Pourquoi avoir des “role models” pour s’identifier est aussi important
FÉMINISME – Un “role model”, qu’est-ce que c’est? Une personne dont l’attitude au sein d’un domaine particulier tend à être imitée par autrui, comme le définit le dictionnaire américain Merriam Webster. Autrement dit, une source d’inspiration qui, dans l’usage actuel du terme, émane autant d’une production culturelle que du milieu économique. Cela peut aussi bien être un·e artiste qu’un·e PDG de grande entreprise. Et parfois, le “role model” est même un personnage fictif. Qualificatif inventé par le sociologue Robert King Merton, le “role model” désigne un “modèle” (logique) sur lequel se projeter et se calquer, que sa trajectoire fasse écho à notre milieu professionnel et social, notre expérience de vie, notre engagement politique… À ce titre, il est de plus en plus employé au sein du mouvement féministe. Dans le féminisme, le “role model” va de pair avec une mise en avant de plus en plus prononcée des figures qui ont compté et ont été volontiers balayées par l’Histoire, mais aussi des personnalités (artistiques, scientifiques, sportives) qui écrivent celle d’aujourd’hui. Or, ce besoin de visibiliser les femmes suffit-il vraiment à expliquer l’importance des “role models” dans notre société? Et d’ailleurs, pourquoi ces “modèles” comptent-ils autant ? On s’est posé la question. Une fonction psychologique primordiale La société a-t-elle soif de “role models”? On peut sérieusement s’interroger, tant la définition anglophone du terme, très globale, génère mille et une évocations. Quantité d’œuvres récentes valorisent ce besoin d’inspiration et d’histoires éloquentes, au travers desquelles bien des femmes peuvent s’identifier aujourd’hui. Publicité Le succès en librairies de Les grandes oubliées : pourquoi l’histoire a effacé les femmes (manuel d’histoire féministe signé Titiou Lecoq, et révélant bien des personnalités inspirantes), le biopic fantasque Spencer, consacré aux tourments romanesques de Lady Diana et diffusé en janvier dernier sur Prime Video, ou encore First Lady, future…