Les soutiens des enfants en situation de handicap à l’école expriment leur mécontentement devant le rectorat...
“C’est de la maltraitance“, s’insurge Nassima, qui travaille comme accompagnante d’élève en situation de handicap (AESH) depuis 15 ans. Bien qu’elle soit passionnée par son travail, elle se sent néanmoins épuisée, tout comme une vingtaine d’autres AESH et enseignants rassemblés devant le rectorat de l’académie de Montpellier, ce mercredi 20 novembre. Ils exigent un statut de fonctionnaire, le recrutement urgent d’au moins 200 AESH supplémentaires ainsi qu’une augmentation de leur rémunération.
Changer d’élève du jour au lendemain
Le récit de leur quotidien est difficile à entendre. Nassima relate qu’elle a récemment dû déplacer un élève gravement handicapé, sur le sol, sous le regard de tous. Elle n’a plus l’impression de prendre soin de ces enfants de manière digne. “Parfois, ils font des crises, nous lancent des objets, nous crachent dessus, nous insultent“, décrit Nassima. Des situations stressantes qu’elle arrive à comprendre. “Ils sont frustrés, tout comme nous, certains n’ont même pas de notions de langage, donc ils s’expriment par la violence“, souligne l’AESH.
Ce personnel se plaint également de l’organisation de leurs missions. Depuis quelques années, avec la mise en place des PIAL (pôles inclusifs d’accompagnements localisés), les emplois du temps peuvent changer soudainement. Ces modifications compliquent la vie d’enfants qui ont besoin de stabilité. Anita, AESH depuis près de 10 ans, déclare : “Nous arrivons dans des classes où nous ne connaissons personne, avec des enfants dont nous ignorons tout, même leur handicap, et le fonctionnement de l’enseignant“. De plus, elle explique qu’elle doit laisser les élèves qu’elle accompagne depuis plusieurs mois. “C’est compliqué, car un lien de confiance pédagogique se crée, et des émotions nous lient aussi. Nous les aimons et ils nous aiment“, insiste-t-elle.
Des salaires minimalistes et une précarité alarmante
Parmi les 2.500 AESH de l’Hérault, la majorité sont des femmes, mais quelques hommes exercent également ce métier. Jamel, en poste depuis 2009, est tout aussi engagé dans son travail mais souligne la faiblesse des salaires de ses collègues. “Je suis en 30 heures, donc je parviens à toucher un SMIC, mais la plupart ne dépassent pas les 1.000 euros par mois“, précise-t-il.
Pour toutes ces raisons, les syndicats FO et le SNALC demandent un recrutement urgent d’au moins 200 AESH. Ils souhaitent obtenir un statut de fonctionnaire, non seulement pour échapper à la précarité, mais aussi pour attirer de nouveaux profils. Ils désirent être reconnus et ne plus être “considérés comme des serpillières“.
Après avoir chanté sous les fenêtres du rectorat la “chanson des AESH en colère”, ces deux syndicats ont été reçus par des représentants de la DASEN de l’académie de Montpellier.
chanson “aesh en colère”