dernière. Après avoir échoué une première fois au concours, il a fini par être admis avec une moyenne générale de 8,7/20. « Ce qui…

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J’ai passé une journée dans mon ancien lycée à Aulnay-sous-Bois

Je suis entrée au lycée en 2010. J’y ai rencontré des personnes que je peux maintenant appeler des amis. J’y ai décidé de me mettre au travail. J’y ai passé de bons moments, mais je n’ai jamais eu aussi hâte d’en partir et d’entrer à l’université pour me rapprocher un peu plus de mes aspirations professionnelles. Certains professeurs m’ont soutenu dans mon projet de devenir journaliste tandis que d’autres n’ont pas hésité à en rire et dire devant toute la classe que c’était impossible (non pas que j’étais mauvaise élève mais simplement que c’était inaccessible pour des gens comme nous). Avec la profonde envie de leur montrer qu’ils avaient tort et étant probablement un peu sadomasochiste, j’ai décidé d’y retourner le temps d’une journée comme élève. Et croyez-moi, le lycée est beaucoup plus dur que votre job de bureau. *** La veille, je passe une demi-heure à chercher les vêtements que je vais porter. Faut-il mettre des fringues d’époque ? Des vêtements que je mets quand je suis détendue pour faire plus jeune ? Quelque chose de plus classe et mature pour imposer le respect devant des anciens profs ? Mon choix se porte sur la dernière proposition. Col roulé, bottines à talons, pantalon de tailleur. Super, j’ai l’air d’une prof. Je me demande vraiment si les styles ont évolué. À mon époque, toutes les filles populaires portaient un sac Longchamp (ma phobie), des talons hauts de Forever 21 et un gros trait de liner dramatique sur les paupières. J’imagine déjà des élèves biberonnés et matrixés par Tiktok, mais peut-être sont-ils déjà trop vieux pour ça. Pour être dans le bain, je retourne chez ma mère, le temps d’une nuit. Dans ma chambre d’ado, le soir, je prépare mon sac pour le lendemain et regarde mon poster avec la citation…