Ceci est un aperçu de l’avenir des robots IA
Intelligence Physique, une startup bien financée visant des avancées dans l’intelligence robotique, a développé un robot capable d’effectuer diverses tâches ménagères de manière remarquable.
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Nintendo a fait son entrée dans le monde du streaming musical avec la nouvelle application Nintendo Music, mais il y a un piège.
La transformation de style de Mark Zuckerberg est-elle simplement une question de changement de goût personnel ? Ou le célèbre mogul de la technologie essaie-t-il de nous dire quelque chose sur Meta ?
Depuis des mois, les responsables de l’État se préparent à gérer la menace des complotistes d’extrême droite qui pourraient essayer de « stopper le vol ».
Lorsqu’il s’agit de parler du tri des déchets en France, certaines opinions reviennent fréquemment : « Cela n’a aucune utilité », « Tout finit mélangé », « C’est envoyé et enfoui ailleurs »… En 2022, 59 % de nos compatriotes estimait que le recyclage était « un geste minime sans impact écologique véritable ».
Cependant, selon les industriels, le tri représenterait le « premier acte éco-responsable », et le recyclage un secteur industriel en plein essor. Les quantités recyclées augmentent en effet de manière continue et alimentent une industrie en expansion.
L’entreprise américaine Eastman développe en Normandie ce qu’elle appelle « la plus grande usine de recyclage de plastique au monde », capable de traiter 160 000 tonnes de déchets polyester chaque année. Située au bord de la Seine à quelques dizaines de kilomètres du Havre, à proximité d’importants axes de transport, elle pourra recevoir les déchets des grandes métropoles européennes.
Ce projet, qui s’élève à 2 milliards d’euros, attire l’attention de LVMH, Estée Lauder, L’Oréal ou Danone, qui cherchent à se procurer du plastique recyclé. TotalEnergies a, de son côté, investi 500 millions d’euros dans la transformation de sa raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) pour produire du biocarburant et du plastique recyclé en collaboration avec Paprec et l’espagnol Plastic Energy.
Suez est également de la partie, s’associant avec le canadien Loop Industries pour investir 250 millions d’euros dans une usine de recyclage de polytéréphtalate d’éthylène (PET) en Moselle. Ce plastique, l’un des plus courants, est fabriqué à partir de pétrole et fait l’objet d’investissements visant à améliorer ses capacités de recyclage.
On peut également mentionner la société française Axens et le japonais Toray, qui ont pour projet de construire une usine dans l’Ain pour recycler 30 000 tonnes de PET par an. Quel est donc ce secteur, présenté comme respectueux de l’environnement, vers lequel se dirigent nos déchets ?
Ce secteur économique a acquis une certaine ampleur. L’industrie du recyclage emploie 34 400 personnes en France et a généré en 2022 un chiffre d’affaires de 11,6 milliards d’euros, soit une augmentation de 7,7 % par rapport à l’année précédente, grâce à la vente de 39,8 millions de tonnes de matières premières issues du recyclage.
La Fédération professionnelle des entreprises du recyclage (Federec) regroupe 1 200 membres, dont deux tiers sont des PME et TPE. S’ajoutent à cela des start-up et des bureaux d’études.
« Les entreprises de ce secteur sont généralement des PME dispersées sur tout le territoire, précise Raphaël Guastavi, directeur adjoint à la direction économie circulaire de l’Agence de la transition écologique (Ademe). Lorsqu’elles croissent, elles sont souvent acquises par de grands groupes comme Veolia ou Suez, qui les transforment en filiales. »
Ce développement est principalement dû aux objectifs publics d’augmentation du recyclage. Sur le plan national, l’État a mis en place une stratégie de réduction, de recyclage et de réutilisation des déchets à travers la loi AGEC et la loi Climat-résilience.
Celles-ci prévoient notamment une réduction de 20 % des emballages plastiques à usage unique d’ici 2025 et un taux de collecte de 90 % pour les bouteilles plastiques destinées aux boissons d’ici 2029. Pour accompagner le déchet dans sa transformation en ressource, l’Union européenne a également établi des objectifs de taux de recyclage.
Pour concrétiser ces ambitions, l’État impose aux producteurs de mettre en place des filières REP – pour responsabilité élargie des producteurs – et définit des objectifs à respecter.
Ce système repose sur le principe du pollueur-payeur. En pratique, les producteurs de déchets versent une contribution financière à des entités appelées éco-organismes qui organisent le tri, la collecte et le traitement en collaboration avec les collectivités locales ou des entreprises privées. En d’autres termes : les producteurs doivent gérer la fin de vie de leurs matériaux.
C’est par exemple le cas de Citeo, l’éco-organisme chargé des déchets de papier et des emballages ménagers, dont le conseil d’administration comprend des dirigeants de Carrefour, Heineken, Danone, Henkel, etc. Alimenté chaque année à hauteur de 800 millions d’euros par des industriels, Citeo « finance 73 % des coûts bruts de référence associés aux opérations de collecte, tri et traitement des emballages ménagers ».
À l’heure actuelle, 23 filières REP existent en France et constituent donc cette industrie du recyclage. Les entreprises sont tenues par la loi de verser une contribution à une REP dès qu’elles fabriquent ou distribuent un produit concerné.
En plus du tri des déchets, la seconde source de revenu et d’activité est la transformation d’une partie des volumes récupérés en matière première de recyclage (MPR), qui sera ensuite réutilisée dans la fabrication d’un objet.
L’enjeu réside dans l’augmentation du taux d’incorporation, c’est-à-dire la proportion de MPR dans la matière totale utilisée par les industriels. En France, selon les flux, ce taux varie considérablement, principalement en raison des fluctuations de la demande pour ces MPR par rapport aux matières vierges.
La faible incorporation peut également être attribuée à la qualité du tri ou aux difficultés à séparer les flux de déchets. C’est particulièrement vrai pour les papiers graphiques, utilisés pour les prospectus, la presse ou l’édition, pour lesquels les centres de tri ont du mal à atteindre des normes de qualité.
Le plastique illustre bien les diverses difficultés auxquelles sont confrontées les filières de recyclage. Bien que son taux d’incorporation ait doublé entre 2018 et 2020, il demeure faible, en grande partie en raison de la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine : cela a forcé les industriels à répercuter les coûts de collecte et de traitement sur les prix des MPR.
« Le coût de la résine de plastique recyclé a doublé en un an en 2021 à cause de l’augmentation des prix de l’énergie, perdant ainsi sa compétitivité par rapport aux résines vierges », constate Christophe Viant, président de Federec Plastiques.
Au premier semestre 2023, c’est l’effondrement du prix du baril de pétrole qui a réduit la demande en MPR car, mécaniquement, les matières vierges deviennent moins chères. « Sans débouchés fiables et constants, les opérateurs sont incapables d’écouler leurs stocks de matières et doivent ralentir la collecte des déchets en amont ainsi que leur valorisation », ajoute Christophe Viant.
Enfin, le cadre réglementaire concernant les plastiques destinés à l’usage alimentaire est très strict et renforce les exigences des industriels sur la qualité de la MPR. Par exemple, le polystyrène provenant des pots de yaourt n’est pas autorisé à revenir dans le circuit des emballages alimentaires et est désormais transformé en pots de fleurs ou en cintres.
Cependant, cette situation pourrait évoluer grâce aux innovations technologiques et à une réglementation imposant aux industriels des taux minimums d’incorporation. Les premières obligations à cet égard devraient entrer en vigueur le 1er janvier prochain.
Actuellement, seules les résines de PET transparent utilisées pour les bouteilles d’eau peuvent être réintégrées dans le circuit alimentaire. « Certaines résines n’ont pas encore de filière de recyclage pour usage alimentaire comme le polystyrène des pots de yaourt, les emballages composites ou le PET opaque contenant des additifs », rappelle Raphaël Guastavi.
Entre 2020 et 2022, l’État a ainsi affecté 226 millions d’euros de subventions dans le cadre de France Relance à de nouvelles solutions technologiques. Parmi celles-ci, le recyclage chimique se révèle particulièrement prometteur. Son principe consiste à modifier la structure des matériaux par des réactions qui séparent tous ses composants.
Désormais prête pour l’industrialisation, cette solution propose une alternative au recyclage mécanique, lequel ne peut que broyer certains types de plastique déjà purifiés. L’organisation Plastic Europe estime que 7,2 milliards d’euros d’investissements sont annoncés en Europe d’ici 2030 dans cette technologie.
Cependant, cette technologie fait débat. Au-delà des préoccupations soulevées par l’Agence européenne des produits chimiques concernant la fiabilité sanitaire, Polyvia (Union des transformateurs de polymères) soulève aussi des interrogations :
« Si ces technologies sont à présent développées pour traiter des déchets plastiques difficiles ou impossibles à recycler par une méthode mécanique, quel sera le véritable avenir de leurs approvisionnements ? Les réglementations adoptées ou envisagées aux quatre coins du monde visent en effet à éliminer de tels déchets. Vers quelles destinations – et surtout vers quels types de déchets plastiques – les acteurs du recyclage chimique se tourneront-ils à l’avenir ? »
Le développement de cette industrie fait face à un dilemme persistant : pour construire d’importantes capacités de recyclage, il faut continuer à générer un volume de déchets… « Y aura-t-il suffisamment de déchets plastiques pour alimenter toute la chaîne de recyclage, qu’elle soit mécanique ou chimique, dans quelques décennies ? », s’interroge Polyvia.
Cependant, cette inquiétude doit être nuancée, car selon les prévisions de Plastic Europe, la production de plastique devrait tripler d’ici 2050. Mais Christophe Viant estime que si toutes les mesures de prévention sont appliquées, ce volume ne sera « que » doublé :
« Il reste encore des gisements à exploiter. La question pour les entreprises est de savoir s’il est économiquement viable de collecter tous ces volumes supplémentaires. Le recyclage chimique ne pourra véritablement se développer que si les entreprises sécurisent leurs stocks et que le marché offre des débouchés pour les matériaux recyclés. »
En réalité, les industriels ainsi que les pouvoirs publics investissent massivement dans le recyclage, et la valeur des déchets est en constante progression. En 2021, la balance commerciale française du secteur, c’est-à-dire la différence entre les exportations et importations de déchets et de MPR, a enregistré un excédent de 4,9 milliards d’euros.
Alors que le volume des exportations doublait entre 1999 et 2021, leur valeur marchande a été multipliée par 5, indiquant qu’un même déchet a désormais plus de valeur. 84 % de ces échanges se font entre pays européens, et devraient encore augmenter avec la création de nouvelles capacités de recyclage et le refus de certains pays asiatiques de recevoir des déchets plastiques.
Au-delà de leur valeur économique, certains déchets sont devenus de véritables ressources stratégiques. Le Plan de relance prévoit ainsi, concernant les métaux critiques, un volet sur le recyclage des batteries au lithium et des déchets électroniques.
Avec ses nombreux projets industriels, le recyclage pourrait incarner l’exemple parfait de la « croissance verte » prônée par le président Emmanuel Macron.
« Le problème de la réindustrialisation réside dans le fait que l’industrie manufacturière n’existe plus en France, tempère toutefois Manuel Burnand, directeur général de la Federec. Le prix de l’énergie, le coût de la main-d’œuvre, ainsi que les contraintes réglementaires et environnementales demeurent des obstacles à la relocalisation des industries. »
« Le monde du recyclage est en équilibre entre l’amont qui permet de capter un déchet correctement trié et un marché en aval qui le réintègre », conclut Jean-Marc Boursier. Extraire et fabriquer en France en assumant les coûts sociaux et environnementaux, voilà un enjeu qui dépasse le simple cadre de l’industrie du recyclage.
Les troubles liés au commerce international vont-ils s’intensifier suite à l’élection présidentielle américaine du 5 novembre prochain ? Donald Trump annonce pour sa part une intensification de la guerre commerciale. Le candidat républicain envisage d’augmenter de 10 points de pourcentage les tarifs douaniers sur tous les produits importés, et de 60 points pour ceux en provenance de Chine.
Cette hausse est significative, sachant que le droit de douane moyen mondial s’établit à 3,9 %. Aux États-Unis, il est même légèrement inférieur, à 3 %. Si le candidat l’emporte, ce durcissement du protectionnisme américain modifierait considérablement les échanges et l’équilibre du commerce international.
Est-ce un point de divergence majeur entre Kamala Harris et Donald Trump ? La candidate démocrate est relativement discrète sur ce sujet et suit globalement les traces de Joe Biden. Durant son mandat, celui-ci n’a guère dévié de l’héritage laissé par Donald Trump, qui avait lancé une guerre commerciale dès 2017, en particulier avec la Chine.
En augmentant les droits de douane sur divers produits stratégiques, le candidat républicain visait à la fois à contrer les déséquilibres commerciaux mondiaux et à réduire le déficit commercial des États-Unis, qui dépendent fortement de l’étranger pour l’approvisionnement en biens.
Il cherchait aussi à réindustrialiser le pays après une période où la part de l’industrie dans l’économie américaine a chuté de 21 % du PIB en 1980 à 10 % aujourd’hui.
« La désindustrialisation des États-Unis résulte en partie des stratégies des entreprises nationales qui, dès les années 1980, ont développé des chaînes de valeur mondiales, en divisant leur processus de production en plusieurs étapes et en externalisant les étapes moins rentables, ce qui a finalement permis d’augmenter la rentabilité des entreprises américaines axées sur l’innovation, » précise Benjamin Bürbaumer, économiste à Sciences Po Bordeaux.
Après son élection, Joe Biden a maintenu les droits de douane élevés par son prédécesseur et a même introduit des augmentations sur certains produits tels que les voitures électriques, l’acier et l’aluminium.
Cette continuité en matière de protectionnisme américain provient de la redéfinition des rapports de force entre les grandes puissances économiques mondiales. La part de la Chine dans les exportations mondiales n’a cessé d’augmenter depuis le début des années 2000, et ce pays a comblé (ou s’apprête à le faire) son retard technologique dans plusieurs secteurs.
En approchant de la pointe de l’innovation, la Chine menace désormais les fondements de la suprématie américaine, incitant Washington à tenter de conserver un écart.
« Les mesures protectionnistes ne limitent pas seulement la circulation du commerce mondial. C’est une façon pour les États-Unis d’intervenir de manière extraterritoriale dans la production chinoise pour tenter de garder durablement la Chine dans une position de retard sur le plan technologique, » analyse Benjamin Bürbaumer.
Car la guerre commerciale est principalement technologique. Donald Trump avait ouvert ce front en 2019 en tentant d’interdire toute collaboration ou commande des opérateurs de télécommunications américains avec Huawei, dans le but d’empêcher la domination de la société chinoise en matière de technologies 5G.
Joe Biden a poursuivi cette tendance en limitant fortement les partenariats des entreprises américaines avec des sociétés chinoises dans les domaines de l’intelligence artificielle et de l’informatique quantique, ainsi que leurs investissements dans ces entreprises.
S’il existe une continuité dans la politique menée par les deux présidents, Joe Biden a toutefois ajouté un aspect de politique industrielle qui faisait défaut dans la stratégie de son prédécesseur. Cette approche s’est concrétisée à travers le Chips Act de 2022, qui vise à stimuler la production de semi-conducteurs aux États-Unis, et l’Inflation Reduction Act (IRA), adopté la même année, combinant des subventions pour les industries américaines de la transition énergétique et des aides à l’achat assorties de conditions de production locale.
Le démocrate n’a donc pas uniquement agi sur le plan fiscal, mais a aussi cherché à orienter et à dynamiser les investissements vers des secteurs jugés stratégiques. Avec un certain recul, quels sont les résultats du protectionnisme américain, notamment l’augmentation des droits de douane ?
À court terme, cette politique entraîne une hausse des prix si le distributeur et le fabricant étranger ne modifient pas leurs marges. Les ménages américains ont donc supporté une grande partie du coût de cette politique. Concernant les déséquilibres commerciaux que Donald Trump souhaitait corriger, on peut observer une dissociation des économies américaine et chinoise.
« Il y a eu une baisse significative de la part de la Chine dans les importations des États-Unis, » précise Sébastien Jean, économiste au Cnam. « Celle-ci est passée de 27 % à 14 %. »
Cela a des répercussions pour le reste du monde. En effet, ce que la Chine n’exporte plus vers les États-Unis, elle l’envoie ailleurs, notamment vers l’Europe. Une intensification de la guerre commerciale en cas de victoire de Donald Trump pourrait exacerber ces impacts.
En ciblant tous les produits et pays, une simple hausse de 10 % sur l’ensemble des pays représenterait une augmentation des taxes de plus de 300 milliards de dollars par an. Comparativement, l’ensemble des mesures commerciales entreprises durant son premier mandat a engendré une hausse de seulement 84 milliards de dollars.
Si le découplage entre la Chine et les États-Unis devrait s’accentuer, Sébastien Jean souligne qu’il est en partie factice :
« Les importations en provenance de Chine ont effectivement diminué, mais comme il n’y a pas eu de réduction du déficit commercial, cela signifie que ce que les États-Unis n’importent plus de la Chine, ils l’importent d’autres pays. Les pays qui ont le plus augmenté leurs exportations vers les États-Unis sont le Vietnam et le Mexique, et eux-mêmes ont largement accru leurs importations en provenance de Chine. »
En d’autres termes, les entreprises chinoises ont en partie contourné les restrictions imposées par les États-Unis en s’installant dans des pays voisins.
Quant au déficit commercial des États-Unis, la guerre commerciale s’avère donc être un échec. Le solde entre les exportations et les importations a même continué de s’aggraver, atteignant en 2023 le seuil symbolique de 1 000 milliards de dollars.
De quoi placer en péril la première économie mondiale ? Paradoxalement, non. C’est l’un des privilèges du dollar, qui permet de soutenir les déficits.
« Quand un pays a un déficit de cette ampleur, cela signifie qu’il dépense plus que ses revenus et qu’il s’endette auprès de l’étranger, » résume Sébastien Jean. « Dans tout autre pays, cela conduirait à une crise, mais grâce au rôle du dollar dans le système financier international, les États-Unis n’ont jamais de difficulté à trouver des prêteurs. »
Sur le plan industriel, « l’impact des politiques de Joe Biden reste difficile à évaluer, » poursuit l’économiste. « On constate une forte augmentation des investissements et des dépenses de construction dans le secteur manufacturier, mais pas encore d’effet sur la production. »
Cependant, ces politiques marquent une inflexion « grâce à leur orientation claire du capital vers tout ce qui concerne l’électronique, l’informatique et les industries vertes – batteries, énergies renouvelables, etc. », ajoute Sarah Guillou, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Dans ce dernier domaine, « l’industrie américaine accusait un important retard. »
Cette faiblesse des États-Unis dans le secteur manufacturier est en partie le résultat de leur force dans le numérique.
« Les facteurs de production (travail, capital) sont limités dans une économie. Pendant des décennies, les États-Unis ont orienté le capital vers le secteur numérique, avec succès, » explique Sarah Guillou. « Cette allocation du capital s’est faite au détriment de l’industrie, mais pas de la croissance. Grâce à ces investissements dans les technologies numériques, les États-Unis disposent aujourd’hui d’une industrie parmi les plus puissantes au monde. »
« La recherche et développement (R&D) permet une appropriation démesurée de la valeur ajoutée du produit fini, » ajoute Benjamin Bürbaumer. « C’est donc le monopole sur la propriété intellectuelle qui constitue la source des revenus des entreprises américaines. »
Le cas d’Apple illustre bien cette dynamique : l’entreprise conçoit des téléphones et délègue leur fabrication, mais c’est elle qui se réserve in fine la majorité des revenus générés par la vente d’un iPhone, au détriment des sociétés qui fabriquent les différents composants ou de celles qui les assemblent. Nvidia, Qualcomm, Broadcom, pour ne citer que quelques autres géants américains des technologies, tirent également leurs profits de leur monopole intellectuel.
« Si la Chine réussit à rivaliser avec la capacité d’innovation des entreprises américaines, le modèle de ces entreprises est menacé, » constate Benjamin Bürbaumer.
Ainsi, qu’importe qui l’emportera lors de l’élection aux États-Unis : les forces qui ont conduit le pays vers une politique protectionniste continueront d’exister. D’une part, Kamala Harris n’envisage pas une diminution des tensions commerciales. D’autre part, Donald Trump promet d’accroître considérablement le niveau de confrontation.
Aucune des deux parties, démocrates ou républicains, n’a contribué à relancer l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui est en stagnation depuis des années, symbolisant un multilatéralisme censé veiller à une résolution collective des conflits.
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