Deux streamers provoquent une hausse spectaculaire des inscriptions pour une grande collecte de sang.
Les plateformes de réseaux sociaux peuvent générer un « bon buzz » : environ 4.000 donneurs de sang sont attendus, du jeudi 28 novembre au dimanche 1er décembre 2024, à l’Hôtel de Ville de Paris pour une collecte record soutenue par deux streamers français, Arkunir et Farès Bichard, permettant à l’Etablissement français du sang (EFS) d’atteindre une audience plus jeune.
Cette collecte massive finalise le « Marathon de don » organisé depuis janvier par l’EFS, qui a compté 29 collectes ayant réuni 3.206 donneurs en France dans des installations sportives, grâce à un partenariat avec des fédérations sportives ainsi que des clubs de football et de rugby.
Un appel (très) bien reçu
Les deux influenceurs Arkunir et Farès Bichard – qui ont « pris contact de manière spontanée » avec l’EFS pour promouvoir la cause du don de sang, souligne à l’AFP Guillaume du Chaffaut, son directeur général –, animeront une émission spéciale en direct sur Twitch le samedi 30 novembre 2024 à 14h.
Leur annonce de dons intitulée « Nous allons établir le record d’Europe de don du sang ! » lancée sur X à la mi-novembre 2024, a engendré un bond des inscriptions puisque sur les environ 4.100 créneaux ouverts, seuls 350 étaient encore disponibles la veille de l’événement.
Depuis cette annonce, l’EFS constate une augmentation de 20 % des rendez-vous pris par rapport aux mois de septembre et octobre 2024 sur l’ensemble du territoire français.
« Toucher une communauté plus jeune »
« Nous avons pensé que les influenceurs pouvaient constituer un bon levier pour nous aider, en complément de nos campagnes de communication traditionnelles, pour atteindre cette communauté de jeunes, plus connectés et plus mobiles », déclare Guillaume du Chaffaut.
Bien que l’engagement des jeunes pour le don de sang soit « assez bon » en France, où « 30 % des donneurs ont moins de 30 ans », précise-t-il, l’EFS a besoin de « renouveler cette population de donneurs » qui, une fois entrés « dans la vie active, s’éloignent parfois… avant de revenir un peu plus tard ».
un « gros enjeu » de souveraineté sanitaire
De plus, l’EFS doit « incorporer des jeunes en grande forme » dans son registre de donneurs pour accroître considérablement la collecte de plasma – en plus de celle du don de sang –, ce qui représente un « gros enjeu » pour la souveraineté sanitaire dans les quatre prochaines années.
Notre dossier « Don du sang »
« Actuellement, 65 % du plasma utilisé en France pour la fabrication de médicaments provient de l’étranger, principalement des Etats-Unis », où le don est rémunéré et se déroule donc dans un « contexte non éthique », contrairement à la France où il est gratuit, souligne Guillaume du Chaffaut.
« Notre objectif est d’atteindre 1,4 million de litres de plasma collecté d’ici 2028 » contre 850.000 litres cette année, dit-il.