La vie dans une communauté hippie italienne des années 70
Photos : Gigi Respighi, avec l’aimable autorisation d’Ignazio Maria Gallino Inspirée par la Beat Generation, la communauté hippie la plus célèbre d’Italie est née entre 1970 et 1971 dans la ville d’Ovada, dans la région du Piémont. Mais si elle était la plus connue, Ovada n’était pas unique : une autre communauté a vu le jour en 1968, en plein cœur de Milan. Sa fondatrice était Dinni Cesoni, autoproclamée « Indienne d’adoption ». Aujourd’hui psychologue, elle m’a parlé des rêves et des idéaux qui ont présidé à la création de son expérience urbaine et de la façon dont tout s’est effondré en 1977. Malheureusement, il n’existe pas de photos de la communauté de Cesoni, mais cette interview est associée à des images d’Ovada – tirées du livre La comune hippy di Ovada – Un’utopia vissuta d’Ignazio Maria Gallino – qui brossent un tableau de la vie hippie italienne dans les années 1970, entre partage du travail, convivialité constante, amour libre et beaucoup, beaucoup de drogues. VICE : Salut, Dinni. Pourquoi as-tu décidé de fonder une communauté ?Dinni Cesoni : Honnêtement, c’était spontané. À la fin des années 60, les jeunes se sentaient étouffés par l’atmosphère d’autoritarisme et de conformité à la société en Italie. Par exemple, à l’Université de Milan, nous, les filles, ne pouvions pas porter de pantalons ; c’était totalement interdit. Même si mon père était libéral, je devais être rentrée à la maison à vingt heures, alors que j’avais déjà vingt ans. À cette époque, les journaux ont commencé à parler de la « Beat Generation » et des « dirty hippies ». C’est dans cet esprit de rébellion que j’ai suivi mes premiers cours de yoga avec des amis du lycée et de l’université. Nous connaissions des communautés à Berlin et en Angleterre qui suivaient le modèle américain. C’est ainsi que nous avons eu l’idée. Nous étions six –…