Culture africaine : les événements de décembre 2024

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Culture africaine : les événements de décembre 2024

À Clermont-Ferrand, Vic-le-Comte, Asunción, Paris, Dakar, Miami, Abidjan, Yaoundé, Kampala, Kisumu, Casablanca, Accra, Lagos, Tunis, New York, Genève… que ce soit dans une salle ou à ciel ouvert, voici 21 événements culturels d’inspiration afro ou africaine à ne pas rater en décembre 2024. N’hésitez pas à partager vos événements culturels « incontournables » pour 2025 à l’adresse rfipageculture@yahoo.fr.

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« Documenter les futurs ? » Du 1er au 7 décembre, le Festival du cinéma documentaire à Clermont-Ferrand et Vic-le-Comte proposera 38 films en compétition. Une vingtaine de pays, y compris l’Ukraine, le Tadjikistan, la Géorgie, le Rwanda, les USA, l’Espagne, l’Italie, la Chine, le Maroc… seront représentés. Du 2 au 7 décembre, le Comité de l’UNESCO pour la protection du Patrimoine culturel immatériel tiendra sa 19e session ordinaire à Asunción, au Paraguay, où 63 éléments seront proposés pour inscription sur les Listes de la Convention par 90 États (avec le Rwanda, la Tunisie, l’Algérie, le Soudan, la Zambie, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Botswana). Du 4 au 8 décembre, la galerie Afriart présente lors de leur première à la foire Art Basel Miami Beach plusieurs artistes africains, y compris Sanaa Gateja. Né en Ouganda en 1950, il est décrit comme un « artiste visionnaire des techniques mixtes, reconnu pour ses talentueuses transformations de magazines de mode et de papiers glaces en perles complexes, préservant ainsi des fragments de textes et d’images comme archives de notre culture ». Par son imagination, Gateja redonne vie et sens aux matériaux comme le tissu d’écorce, le raphia ou la fibre de banane, naviguant entre installation, tapisserie et sculpture. Ses œuvres établissent « un lien plus intime entre la société et la communauté… tout en célébrant la beauté ».À lire aussiNEWSLETTER RFI CULTURE : Restez informé des meilleures reportages et réflexions sur l’actualité culturelle internationale sans oublier l’Afrique.À partir du 5 décembre, la galerie parisienne Christophe Person présente Sur le papier. Cette exposition collective met en avant des œuvres originales et expérimentales autour d’une multitude de techniques, réalisées par les artistes Ghizlane Sahli (Maroc), Wilfried Mbida (Cameroun), Fally Sène Sow (Sénégal), Tsham (RDC), Mamady Seydy (Sénégal), Paul Ndema (Ouganda), Mouss Black (Burkina Faso), Céleur Jean Hérard (Haïti).Du 5 au 8 décembre se déroulera l’édition 2024 du Festival International de Poésie des Sept Collines à Yaoundé. Un hommage à l’élégance et la vigueur de la poésie africaine sous le thème « Vers une démarche tradiporaine dans la création artistique », avec la participation de poètes venant du Sénégal, Bénin, Tchad, Togo, Rwanda et Cameroun.Du 5 au 8 décembre, la Dakar Fashion Week se présente comme « l’une des plus prestigieuses semaines de la mode africaine dans un cadre exceptionnel ». Un défilé exceptionnel, flamboyant de couleurs et de créativité, mettant en avant des créateurs de talent venus de l’ensemble du continent.

“Maid of honor” (2022), œuvre de l’artiste ougandais Sanaa Gateja exposée par Afriart Gallery du 4 au 8 décembre 2024 à Art Basel Miami Beach. Perles de papier sur tissu d’écorce, 205 x 98 cm. © Afriart Gallery

Les 6 et 7 décembre, la première édition du Salon Made in Africa Paris aura lieu. L’événement est centré sur la valorisation de l’innovation artisanale africaine avec des démonstrations de technologies modernes intégrées dans l’artisanat. Les visiteurs pourront explorer des expositions consacrées à la mode, aux bijoux et objets d’art, tous réalisés avec un savoir-faire traditionnel enrichi par des touches modernes et novatrices. Les 6 et 7 décembre, la septième édition de l’African Film Festival se tiendra à Kisumu, au Kenya. L’AFF se donne pour mission de promouvoir les nouvelles voix du cinéma africain tant sur le continent qu’au-delà. Du 8 au 10 décembre, la 3ᵉ édition du Festival International du Film des Droits de l’Homme à Lagos mettra l’accent sur le thème de la « résilience ». Grâce aux éditions précédentes, l’AIHRFF se positionne aujourd’hui comme « une plateforme majeure pour les cinéastes et les défenseurs des droits humains ». Jusqu’au 10 décembre, tous les artistes peuvent soumettre leur candidature pour la 10e édition du Prix RFI Talents du Rire, créé en 2015 par l’humoriste et chroniqueur Mamane, en partenariat avec Gondwana-City Productions, visant à célébrer les nouveaux talents de l’humour francophone en Afrique, dans l’océan Indien et les Caraïbes. RFI annoncera le nom du gagnant le mercredi 22 janvier. Le ou la lauréat(e) se verra remettre son prix le dimanche 23 février 2025 sur la scène d’Abidjan Capitale du Rire, ainsi qu’une récompense de 4 000 euros.À Kampala, Afriart Gallery Kampala présente en ce moment la rétrospective Henry ‘Mzili’ Mujunga – 25 ans : 1999-2024. Cette exposition met en lumière de nombreuses pièces inédites ainsi que ses précédentes explorations dans les domaines de la gravure, de la peinture en techniques mixtes et d’autres, témoignant de ses influences tirées de ses déplacements à travers l’Afrique et l’Europe.

“Oasis ponds” (2022), œuvre de l’artiste ougandais Sanaa Gateja exposée par Afriart Gallery du 4 au 8 décembre 2024 à Art Basel Miami Beach. Perles de papier sur tissu d’écorce, 161 x 152 cm. © Afriart Gallery

À Casablanca, African Arty propose une rétrospective d’« Abderrahmane Rahoule, figure incontournable de la scène artistique marocaine et internationale ». Sous le titre 60 ans de création – L’école de Casablanca entre héritage et transmission, la galerie présentera à partir du 12 décembre de nombreuses œuvres de cet artiste multidisciplinaire né en 1944 à Casablanca, reconnu pour son approche novatrice mêlant peinture, sculpture et réflexion théorique. Le festival Mantsina sur Scène à Brazzaville a annoncé son édition 2024 du 13 au 22 décembre. « Des artistes originaires du Congo et des quatre coins du monde, fortement impliqués à révéler un potentiel artistique inédit, offriront un spectacle de créativité éblouissante et de performances inégalées. »À Tunis, du 14 au 21 décembre, la 35ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage sera présidée par le cinéaste Férid Boughedir et coordonnée artistiquement par Lamia Belkaid. Dans le cadre du Festival Impatience, Cédric Djedje et la compagnie Absent·e pour le moment présenteront le 18 et 19 décembre au Centquatre de Paris Vielleicht. Ce rituel polyphonique et pluridisciplinaire explore la mémoire et la réparation du colonialisme à travers les mobilisations d’activistes berlinois pour renommer des rues honorant des colons tortionnaires. Un dialogue puissant entre le passé et le personnel « suivant la bataille qui dure depuis 40 ans menée par des associations africaines et afro-allemandes pour rebaptiser ces rues, résonnant de noms moins connus, issus de résistances anticoloniales noires ».Jusqu’au 22 décembre, les artistes dans les arts visuels, âgés de 18 à 40 ans et résidant en Afrique de l’Ouest peuvent postuler pour le prix Kuenyehia, d’une valeur de « 10 000 dollars, des fournitures artistiques, une formation et du coaching ». Le Kuenyehia Trust, basé au Ghana, cherche à soutenir les artistes dans leur recherche d’une stabilité financière rapide.

“Change 2” (2021), œuvre de l’artiste ougandais Sanaa Gateja exposée par Afriart Gallery du 4 au 8 décembre 2024 à Art Basel Miami Beach. Perles de papier. 265 x 300 cm. © Afriart Gallery

Le Metropolitan Museum of Art à New York propose actuellement une exploration multisensorielle de près de 150 ans de création artistique et culturelle : La fuite en Égypte : Les artistes noirs et l’Égypte ancienne, de 1876 à aujourd’hui. L’exposition retrace comment les artistes noirs, entre autres, ont envisagé l’Égypte ancienne à travers l’art visuel, la sculpture, la littérature, la musique, la recherche, la religion, la politique et la performance – du XIXe siècle à la Renaissance de Harlem, en passant par le Black Arts Movement des années 1960 et 1970 jusqu’à nos jours. La galerie Selebe Yoon à Dakar affiche en ce moment Dans le creux de la main, une exposition de Mélinda Fourn, artiste française et béninoise, lauréate de la Biennale de Biso à Ouagadougou en 2023, qui vit et travaille entre la France, le Ghana et le Sénégal. Ses bagues monumentales proposent une synthèse poétique de bijoux, conçus comme un condensé esthétique et social complexe. Jusqu’au 1er février, la galerie Cécile Fakhoury à Dakar expose Dègg naa tuuti Wolof (« Je comprends un peu le Wolof »). L’exposition de l’artiste sénégalaise et italienne Adji Dieye – qui vit et travaille entre Dakar au Sénégal, Milan en Italie et Zurich en Suisse – explore « les fondements de la notion d’archives, en relation avec l’histoire du Sénégal ». Ses sérigraphies forment un répertoire des gestes quotidiens et portent un intérêt particulier « à la manière dont l’action économique de certaines communautés et classes sociales influence la construction et la transformation de l’espace public ».En Suisse, Filafriques Gallery à Genève présente Stories from a Barn 2, une exposition centrée sur l’œuvre de Joseph Eze. Né en 1975, l’artiste nigérian rend hommage aux traditions et aux identités multiples à travers de personnages impressionnants et originaux, mis en valeur par des textures et matériaux dynamiques. Le musée Barbier-Mueller à Genève propose actuellement Boucliers d’Afrique, une immersion dans le monde fascinant d’objets provenant de plusieurs régions d’Afrique. « Véritables symboles de protection et de prestige, ces boucliers racontent une histoire riche à travers leurs diverses utilisations, guerrières, rituelles et sociales. »► Partagez-nous vos « incontournables » de la culture africaine en 2025 à l’adresse rfipageculture@yahoo.fr.

The New Business of Breakups

ACTUALITÉS

Guérir d’un cœur brisé: Les nouvelles approches de la douleur

Après une rupture par texto, une écrivain explore le marché des remèdes pour guérir le chagrin d’amour, de l’ancien manuel d’Ovide aux retraites modernes. Alors qu’elle navigue dans un monde peuplé de coachs de rupture et d’applications, elle participe à un atelier à Kripalu, abordant le chagrin à travers le yoga et diverses thérapies. La tendresse de ses expériences contraste avec les réalités médicales, comme le syndrome du cœur brisé, qui affecte principalement les femmes. À travers des rencontres et des réflexions, elle remet en question sa perception du chagrin et du besoin d’amour, découvrant que le chagrin peut influencer profondément la vie.

«L’esprit critique» cinéma: silhouettes chinoises et courses de taureaux camarguaises

INVESTIGATIONS

«L’esprit critique» cinéma: silhouettes chinoises et courses de taureaux camarguaises

À travers trois films qui affirment la capacité du cinéma à révéler l’invisible, que ce soit en réanimant le pouvoir d’illusion propre à la jeunesse du 7e art ou en explorant les potentialités du cinéma fantastique, « L’esprit critique » examine aujourd’hui des mondes oubliés, refoulés ou mal connus, afin de faire renaître les paysages, les disparus ou les craintes qu’ils véhiculent. On aborde successivement Grand Tour, le nouveau périple du réalisateur-conteur portugais Miguel Gomes, ainsi que les œuvres de deux réalisatrices franco-algériennes, Animale d’Emma Benestan, qui nous plonge dans l’univers à la fois documentaire et surnaturel des courses camarguaises, et Les Tempêtes, le premier long métrage de Dania Reymond-Boughenou, où des tempêtes de sable jaune ramènent les morts et enfouissent les vivants. « Grand Tour  » Le cinéaste portugais Miguel Gomes, dont chaque œuvre est attendue avec impatience par les amateurs de cinéma depuis son film Tabou sorti au début des années 2010, propose aujourd’hui une nouvelle odyssée cinématographique, historique et poétique, intitulée Grand Tour. Grand Tour débute en 1918, dans la Birmanie coloniale, lorsque Edward, un fonctionnaire de la couronne anglaise, s’échappe de la ville où il devait épouser sa fiancée Molly. Convaincue qu’il est son âme sœur, elle part à sa recherche, traversant différents pays d’Asie tout en suivant le « Grand Tour » réalisé par de nombreux voyageurs britanniques reliant l’Inde à la Chine et au Japon, en passant par la Birmanie ou Singapour. Cependant, le « Grand Tour » proposé par Miguel Gomes ne se limite pas à la géographie, c’est aussi une exploration intérieure du cinéma lui-même, des images animées des théâtres forains existant avant l’invention des frères Lumière aux genres du mélodrame et de la screwball comedy ou « comédie loufoque » hollywoodienne, avec lesquels le film entretient un dialogue continu. Le film a remporté le prix de la mise en scène lors du dernier Festival de Cannes et est en salles depuis mercredi 27 novembre. « Animale » Le premier long métrage de l’actrice, monteuse et réalisatrice Emma Benestan, Fragile, se déroulait à Sète. Animale se déplace à quelques kilomètres, dans les paysages de la Camargue, au sein du monde des « gardians », les éleveurs de taureaux, et des « razeteurs », qui, sans protection, tentent de décrocher la cocarde accrochée sur les cornes du taureau. Dans ce milieu très masculin, Nejma, jouée par Oulaya Amamra, s’efforce de remporter la prochaine course camarguaise, malgré les inquiétudes de sa mère, qui craint qu’un coup de corne mal placé ne lui prive d’enfants, et face aussi aux manifestations surnaturelles qui s’emparent de son corps, tandis que d’autres corps mutilés, attribués à un taureau enragé, sont découverts dans la région… Le film a été présenté en clôture de la Semaine de la critique lors du dernier Festival de Cannes et est en salles depuis mercredi 27 novembre.  « Les Tempêtes » Les Tempêtes est le titre du premier long métrage de la Franco-Algérienne Dania Reymond-Boughenou, née à Alger en 1982 et arrivée en France en 1994 pendant la décennie noire, marquée par le terrorisme islamiste et la répression militaire, qui a frappé son pays d’origine avec des dizaines de milliers de victimes. Bien que l’Algérie ne soit jamais mentionnée dans ce film tourné au Maroc, en raison d’un manque d’accord avec les autorités algériennes, c’est bien cette décennie noire qui hante un film qui choisit de passer par le fantastique pour illustrer comment les morts refoulés peuvent revenir, de manière très littérale, dans le monde des vivants, comme s’ils s’étaient simplement absents pour un long voyage. Ce retour des morts, représenté par Camélia Jordana qui joue l’épouse du personnage principal, un journaliste d’investigation, bénéficie d’une étrange poussière jaune. Celle-ci recouvre les champs et envahit les villes, au point de les engloutir, conférant à la fois le ton, la couleur et la texture granuleuse d’un film à la fois post-traumatique et pré-apocalyptique. Le film est en salles depuis le 20 novembre dernier. Avec :Alice Leroy, qui écrit pour les Cahiers du cinéma et Panthère Première ;Salima Tenfiche, maîtresse de conférences à l’université Sorbonne Nouvelle ;Raphaël Nieuwjaer, qui écrit à la fois pour les Cahiers du cinéma et la revue Études. « L’esprit critique » est un podcast réalisé par Karen Beun.

Le cinéma du Média #9. Un avenir vers le retour

MEDIA

Here : un chef-d’œuvre de Robert Zemeckis

Le film “Here” de Robert Zemeckis, qui sort récemment, suscite des éloges pour son originalité et son traitement technologique. Ce récit traverse les âges, révélant des saisons de la vie d’une famille à travers un unique cadre, démontrant l’évolution des événements historiques au sein de la vie quotidienne. Bien que le film explore des thèmes universels tels que la mémoire et la perte, il soulève des questions sur la représentation de l’Histoire, offrant parfois une vision homogène au détriment des discontinuités historiques. Finalement, il laisse le spectateur perplexe, tout en promettant une expérience cinématographique émotive et innovante.