L’un des plus célèbres télescopes du monde va être détruit
Tout a une fin, même les radiotélescopes emblématiques. La National Science Foundation (NSF), cet organisme américain en charge de l’encadrement des recherches scientifiques non-médicales, a annoncé jeudi 19 novembre que le célèbre télescope d’Arecibo, à Puerto Rico, allait être démantelé après 57 ans de service. C’est malheureux mais c’est mieux ainsi. Arecibo semblait en effet condamné. Deux des douze câbles qui soutiennent 900 tonnes d’instruments de mesure à 130 mètres au-dessus de la coupelle du radiotélescope se sont successivement rompus les 10 août et 6 novembre derniers. Dans leur chute, ces filins de métal de neuf centimètres de diamètre ont gravement endommagé la coupole. Du fait de sa position géographique, le radiotélescope a essuyé bien des catastrophes naturelles depuis sa mise en service dans les années 60, notamment des ouragans et des tremblements de terre. Bien que leur responsabilité dans la rupture des câbles ne soit pas établie, ces événements météorologiques n’ont pas pu aider Arecibo a vieillir paisiblement. Les ingénieurs qui ont été dépêchés sur place pour tenter de comprendre l’accident et décider du sort du radiotélescope se sont prononcés à trois contre deux pour la démolition : c’est triste, mais Arecibo est désormais trop fragile pour être réparé. Si deux câbles ont lâché, pourquoi pas les dix autres ? Trop d’installations et de vies sont menacées pour permettre une autre issue. « Cette décision n’a pas été facile à prendre, a déploré Sean Jones, le directeur adjoint pour les mathématiques et les sciences physique de la NSF, lors d’une conférence de presse. Nous savons que la communauté [de la recherche] et Puerto Rico tiennent beaucoup à Arecibo. » Tout autour du monde, chercheurs et amateurs ont en effet regretté le décommissionnement du radiotélescope avec le hashtag #WhatAreciboMeansToMe (« Ce qu’Arecibo signifie pour moi »). C’est une maigre consolation, mais…