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THE PERFECT CANDIDATE

Haïfaa AL-MANSOUR – Arabie Saoudite 2019 1h44mn VOSTF – avec Mila Al Zahrani, Dhay, Khalid Abdulrhim, Dhay, Shafi Al Harthy… Scénario de Haifaa Al-Mansour et Brad Niermann. Du 09/09/20 au 06/10/20 La réalisatrice saoudienne est aussi rare que le skieur burkinabé, le policier non violent, ou le bienfaiteur macroniste. Alors en 2012, quand déboula du pays de l’or noir et des décapitations au sabre un petit bijou de cinéma intitulé Wadjda, signé de la jeune Haïfaa Al-Mansour, notre curiosité était à son comble. Curiosité comblée puisque ce récit d’une adolescente voulant acheter coûte que coûte un vélo malgré les interdictions était merveilleusement tendre et malicieux sans jamais être angélique. Le film fut d’ailleurs primé en son temps à Venise. Depuis, faute de moyens dévolus au cinéma dans son propre pays (en 2012 il n y avait même pas de salles de cinéma publiques), la brillante réalisatrice a mené une carrière internationale, signant entre autres un biopic réussi de l’écrivaine Mary Shelley que vous avez pu découvrir sur nos écrans. The Perfect candidate signe le retour de Haïfaa Al-Mansour sur ses terres à un moment où l’Arabie Saoudite semble assouplir son carcan conservateur, notamment pour les femmes qui avaient auparavant à peine plus de droits que les animaux domestiques. Un film que l’on vous propose fort à propos en avant-première pour la Journée internationale du droit des femmes mais aussi en période électorale, tant cette campagne sent encore bon le sexisme en politique : une nouvelle preuve en fut apportée récemment avec le député UDI Meyer Habib (celui qui confond le Palais Bourbon et la Knesset) qui a cru bon de traiter de « petites connes » ses voisines d’hémicycle, parmi lesquelles Clémentine Autain. Ça tombe bien, The Perfect candidate évoque le combat d’une femme pour se présenter aux élections municipales….

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VOIR LE JOUR

Marion LAINE – France 2019 1h31mn – avec Sandrine Bonnaire, Aure Atika, Brigitte Roüan, Kenza Fortas, Sarah Stern, Alice Botté… Scénario de Marion Laine, avec la collaboration de Julie Bonnie et Laura Piani, d’après le roman de Julie Bonnie, Chambre 2. Du 09/09/20 au 22/09/20 Avant d’être une très belle histoire d’amour et d’amitié entre des femmes toutes plus lumineuses les unes que les autres, Voir le jour est un sublime hommage aux soignantes. Hasard du calendrier, il débarque sur les écrans quelques mois à peine après une crise sanitaire où elles ont été en première ligne et où elles ont, comme tant d’autres humains, œuvré sans répit pour le bien-être et la santé d’autrui. Auxiliaires de vie, infirmières, aides soignantes, sages-femmes, médecins… Pas de virus ici, juste le quotidien du monde d’avant qui déjà, et ce depuis bien longtemps, fait rimer hôpital public avec souffrance au travail. Sans en avoir l’air, et sans en faire son sujet central, c’est un film qui résonne comme un plaidoyer pour une médecine plus humaine, plus à l’écoute de celles et ceux qui la font vivre au quotidien. Car elles bossent dur, les filles, dans cette maternité d’un grand hôpital marseillais, elles enchaînent les gardes, de jour, de nuit, on ne dort pas assez mais tant pis, ça fait des heures sup’ pour boucler les fins de mois difficiles. Elles ont chacune leur histoire, leur tempérament, leurs blessures, elles se serrent les coudes, parfois ça fait du bien, parfois des étincelles. Jeanne est l’une d’entre elles. Pas la plus syndiquée, pas la plus loquace non plus, elle est plutôt du genre discrète. Effacée ? Non, simplement un peu en retrait, ailleurs, elle entretient une forme de douce distance vis-à-vis des collègues, sans que cela ne pose de problème à personne. Jeanne fait son boulot et…

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MIGNONNES

Écrit et réalisé par Maimouna DOUCOURÉ – France 2019 1h35mn – avec Fathia Youssouf, Medina El Aidi, Esther Gohourou, Maïmouna Gueye… Du 09/09/20 au 29/09/20 C’est un premier film débordant d’une énergie vitale, se moquant de la bien pensance et du qu’en dira-t-on. Un film qui porte haut une féminité qui n’exclut en rien son féminisme et sa liberté. Si ses jeunes héroïnes tortillent un peu du cul, c’est qu’elles découvrent leurs corps, s’amusent des clichés, encore inexpérimentées mais moins innocentes que l’on croit. Sans le formuler vraiment, elles testent, provoquent, analysent les effets qu’elles font sur la société, sur les garçons. Mais ne nous y trompons pas, elles ont beau se pomponner, porter des tenues moulantes, elles ne sont pas à vendre. En jouant avec les codes de la séduction, de la soumission, elles expérimentent maladroitement la voie, provocante, de l’émancipation. Celle que leurs mères n’ont souvent pas obtenue. C’est une de ces bandes de filles, surnommée Les Mignonnes, qui va attirer l’attention d’Amy. Elle a alors tout juste onze ans. Il faut dire ici que ce jeune personnage fonctionne un peu comme l’alter ego de la réalisatrice au même âge, elle qui a aussi grandi entre deux cultures, la française de son pays natal et la sénégalaise du pays de ses origines parentales. Amy semble d’un naturel plutôt paisible et réservé, habituée à se plier docilement aux injonctions de ses aînés, aux volontés d’une communauté qui la surveille comme le lait sur le feu. Mais intuitivement, alors qu’elle vient d’emménager dans un appartement plus grand avec sa mère (Mariam) et ses deux frères, elle perçoit que quelque chose lui échappe. L’inquiétude monte. D’abord c’est son père qui tarde à rentrer du Sénégal, pour des raisons inexpliquées. Ensuite, c’est cette étrange chambre, qu’elle espérait faire sienne, mais que l’on…

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JU DOU

ZHANG YIMOU – Chine 1990 1h35mn VOSTF – avec Gong Li, Li Boatian, Li Wei… Scénario de Liu Heng. Du 09/09/20 au 29/09/20 L’occasion de redécouvrir un des plus beaux films chinois des années 1990, signé Zhang Yimou, cinéaste alors prometteur : révélé par Le Sorgho rouge en 1988, il réalisa ensuite les remarquables Épouses et concubine (1991), Qui ju, une femme chinoise (1992), Vivre (1994)… avant de se perdre dans des grosses productions à visée internationale. Un Harpagon chinois, teinturier de son état, s’achète, pour tenter d’assurer sa descendance, une petite merveille d’épouse, aussi belle et douce que son prénom, Ju Dou. Mais la grossesse tant désirée se fait attendre. Le vieux grigou a beau tabasser sa femme quotidiennement pour exorciser sa propre impuissance et lui en faire porter le fardeau, nul héritier ne pointe à l’horizon. Parallèlement, le sale bonhomme a pour seul employé un neveu qu’il exploite à la mesure de son avarice. Mais le jeunot a beau être soumis aux quatre volontés et aux brimades de son oncle, avec pour seul horizon la gamelle de riz au bout de ses dix-huit heures de boulot quotidien, à force de croiser régulièrement une Ju Dou qui l’émerveille autant qu’elle l’intimide, il va oublier sa condition et se laisser aller à la passion… Partagée par la jeune épouse malheureuse comme les pierres… Le ciel, la forteresse de bois, les parois multicolores formées par les immenses pièces d’étoffe séchant sur des perches en rubans ondulants, les piscines pour le bain des tissus, tout cela forme un décor somptueux pour cette tragédie de la vie ordinaire, que Zhang Yimou filme en virtuose de la scénographie et de la couleur. Venez voir cette histoire limpide, pure et belle comme son personnage-titre. « Les premiers films de Zhang Yimou sont indissociables de Gong Li, égérie…

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LIGHT OF MY LIFE

Écrit et réalisé par Casey AFFLECK – USA 2019 2h VOSTF – avec Casey Affleck, Anna Pniowsky, Elisabeth Moss… Du 09/09/20 au 22/09/20 C’est un bien étrange déconfinement que vit Rag, onze ans aux prunes, sous l’aile protectrice de son paternel. À la fois rescapés et fugitifs, ils avancent, sans but bien défini, et campent, seuls, le plus souvent dans une tente au plus profond des bois. À l’occasion, ils squattent les maisons abandonnées ou les granges délabrées croisées en chemin, en quête de moyens de subsistance et se protégeant coûte que coûte d’un environnement hostile – le plus grand danger pouvant venir des humains de passage. Une épidémie (tiens, tiens…), dont on ne sait trop si elle rôde encore ou s’est finalement éteinte, a ravagé une très large moitié de la population – une part indispensable, par ailleurs, à la survie de l’Espèce, puisqu’elle a exclusivement visé et quasiment éradiqué de la surface du globe les êtres humains de sexe féminin.Dans un tel contexte, Rag et son père n’ont qu’un objectif : rester vivants, en sécurité. Plus précisément encore, cet homme hirsute au regard vif, perpétuellement aux aguets, ne vit que pour protéger son enfant et lui inculquer un certain nombre de règles d’airain qui assureront plus tard, un jour, sa survie en autonomie. Rag, c’est de son âge, teste parfois ses limites, a la tentation de désobéir. Rag n’a pas toujours vécu comme un animal traqué, mais ses souvenirs enfantins du cocon protecteur tissé par l’amour maternel s’effilochent avec le temps.C’est le moment de préciser que Rag, malgré des apparences factices que son père s’efforce de lui conserver, cheveux courts, pantalons informes, casquette sur le nez, voix basse, fait partie des rares filles qui n’ont pas été emportées par la maladie. Et qu’à ce titre, elle n’est plus seulement…

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FAMILY ROMANCE, LLC

Mardi 22 Septembre à 19h30, à l’issue dela séance, discussion animée par Vincent Deville, Maître de conférences en histoire et esthétique du cinéma à l’Université Paul Valéry. Écrit et réalisé par Werner HERZOG – Japon/USA 2020 1h29mn VOSTF – avec Ishii Yuichi, Mahiro Tanimoto… Du 09/09/20 au 22/09/20 Quelque part à Tokyo… sous les cerisiers en fleurs d’un rose enjôleur, une jeune fille de douze ans, Mahiro, a rendez-vous avec son passé : un père fantasmé qu’elle n’a plus revu depuis sa tendre enfance. Un rêve soudain exaucé qui semble presque trop beau pour être vrai.Comme ni le titre, ni le nom du prolifique cinéaste (majeur !) allemand ne l’annoncent, autant le faire tout de suite. Cette « Romance familiale » surprenante est intégralement tournée en japonais, une langue que Werner Herzog ne maîtrise pas, mais dont il parvient à capter le ton juste. Sacré Herzog ! Qui aura décidément passé sa carrière à être là où on ne l’attend pas. D’Aguirre la colère de Dieu à Grizzly man, en passant par Le pays où rêvent les fourmis vertes, pour atterrir dans La Grotte des rêves perdus… il est impossible d’emprisonner le cinéaste dans une case étriquée. C’est là un de ses talents les plus remarquables : toujours savoir nous surprendre et, à 77 ans passés, continuer d’innover et de nous désarçonner. Magnifiquement filmé, tantôt à hauteur d’humanité, tantôt la surplombant, Family romance fait souvent oublier qu’il est une fiction. Le film est empreint d’une telle part de réalité qu’on se retrouve immédiatement troublés, délicieusement perdus comme ses protagonistes, entre chimère et pragmatisme, entre naturalisme et artificialité, entre ce qu’on aimerait croire vrai, ce qui doit l’être… Nos constructions et fantasmes propres viennent s’imbriquer à ceux des personnages. Il ne reste plus qu’à ouvrir son esprit, s’enhardir à suivre les indices oniriques qui tracent un pont…

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EVA EN AOÛT

(La Virgen de augusto) Jonas TRUEBA – Espagne 2020 2h09mn VOSTF – avec Itsaso Arana, Vito Sanz, Isabelle Stoffel, Joe Manjon… Scénario de Jonas Trueba et Itsaso Arana. Du 09/09/20 au 22/09/20 Dès le générique, la filiation avec Éric Rohmer saute aux yeux. Un prénom féminin et une mention calendaire dans le titre, un écran vermillon pour présenter l’émotive héroïne, jeune Madrilène qui choisit de passer le mois d’août dans la fournaise ; et surtout un proverbe : « Tout un chacun veut être lui-même, et moi de même », attribué au philosophe espagnol Agustin Garcia Calvo. Le cinquième film de Jonas Trueba – mais le premier à sortir en France – assume sans ambages sa dette envers le cinéaste du Rayon vert.Eva (interprétée tout en délicatesse par Itsaso Arana, une révélation) mise sur le hasard – le grand sujet rohmérien – pour égayer sa vie et son été. Au gré des visites de musées et des déambulations nocturnes dans une ville désertée par ses habitants et livrée à la canicule et aux touristes, la jeune femme déboussolée va réussir à se composer une nouvelle bande d’amis éphémères. Voilà un film d’une infinie douceur, qui prend son temps comme les vacances, souvent, l’autorisent. Les dialogues y sont tantôt légers, tantôt existentiels. La bienveillance de tous les personnages les uns envers les autres, même quand ils se croisent pour la première fois à la sortie d’un cinéma ou dans un bar, devient presque incongrue. L’absence de menace autour d’Eva renforce le mystère. La jeune femme n’est pas très bavarde, préfère écouter les autres. On ne saura rien de son passé. Tout juste apprend-on qu’elle a voulu, un temps, devenir actrice et qu’elle est « sur le point d’avoir 33 ans ». Sa pureté, sa fragilité ont quelque chose de sacré. Elle s’émeut aux larmes quand elle assiste à une…

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EPICENTRO

Hubert SAUPER – documentaire Cuba 2020 1h47mn VOSTF – Production Franco-Autrichienne. Du 09/09/20 au 29/09/20 Nous sommes tant sur cette planète ! Il y a tant de réalisateurs aussi qu’on peut ne pas se souvenir d’un nom. Il est peu probable par contre que ceux qui ont été secoués par Le Cauchemar de Darwin aient oublié le film, même s’ils n’ont plus en tête le nom de son auteur : Hupert Sauper. Voici donc son nouveau documentaire, au ton plus enjoué mais tout aussi passionnant. Un véritable condensé d’histoire, d’humanité… à l’image de Cuba, qui en est, en définitive, sa protagoniste principale, peuplée d’une multitude d’autres personnages, en particulier ceux que le réalisateur nomme les « jeunes prophètes ». Ces mômes, parfois guère plus haut que trois pommes, qui s’improvisent guides de leur île, de sa civilisation, sont malicieux, taquins, intelligents, bien plus politisés que ce qu’on pourrait imaginer compte tenu de leur âge. Ils sont fascinants à écouter et leur discours très construit, critique, détricote celui des adultes, interroge et peut paraitre un brin inquiétant. Où commence la raison, où démarre la propagande ? Mais ne peut-on se poser les mêmes questions à propos du grand voisin yankee, sauveur auto-proclamé, contre les « esclavagistes espagnols » de la petite île ? Mais à quel prix ? Passer du statut de colonie espagnole pour tomber sous le joug d’un protectorat américain non choisi ? Les USA si proches, ennemis jurés autant qu’admirés ! Ces gosses portent en eux les contradictions d’un peuple qui décrit les souffrances subies en raison de l’impérialisme américain mais rêve de Disneyland… Tout est plus complexe que les images d’Épinal dans lesquelles on essaie d’enfermer l’île d’Or. Il y a de la Rumba dans l’air, certes, et même du reggeaton (cubaton), des rires qui fusent… Des nuées de touristes qui viennent s’extasier sur le Malecón, ses vieilles…

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WHITE RIOT

Rubika SHAH – documentaire GB 2020 1h21mn VOSTF – avec The Clash, Steel Pulse, The Selecter, Tom Robinson, Sham 69 et les membres du RAR… Écrit par Ed Gibbs et Rubika Shah. Du 02/09/20 au 29/09/20 White riot, c’est d’abord une chanson, un tube incendiaire sur trois accords, un hymne punk sorti en 1977 sur le premier album d’un des plus grands groupes de rock anglais de tous les temps : The Clash. Emmené par son leader charismatique, chanteur et guitariste Joe Strummer, le groupe fait souffler un vent de rébellion sur la Grande-Bretagne de l’époque. À travers des paroles contestataires, qui évoquent les classes sociales et les communautés, il incite la jeunesse à se rebeller pour une vraie cause. « Vous plierez vous aux ordres ou prendrez-vous le dessus ? Allez vous reculer ou irez-vous de l’avant ? » Le ton est donné, car l’heure est grave. Dix ans plus tôt en effet, le député conservateur Enoch Powell demande dans un discours l’arrêt immédiat de l’immigration en Angleterre, un appel direct à la haine raciale qui va se propager comme une traînée poudre dans la culture, la politique et les quartiers populaires du pays. Le 4 juin 1976, dans l’East End de Londres, Gurdip Singh Chaggar, étudiant sikh de 18 ans, est assassiné par de jeunes néo-fascistes. C’est le début d’une série d’agressions racistes contre les populations d’origine indienne et jamaïcaine. L’extrême droite est aux portes du pouvoir.Le photographe Red Saunders, se sentant trahi en voyant les grandes figures du rock (David Bowie, Eric Clapton, Rod Stewart en tête) faire cause commune avec ces opinions réactionnaires, décide de passer à l’action. En 1976, il crée avec un petit groupe d’artistes et d’activistes dont le graphiste Roger Huddle et la journaliste Kate Webb, le mouvement Rock Against Racism, le RAR. Une protestation farouche contre la…

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LA JEUNE FILLE À L’ÉCHO

Arūnas ŽEBRIUNAS – Russie / Lituanie 1964 1h06mn VOSTF – avec Lina Braknytė, Valeri Zoubarev, Bronius Babkauskas… Scénario de Youri Naguibine, Arūnas Žebriūnas et Anatolijus Čerčenko. Pour les enfants à partir de 10 ans. ON PEUT VOIR LE FILM EN FAMILLE, MAIS ON PEUT AUSSI LE VOIR TOUT SEUL. Du 02/09/20 au 29/09/20 Nous vous en avions parlé lors du confinement, durant cette longue période où venir au cinéma était impossible : certains distributeurs, dont ED Distribution, nous avaient généreusement permis de vous proposer gratuitement des films de leur catalogue. Eh bien la voici, la dernière pépite qu’ils ont dénichée pour notre plus grand bonheur : La Jeune fille à l’écho, petit bijou d’innocente fraîcheur à venir découvrir en famille. Le film tient sur une journée – pas n’importe laquelle : la dernière journée des vacances d’été de Vika, à peine dix ans, avant que son père ne vienne la chercher. Ces vacances, elle les a passées chez son grand-père pêcheur, au bord de l’eau, sillonnant sans chaussures aux pieds la plage et les montagnes, se baignant toute nue « pour ne pas attraper froid », sympathisant avec les éléments et les considérant comme ses camarades de jeu, son cor toujours à la main, lançant des appels au large pour annoncer cette terre paradisiaque et hors du temps.Vika est libre dans sa petite robe à pois volant au vent, peut-être un peu sauvage, mais avant tout heureuse de vivre proche de la nature, en toute harmonie. Tout l’oppose à ce groupe de jeunes garçons qui parcourent aussi la plage, tour à tour désœuvrés ou en s’inventant des jeux de pouvoir, écoutant trop fort de la musique sur le transistor nasillard qu’ils baladent partout en traînant leur panier de crabes. Entre ce groupe et Vika : deux univers, deux visions du monde. Vika le sait et s’applique…