Avec Lula, le Brésil renoue avec son élan des années 2000.

ECONOMIE

Avec Lula, le Brésil renoue avec son élan des années 2000.

Enlisée depuis 2015 dans une crise sans fin, l’économie brésilienne semble cette année faire l’objet d’un nouveau revirement. S’agit-il d’un coup de chance passager ou des résultats favorables des politiques mises en œuvre par Luiz Inácio Lula da Silva (« Lula ») depuis son retour au pouvoir il y a deux ans ?

Lorsqu’il accède à la présidence pour la première fois en 2003, avec un programme de gauche en rupture avec ses prédécesseurs, peu d’analystes parient sur une réussite, tant les défis économiques paraissent colossaux pour un président nouveau, issu des syndicats et sans expérience.

Parmi ces défis : un service de la dette publique colossal atteignant 10,3 % du PIB, la nécessité urgente de reconstituer des réserves en dollars pour stabiliser une monnaie nationale vulnérable aux spéculations, et la contrainte de rembourser les prêts souscrits au Fonds monétaire international (FMI).

Contre toute attente, Lula adopte alors une politique monétaire stricte et une rigueur budgétaire pour rassurer les créanciers brésiliens et anticiper le remboursement au FMI.

Deux ans plus tard, profitant de la montée des prix des matières premières agricoles et minières, qui revigorent l’économie brésilienne, le président change de cap et choisit une politique économique plus expansive.

Conséquence, entre 2003 et 2011, le produit intérieur brut (PIB) croît en moyenne de 4,1 % par an, permettant au Brésil de se hisser au rang de septième puissance économique mondiale. 21 ans plus tard, est-il en train de réitérer sa performance des années 2000 ?

Une hausse largement supérieure aux attentes

À la fin de 2023, les évaluations des organismes internationaux et des banques convergeaient vers une prévision de croissance modeste (maximum 1 %) pour 2024 et 2025. Un an plus tard, le tableau a radicalement évolué.

Lors du seul second trimestre 2024, l’activité a progressé de 1,4 %, et la croissance pourrait atteindre jusqu’à 3 ou même 3,5 % en 2024. 2025 s’annonce également sous de bons auspices, plaçant le Brésil parmi les rares pays du G20, aux côtés de l’Inde ou des États-Unis, à afficher une croissance dynamique. Cette perspective n’a pas échappé à l’agence Moody’s qui, le 1er octobre, a amélioré la note du pays.

De plus, l’inflation est maîtrisée à moins de 4 %, le taux de chômage est maintenant de 6,9 %, son niveau le plus bas depuis 2014, et le déficit public, initialement projeté à 2,6 % du PIB, sera finalement largement revu à la baisse.

À l’instar des années 2000, le secteur primaire exportateur reste le principal moteur de l’économie brésilienne grâce à une production et des exportations en hausse de soja, maïs, canne à sucre, poulets, porcs et bœufs. En 2024, la production devrait augmenter grâce à l’expansion des terres cultivables.

Bien que la déforestation en Amazonie ait ralenti depuis la fin du mandat de Jair Bolsonaro, elle demeure à des niveaux historiquement élevés, et la déforestation augmente désormais dans le Cerrado, un macro-biome équivalent à trois fois la France, couvrant 23 % du territoire national dans la région centrale.

En parallèle, l’industrie agroalimentaire (abattage, découpe, transformation, congélation) connaît elle aussi une forte croissance, soutenue par des groupes de portée mondiale comme JBS.

Élargir l’élan des secteurs dynamiques

Cependant, il est complexe d’attribuer ce rebond impressionnant de la croissance uniquement au boom des matières premières, comme au début des années 2000. En 2024, la contribution de ce secteur à la croissance sera même négative, selon l’Institut brésilien de statistiques IGBE, en raison d’une baisse des prix de certains produits agricoles et miniers, ainsi que des impacts du phénomène climatique El Niño.

Toutefois, le Brésil peut s’appuyer sur le secteur industriel de l’énergie, qui s’affirme de plus en plus comme un pilier de l’économie nationale. Cela est vrai tant pour le pétrole, dont l’industrie est en expansion depuis la découverte de nouveaux gisements il y a vingt ans, que pour le gaz et les énergies renouvelables, qui représentent déjà 88 % du mix électrique national.

À l’image de 21 ans auparavant, Lula soutient les secteurs en croissance par une politique de stimulation de la demande intérieure pour propager cet élan au reste de l’économie. L’objectif : générer de la croissance et de nouvelles recettes fiscales en dynamisant à la fois l’investissement public et la consommation des ménages.

Pour inciter à l’investissement, le gouvernement mise sur les entreprises publiques (notamment le géant pétrolier Petrobras) et la banque publique de développement brésilienne (BNDES). Entre 2022 et 2023, celle-ci a injecté, sous formes de prêts avantageux, l’équivalent de 2,5 points de PIB dans l’économie, principalement pour financer d’importants projets d’infrastructure.

Concernant la demande des ménages, le gouvernement a utilisé plusieurs leviers : une augmentation de plus de 50 % de la « Bolsa Familia » (une allocation familiale versée à 18 millions de foyers), une hausse de 6,8 % du salaire minimum (et des retraites indexées sur ce minimum), soit 3 points de pourcentage au-dessus de l’inflation.

On peut également noter l’augmentation du seuil d’exonération de l’impôt sur le revenu de 1 900 à 2 700 réaux par mois (600 euros) ainsi que l’annulation de 57 milliards de réaux (10 milliards d’euros) de dettes après des négociations avec les créanciers, ce qui a soulagé 15 millions de ménages.

Le tabou de la taxation des plus riches

En fin de compte, selon l’IBGE, la consommation des ménages a grimpé de 3,4 % et les dépenses publiques de 2,6 % en l’espace d’un an. Cela peut-il perdurer ? Rien n’est moins sûr.

D’une part, un taux d’intérêt réel élevé, destiné à maîtriser l’inflation, impactera bientôt la croissance. D’autant plus que l’investissement total, qu’il soit privé ou public, demeure désespérément faible au Brésil.

D’autre part, la hausse des importations de 1,4 % au second trimestre 2024 et de 4,1 % sur un an, consécutive à une augmentation de la demande interne, met en lumière le déficit chronique de productivité de l’industrie brésilienne dans son ensemble (hors énergie et agroalimentaire) et des services en particulier.

Surtout, le gouvernement actuel semble ne pas avoir retenu une leçon essentielle des années 2000, à savoir qu’il est illusoire de maintenir un modèle de croissance basé sur la distribution des richesses sans s’attaquer aux revenus élevés.

Or, il n’existe aucun signe indiquant une volonté de faire contribution des plus riches, alors même que le système fiscal brésilien, qui exonère, par exemple, les dividendes de tout impôt, est connu pour sa régressivité.

Cela s’explique politiquement : Lula semble vouloir apaiser le puissant milieu des affaires.

Take-Two vend son label de jeux indépendants Private Division

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Take-Two vend son label de jeux indépendants Private Division

Take-Two n’a pas révélé l’acheteur de Private Division ni combien ils ont payé. Dans une déclaration par e-mail à The Verge, le porte-parole de Take-Two, Alan Lewis, a écrit : Nous avons récemment pris la décision stratégique de vendre notre label Private Division pour concentrer nos ressources sur la croissance de nos activités principales et mobiles à long terme. Dans le cadre de cette transaction, l’acheteur a acquis nos droits sur presque tous les titres en direct et non publiés de Private Division. Take-Two continuera à soutenir No Rest for the Wicked, qui a été lancé en accès anticipé sur PC en avril. Nous sommes reconnaissants des contributions que l’équipe de Private Division a apportées à notre entreprise et sommes convaincus qu’ils continueront à réussir dans leur nouveau foyer. Le PDG de Take-Two, Strauss Zelnick, a déclaré à GamesIndustry.biz que l’acheteur serait nommé bientôt et a déclaré : « L’équipe de Private Division a fait un excellent travail en soutenant les développeurs indépendants et, presque à une exception près, chaque projet qu’ils ont soutenu a bien réussi. Cependant, l’échelle de ces projets était, honnêtement, plutôt petite, et nous sommes dans le secteur de la création de grands succès », comme le prochain Grand Theft Auto VI.

Budget 2025 et directives européennes : qui trop s'engage mal réussit

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Budget 2025 et directives européennes : qui trop s’engage mal réussit

Le budget 2025 se retrouve coincé. D’une part, la France affiche un important déficit dû à une gestion fiscale irrresponsable depuis 2017. Elle doit modifier son solde structurel primaire d’au moins 0,5 % chaque année jusqu’à ce que le déficit soit inférieur à 3 % du PIB. Cela a incité le Conseil de l’Union européenne à engager une procédure pour déficits excessifs (PDE) à l’encontre de la France en juillet dernier. D’autre part, le pays est confronté à un risque de récession, en particulier en raison de la situation économique en Europe.

En effet, l’Allemagne vient de réviser ses prévisions de PIB à – 0,1 % pour 2024. L’Europe a donc besoin d’une politique de stimulation budgétaire, qui pourrait être accompagnée d’un assouplissement monétaire facilité par un ralentissement de l’inflation. Mais en même temps, la France doit se restreindre financièrement. Une impasse ?

Néanmoins, il existe une possibilité de jongler avec les deux objectifs afin de maintenir la croissance. Cela repose sur deux leviers fondamentaux. Le premier est la cadence de l’ajustement – c’est-à-dire du retour à une trajectoire budgétaire plus rassurante ; le second est le mode de cet ajustement, que ce soit par le biais des recettes ou des dépenses.

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Mi-octobre, le gouvernement a publié le Projet de loi de finances (PLF) pour 2025, qui prévoit un effort de 60 milliards d’euros en 2025 pour ramener le déficit sous la barre des 3 % d’ici 2029. Selon le Haut Conseil des Finances Publiques, cet effort équivaut à un ajustement du solde structurel primaire de 1,4 point de PIB en 2025, soit 41 milliards d’euros d’économies.

C’est un ajustement sévère. Est-il réellement nécessaire au regard des réglementations européennes ? Va-t-il effectivement permettre à la France de diminuer sa dette publique ? Sera-t-il récompensé et conduira-t-il à un ajustement allégé dans les années suivantes ? Non, selon le chercheur Jonas Kaiser, de l’Institut Avant-garde.

Tout d’abord, ce budget est indéniablement sévère, bien plus que ce que demandent les règles budgétaires européennes, qui recommandent un ajustement deux fois moins agressif que ce qui est prévu dans le PLF pour 2025. De plus, les règles européennes sont conçues de telle sorte qu’une austérité plus significative en 2025 (comme le propose le gouvernement) ne garantit pas nécessairement une austérité moins accentuée les années suivantes : une cure d’austérité minimale est en effet prévue chaque année.

Concrètement, si l’ajustement substantiel proposé par le gouvernement permet à la France de sortir deux ans plus tôt de la procédure de déficit excessif, cela ne la soustrait pas aux consolidations et économies futures.

Les nouvelles normes européennes ont établi des seuils « garde-fous », qui obligent la France à faire des efforts même après la fin de la période d’ajustement, quel que soit l’effort fourni la première année. Ainsi, soit le « garde-fou de la dette » exigera que la France diminue sa dette d’au moins un point de PIB par an (puis 0,5 % si elle descend en dessous de 90 % de dette sur PIB), soit le « garde-fou du déficit » lui imposera de réduire son déficit d’au moins 8 milliards d’euros (0,25 point de PIB) tant que son déficit n’atteint pas 1,5 %.

Austérité nuisible

Selon le choix du scénario macroéconomique, cela peut aboutir, dans le pire des cas, à un ajustement cumulatif plus important, et au mieux à un ajustement cumulatif à peu près équivalent à ce que les règles exigent.

Dans les deux cas, cet effort accru au début de la période entraîne le risque d’un impact plus néfaste sur la croissance : par exemple, la prévision d’automne de l’économie française par l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) indique que l’austérité budgétaire prévue dans le PLF pourrait réduire la croissance de 0,8 point de PIB en 2025, résultant en une croissance de 0,8 % l’année suivante … Ces résultats décevants, qui affecteront les recettes fiscales, inciteront à faire encore plus d’efforts dans les années à venir.

En d’autres termes, l’ajustement appelle l’ajustement, et la France risque de se retrouver dans un cycle de consolidation perpétuelle qui nuira à l’investissement du pays. C’est le scénario que traverse l’Italie depuis 1985… Cette direction est malvenue, alors qu’un rapport significatif, rédigé par Mario Draghi, a récemment appelé à 800 milliards d’euros d’investissements annuels supplémentaires en Europe pour que le vieux continent évite le déclin économique qui le menace.

Au-delà de la vitesse d’ajustement, l’autre enjeu réside dans la manière dont le gouvernement procède, afin de préserver à la fois la croissance et l’avenir, et ainsi d’éviter de tomber dans une spirale d’ajustement permanent.

Cependant, effectuer des coupes budgétaires et réduire les dépenses en période de récession est la pire des décisions à prendre, c’est la leçon majeure de la macroéconomie tirée de la crise de la zone euro dans les années 2010. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les plans d’austérité augmentent la dette publique à court terme en raison de leur effet récessif important (via l’effet multiplicateur). Ce qui pousse par la suite à un ajustement encore plus sévère. La Grèce, par exemple, continue d’en subir les conséquences aujourd’hui avec une croissance durablement altérée.

Un dogme qui s’effondre, mais…

C’est a fortiori le cas lorsque les dépenses ciblées compromettent l’avenir, comme les coupes concernant l’éducation nationale (4 000 postes supprimés), la santé (diminution du remboursement des consultations médicales par la Sécurité sociale) ou l’écologie (réduction du Fonds Vert). D’autant plus que l’efficacité d’autres dépenses publiques n’a pas été analysée. Par exemple, il aurait été pertinent de discuter de l’intérêt de la mise en place d’une Grande Sécu ou de l’impact néfaste des niches fiscales nocives.

La bonne nouvelle de ce budget 2025 est qu’il remet en question le dogme de l’absence d’augmentations d’impôts, qui était une ligne rouge depuis 2017. Les augmentations de recettes peuvent avoir un effet récessif moindre, et c’est particulièrement vrai pour les hausses des prélèvements sur les entreprises, la suppression partielle des allégements de cotisations sociales et l’imposition des ménages aisés. Cela aurait pu être poussé plus loin, notamment parce que ce budget néglige complètement l’imposition du patrimoine, qui présente un rendement très élevé, n’entrave pas les investissements productifs et a un impact significatif sur la réduction des inégalités.

Une consolidation budgétaire trop rapide et trop sévère par rapport aux exigences de Bruxelles, des recettes mal ciblées et des baisses de dépenses mal choisies : en voulant trop bien faire pour se distinguer de l’idéologie des gouvernements antérieurs, le budget Barnier a des conséquences désastreuses sur la croissance et compromet l’avenir. Qui trop embrasse mal étreint.

Peut-on imposer davantage le secteur aérien ?

ECONOMIE

Peut-on imposer davantage le secteur aérien ?

Le secteur aérien est l’une des rares industries pour lesquelles l’État envisage un relèvement de l’imposition. Dans le projet de budget actuellement debattu au Parlement, le gouvernement se propose d’accroître la taxe sur les billets d’avion, ce qui en fait un sujet de débat. Le rendement fiscal espéré : un milliard d’euros. Parmi les 19,3 milliards d’euros de recettes fiscales supplémentaires souhaitées par Bercy, cette mesure n’est donc pas négligeable.

Le domaine, notamment la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), s’est naturellement mobilisé contre cette décision, évoquant un risque de disparition de «segments entiers du transport aérien », d’érosion des compagnies nationales face aux étrangères ou de «pénalisation de l’attractivité de la France comme destination ».

Au-delà de ce discours attendu, une interrogation se pose : est-il réellement envisageable d’augmenter la fiscalité sur le secteur aérien ? Pour soutenir la réponse négative, la Fnam souligne la composition du prix d’un billet d’avion, prenant comme exemple un trajet Paris-Nice à 130 euros, où les taxes représentent 40 %.

Cependant, ce chiffre s’avère trompeur, car il englobe des redevances aéroportuaires équivalentes à 16 % du coût de ce Paris-Nice, qui ne constituent pas une taxe, mais un coût d’utilisation des aéroports – tout comme 30 à 40 % du montant d’un billet de train sert à l’entretien du réseau : voies, gares, etc.

Les prélèvements qui relèvent des taxes – TVA, tarif de solidarité (TSBA), tarif de l’aviation civile, taxes sur les nuisances sonores (TNSA) – ne représentent que 15 % d’un vol Paris-Nice, à quoi peut s’ajouter une taxe sur la sûreté et sécurité, financant les missions régaliennes dans l’aéroport, portant le total des taxes à 21 % du prix.

Un secteur très soutenu

Une analyse de la situation fiscale de l’aérien révèle un secteur largement soutenu. Les billets d’avion pour les vola internationaux, y compris intra-européens, sont exemptés de TVA, dont le taux est réduit à 10 % pour les vols domestiques. Le kérosène ne subit pas la fiscalité énergétique (TICFE), contrairement à toutes les autres énergies, et le secteur bénéficie d’une exemption partielle du marché carbone européen.

L’ONG Transport & Environnement a ainsi conclu qu’en 2022, le secteur aérien a engendré un manque à gagner de 4,7 milliards d’euros pour l’État. Avec la tendance haussière du trafic, ce montant pourrait atteindre 6,1 milliards d’euros d’ici 2025.

Peut-on alors penser qu’une augmentation d’un milliard des prélèvements pour le secteur serait facilement supportable pour les compagnies aériennes ? La réalité est plus complexe : les compagnies constituent le maillon le moins rentable de la chaîne, et de nombreuses entreprises reçoivent un soutien de l’État, avec des recapitalisations fréquentes.

Bien que des disparités notables existent, les low-cost comme Ryanair et Easyjet affichent des marges supérieures à celles d’Air France-KLM ou Lufthansa, leurs bénéfices demeurent proportionnellement bien inférieurs à ceux des avionneurs et des aéroports.

Alors que le trafic aérien a atteint des niveaux records cette année et que le secteur se porte bien, les compagnies devraient générer environ 9 milliards de dollars de bénéfices nets sur le marché européen, représentant une marge positive, mais relativement faible, de 3,8 % selon les prévisions de l’Association du transport aérien international (IATA). Sans ces avantages fiscaux, le secteur pourrait-il maintenir un équilibre ? Ou plutôt : serait-il en mesure de soutenir un trafic aussi massif et en forte croissance ?

Un impact limité sur les prix et le trafic

Revenons aux conséquences de la taxe. Comme l’indiquent les compagnies, elle devrait être répercutée sur les voyageurs, les entreprises ayant du mal à diminuer leurs marges, ou très légèrement. Quelles en seraient les répercussions sur leur modèle économique ?

Les augmentations de prix des billets devraient être, pour un vol vers l’Europe, de l’ordre de 7 euros en classe économique et de 10 euros en classe affaires, et de 32 à 60 euros pour les longs courriers. Cela pourrait significativement augmenter le prix des billets de quelques points de pourcentage.

Il est difficile de prévoir les conséquences sur l’évolution du trafic, car elles dépendent de l’élasticité-prix des billets d’avion, c’est-à-dire de la variation à la baisse de la demande lorsque le prix augmente.

Cependant, comme l’expliquent les économistes Emmanuel Combe et Paul Chiambaretto, cette élasticité est faible : « L’impact du PIB est deux fois plus conséquent que celui du prix du billet : cela signifie que […] le PIB explique les deux tiers de l’évolution du trafic aérien dans le monde. » En somme, la croissance économique et l’évolution des revenus auront bien plus d’impact sur le trafic que l’augmentation d’une taxe.

« Selon nos analyses, une telle augmentation de la taxe ne devrait pas stopper la hausse du trafic aérien, mais seulement permettre d’en modérer quelque peu la croissance », déclare Jérôme du Boucher, en charge de l’aviation au bureau français de l’ONG Transport & Environnement.

Une étude du Secrétariat général à la planification écologique avait d’ailleurs anticipé qu’une hausse de la taxe sur les billets d’avion réduirait la croissance des vols internationaux au départ de la France de seulement 2 % à 1,8 %.

Comment atteindre la sobriété ?

Le mouvement Transport & Environnement souligne cependant que cette augmentation de la fiscalité ne devrait être qu’un début, incitant à ce que la taxe française rejoigne à moyen terme le niveau de son équivalent britannique, qui est deux à trois fois plus élevée.

« Pour réussir la décarbonation du secteur, il est essentiel de gérer le trafic afin que les solutions techniques puissent jouer leur rôle », soutient Jérôme Le Boucher.

En effet, le renouvellement des flottes d’avions devrait déjà permettre de diminuer la consommation de carburant, avec des gains d’efficacité énergétique de 15 à 25 %. Dans un second temps, les biocarburants devraient, selon les prévisions, remplacer le kérosène afin de diminuer la dépendance aux énergies fossiles.

Cependant, il sera impératif d’activer le levier de la sobriété en réduisant ou en maîtrisant le trafic, pour éviter l’effet rebond, c’est-à-dire que les gains d’efficacité énergétique se traduisent par une augmentation du trafic.

<pAinsi, si la voie d'un relèvement de la fiscalité est poursuivie, ce qui n'est pas du tout certain aujourd'hui, nous n'en serons qu'au début de la transformation du modèle économique des compagnies.

Les 5 meilleures certifications en machine learning qui feront de votre CV un véritable aimant à recruteurs

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Les 5 meilleures certifications en machine learning qui feront de votre CV un véritable aimant à recruteurs

Pour 2025, découvrez les certifications en machine learning ou apprentissage automatique que les entreprises convoiteront. Une véritable aubaine pour propulser votre carrière ou amorcer une reconversion professionnelle !

Les certifications en machine learning connaissent une demande croissante de la part des entreprises technologiques investissant dans l’intelligence artificielle. Ces savoir-faire permettront d’optimiser la productivité, de faciliter les prises de décision et d’implémenter l’automatisation. Par conséquent, si vous êtes développeur web ou data scientist et que vous souhaitez profiter des opportunités qui se présentent, ces compétences sont la clé qui ouvre presque toutes les portes. Voici donc, sans plus attendre, les certifications en machine learning à envisager pour enrichir votre CV !

Pourquoi les experts en machine learning sont si recherchés, surtout en 2025 ?

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Avec l’augmentation des besoins des entreprises dans le domaine de l’IA, les experts en machine learning sont très demandés. Ces professionnels sont capables de transformer des données brutes en éléments précieux, notamment pour la reconnaissance d’images, la détection de fraudes, et même le traitement du langage naturel.

Leur expertise leur permet de déc développer des algorithmes et des modèles capables d’extraire des informations utilisables à partir des données brutes. Cela permet aux sociétés de prendre des décisions stratégiques, d’améliorer leurs produits, et de personnaliser leurs services grâce à l’IA.

Les certifications les plus prometteuses d’ici 2025 !

Vous savez maintenant pourquoi les experts en machine learning sont très recherchés dès l’année prochaine. Si vous souhaitez donc élargir vos compétences, voici les formations les plus adaptées pour obtenir ces certifications.

L’AWS Certified Machine Learning – Specialty

Amazon Web Services (AWS) offre cette certification pour attester de l’expertise dans la conception, l’entraînement et le déploiement de modèles de machine learning sur le cloud AWS. Elle s’adresse aux développeurs possédant de l’expérience dans les tâches liées au deep learning, avec au moins deux ans de pratique recommandée.

La Databricks Certified Machine Learning Professional

Cette certification vise les spécialistes désireux d’exploiter Databricks pour orchestrer des expériences avancées de machine learning en production. Elle couvre la gestion et le suivi des modèles ainsi que la mise en œuvre de solutions de supervision pour détecter le « data drift ».

Le Google Cloud Professional Machine Learning Engineer

Le programme de Google Cloud certifie des ingénieurs en machine learning capables de traiter d’importants ensembles de données, tout en intégrant des pratiques responsables d’IA et de justice algorithmique dans leurs projets. Les candidats doivent savoir créer des solutions évolutives pour des applications reposant sur le machine learning.

Le Microsoft Certified: Azure Data Scientist Associate

Destinée aux data scientists, cette certification aborde la préparation de données, l’entraînement de modèles et leur déploiement sur Azure. Elle garantit que les candidats maîtrisent l’environnement Azure Machine Learning et peuvent gérer efficacement des charges de travail relatives au machine learning.

La Machine Learning Specialization de Stanford (via Coursera)

Conçu pour les débutants, ce programme en ligne est accessible sur Coursera. Elaboré par Stanford, il aborde les fondamentaux du machine learning, y compris les modèles supervisés et non supervisés. En outre, il permet de développer des compétences pratiques en Python et TensorFlow, en mettant l’accent sur l’innovation IA au sein de la Silicon Valley.

Les certifications en machine learning constituent aujourd’hui un atout concurrentiel essentiel pour les professionnels, alliant compétences techniques et expérience concrète. En obtenant l’une de ces certifications, vous serez en mesure d’accéder à des opportunités dans le secteur de l’intelligence artificielle. Vous pouvez ainsi démontrer vos compétences auprès des recruteurs et propulser votre carrière. Alors, n’hésitez plus à saisir cette chance dans un domaine en pleine expansion !

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Alexa à 10 : l'assistant d'Amazon est à la fois un succès et un échec

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Alexa à 10 : l’assistant d’Amazon est à la fois un succès et un échec

Alexa n’a pas bénéficié d’un lancement spectaculaire rempli de grandes annonces sur l’avenir. Au contraire, semblable à un chargeur de téléphone à nom fictif ou à une imitation de votre fard à joue préféré, elle est tout simplement apparue sur Amazon un jour. Il y a dix ans, lors de la semaine du 6 novembre 2014, Amazon a dévoilé l’Echo, marquant le début de l’ère des assistants vocaux. Cet appareil a rapidement engendré des dizaines d’autres, tant d’Amazon que d’entreprises rivales. Il est devenu le symbole d’une manière d’interagir avec la technologie centrée sur la voix, une révolution dans “l’informatique omnipresente” que beaucoup, y compris Amazon, croyaient transformer nos habitudes. Aujourd’hui, des appareils Alexa habitent des millions de foyers, à l’écoute et répondant tout au long de la journée. Dans cet épisode de The Vergecast, nous nous penchons sur la signification réelle de tout cela. The Verge’s Jennifer Pattison Tuohy se joint à nous pour discuter des raisons derrière ce lancement inattendu de 2014, de l’explosive croissance de l’écosystème Alexa, et des obstacles qu’Amazon et d’autres ont rencontrés en cherchant à comprendre ce que ces haut-parleurs intelligents pouvaient réellement offrir. D’un certain point de vue, Alexa a réussi, devenant une partie intégrale de nos vies numériques. Pourtant, malgré son succès, Alexa n’a jamais été à la hauteur des grandes aspirations d’Amazon. Ce n’est pas l’ordinateur surpuissant et multi-fonction de Star Trek; ce n’est même pas une meilleure methode pour faire du shopping. Finalement, c’est surtout pour la musique et les minuteries. Alexa a toujours été destinée à la musique et aux minuteries. Néanmoins, un changement significatif se profile à l’horizon pour Alexa. Nous discutons beaucoup de ce que pourrait signifier l’upgrade dite “Remarkable Alexa” pour l’assistant vocal, alors qu’Amazon ajuste sa technologie sous-jacente pour tirer parti de puissants modèles linguistiques…

GM dit qu'il est devenu le n° 2 des vendeurs de véhicules électriques aux États-Unis.

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GM dit qu’il est devenu le n° 2 des vendeurs de véhicules électriques aux États-Unis.

GM revendique la deuxième place en termes de ventes de véhicules électriques aux États-Unis pour le troisième trimestre de cette année, avec 32 000 véhicules électriques vendus. Le constructeur automobile produit des véhicules électriques à travers plusieurs marques fonctionnant sur la même plate-forme, comme les Silverado, Blazer et Equinox EV de Chevy, ainsi que le Hummer EV de GMC et le Lyriq de Cadillac. GM déclare avoir vendu un total de 370 000 véhicules électriques en Amérique du Nord depuis 2016, dont 300 000 spécifiquement aux États-Unis. Tesla reste le leader incontesté, avec plus de 5 millions de véhicules vendus depuis 2008. Dans un courriel envoyé à The Verge, le directeur exécutif des finances et des communications de ventes de GM, James Cain, a écrit que les ventes ont accéléré depuis que la société a construit une plate-forme dédiée aux véhicules électriques (autrefois connue sous le nom d’Ultium) et a commencé à produire des cellules de batterie grâce à ses coentreprises avec LG et Samsung SDI. Les ventes de véhicules électriques de GM au troisième trimestre ont dépassé celles de Ford d’environ 8 600 unités, selon Kelley Blue Book, comme l’a rapporté le New York Times. Entre-temps, le porte-parole de Ford, Dan Barbossa, affirme que le Blue Oval reste “la deuxième marque de véhicules électriques la plus vendue en Amérique après Tesla.” Dans un courriel adressé à The Verge, Barbossa a écrit : Nous restons la deuxième marque. GM additionne chaque marque de véhicules électriques (Chevy, GMC, Cadillac, etc.) qu’ils vendent et fait une affirmation différente. Quoi qu’il en soit, GM a encore du chemin à parcourir avant d’atteindre son objectif de produire 1 million de véhicules électriques, qu’elle avait précédemment prévu d’atteindre d’ici 2025. L’entreprise s’est ensuite distanciée de cet objectif lorsque les problèmes de production, les difficultés de…