Il est grand temps de trouver un vrai modèle d’accueil en Belgique
Géré par Fedasil, le Petit Château est l’unique point d’enregistrement en Belgique pour les personnes qui veulent introduire une demande de protection internationale, et c’est aussi le lieu où elles séjournent avant d’entrer dans le réseau d’accueil régulier. Et il est complet, surpeuplé. Les autres centres d’accueil en Belgique ont aussi pratiquement atteint leur capacité maximale, avec un taux d’occupation de 97%. Ce chiffre atteindrait 99,5% selon des sources anonymes au sein du gouvernement – stats rapportés par Elias Van Dingenen, du Vluchtelingenwerk Vlaanderen, une asbl qui se bat pour la protection des demandeur·ses d’asile et des réfugié·es. Hormis le fait que la pression n’est plus tenable pour les employé·es du Petit Château, ça fait donc aussi plusieurs semaines que les demandes de la plupart des personnes migrantes se voient refusées. Si le réseau d’accueil est presque entièrement saturé, Jules*, un membre du personnel du Petit Château, souligne qu’on ne traverse pourtant pas une crise migratoire particulièrement importante en tant que telle. « Le nombre de demandes n’a pas brusquement augmenté de façon vertigineuse, dit-il. Il y a tout simplement trop peu d’espace pour accueillir ces personnes. C’est plutôt une crise de la politique d’accueil. » VICE s’est entretenu au sujet de cette crise avec Elias Van Dingenen. En plus de Jules, on a aussi discuté avec sa collègue Noa*. Ces employé·es de Fedasil nous ont expliqué les raisons de leur grève les 18, 27 et 28 octobre dernier. Les deux ont voulu rester anonymes, chaque travailleur·se de Fedasil étant tenu·e de signer une clause de confidentialité. Une file d’attente pour nulle part On est en début novembre quand je me rends devant le Petit Château. Une fois de plus, il y a une longue file d’attente devant le bâtiment. Ahmad est l’une de ces personnes qui patiente. Il accueille…