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NUESTRAS MADRES

César DÍAZ – Guatemala 2020 1h17mn VOSTF – avec Armando Espitia, Emma Dib, Aurelia Caal… Caméra d’or à Cannes 2019, Prix de la Critique à Namur, Meilleur film au festival de Santander, Magritte du Meilleur premier film…. Du 01/07/20 au 04/08/20 Après le beau et intrigant La Llorona, voici le deuxième film qui nous arrive du Guatemala cette année, et c’est une petite merveille. Nuestras madres éclaire tout un pan de l’histoire du pays, trop vite oublié et passé sous silence. Il faudra bien finir un jour par l’écouter afin que s’apaisent les douleurs des vivants et les âmes des disparus qui réclament reconnaissance et réparation.Qu’elles sont belles ces mères, ces grand-mères qui ont trop connu le soleil ! On se perdrait volontiers dans les méandres de leurs peaux burinées, forgées par les intempéries, les affres de la vie, ses joies trop courtes. À voir leurs airs dignes et graves, on devine qu’elles sont des survivantes, dans un monde qui épargne plus volontiers les reproductrices, celles qu’on peut engrosser pour perpétuer une lignée. Autour d’elles, bien peu d’hommes de leur âge, comme s’ils s’étaient étrangement volatilisés… Le film débute sur une magnifique renaissance, un retour vers l’humanité. Les gestes d’Ernesto sont aussi délicats que ceux d’une sage-femme. On ne peut s’empêcher d’en admirer la précision méticuleuse, aussi respectueuse qu’émouvante. Pourtant, dans le puzzle des ossements, d’une propreté virginale, que le garçon en blouse blanche reconstitue, il n’y a plus une once de vie. On ne s’étonnera pas longtemps qu’on puisse consacrer autant de temps à ceux qui ne sont plus, réalisant, à travers la dignité des gestes, qu’en réparant les morts, on répare aussi les vivants, leur mémoire. Ici s’ouvre la fosse qui maintenait prisonnière la parole.Une seule chose reste réellement intrigante dans cette première scène, c’est l’incroyable jeunesse de l’anthropologue…

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LETTRE À FRANCO

(Mientras dure la guerra) Alejandro AMENABAR – Espagne 2019 1h47mn VOSTF – avec Karra Elejalde, Eduard Fernández, Nathalie Poza, Patricia Lopez Arnaiz… Scénario d’Alejandro Amenabar et Alejandro Hernandez. Du 01/07/20 au 21/07/20 Avec Lettre à Franco, Alejandro Amenabar revient vers ses racines ou plutôt vers les racines du mal. La petite enfance du réalisateur, fils d’une mère espagnole et d’un père chilien contraints de se jeter dans les griffes de la dictature franquiste en fuyant celle de Pinochet en 1973, aura été marquée par l’empreinte du totalitarisme. On comprend d’autant mieux ses légitimes inquiétudes quand il déclare : « L’expression « Alors que dure la guerre » (qui est le titre original du film) signifie deux choses. D’une part, elle fait partie d’un document signé par les nationalistes au début de la guerre et qui a joué un rôle clé dans la prise du pouvoir de Franco, et a permis son installation durable. C’est aussi une phrase que je trouve très actuelle et qui s’adresse plutôt aux spectateurs : l’état de guerre est permanent. Aujourd’hui, on assiste à une résurgence des mouvements fascistes, notamment en Europe. Dans ce sens, le film parle autant du présent que du passé. » Le récit débute le 19 juillet 1936, le jour où l’état de guerre est officiellement décrété dans toute l’Espagne suite au soulèvement fomenté par une clique de généraux dont fait partie Francisco Franco. Mais la guerre idéologique a débuté bien en amont. La Sanjurjada (tentative de coup d’État du général Sanjurjo en août 1932), dont Franco s’était prudemment tenu éloigné, a posé les jalons de ce qui déchirera le pays pendant de longues décennies.Ici à Salamanque, Miguel de Unamuno, vénérable doyen de la faculté, grand homme sage à la barbe banche, est à l’image de sa ville : pendu aux lèvres…

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LE CAS RICHARD JEWELL

Clint EASTWOOD – USA 2019 2h09mn VOSTF – avec Paul Walter Hauser, Sam Rockwell, Kathy Bates, John Hamm, Olivia Wilde… Scénario de Billy Ray, d’après un article de Marie Brenner, American Nightmare : The ballad of Richard Jewell. Du 01/07/20 au 21/07/20 Il faut croire qu’Eastwood a décidé, avec l’âge, de ne plus perdre de temps. Il poursuit ainsi, au rythme stakhanoviste d’un film par an, son portrait de l’Amérique profonde, s’attachant à ses héros sans cape ni collant, ceux que l’on appelle des héros ordinaires (remember l’excellent Sully). C’est encore le cas ici : inspiré de faits réels, le film retrace l’histoire de Richard Jewell, vigile de son état, accueilli en héros pour avoir repéré et signalé la présence d’une bombe sur le parc olympique d’Atlanta lors des JO de 1996, avant d’être suspecté trois jours plus tard par le FBI d’avoir lui-même perpétré l’attentat ! La nouvelle fait vite les gros titres de la presse suite à la publication précipitée d’un article de la journaliste Kathy Scruggs dans l’Atlanta Journal-Constitution. Le film démarre quelques années plus tôt, alors que Richard est préposé aux fournitures de bureau pour la « Small Business Administration », une agence gouvernementale créée pour conseiller et défendre les intérêts des petites entreprises. Il y fait la connaissance de celui qui deviendra son avocat quelques années plus tard, Watson Bryant, excentrique et intransigeant – campé par le toujours très bon Sam Rockwell –, qui surnommera Jewell : « Radar », tant ce dernier fait preuve d’un sens de l’observation aigu et d’une grande efficacité. En quelques scènes, Eastwood dresse le portrait de Jewell et on comprend assez vite que ce dernier, malgré toute sa bonne volonté, ne sera sûrement jamais le policier qu’il rêve d’être. Car c’est son rêve à Richard : protéger et servir…

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LES PETITS CONTES DE LA NUIT

Programme de six courts-métrages – film d’animation France 2019 40mn – Pour les enfants à partir de 3 ans. Tarif unique : 4€ Du 01/07/20 au 14/07/20 Une histoire, un câlin, un bon lit, il en faut peu pour bien dormir ! Six contes-doudous pour aborder avec les tout-petits l’univers du sommeil et de la nuit LA PROMENADE DE MONSIEUR PAPIER (Ben Tesseur et Steven De Beul – Belgique 2017 8min34)Le soleil s’est levé et une belle journée s’annonce. Du matin au soir, Monsieur Papier vit des aventures ordinaires et pourtant palpitantes. Quand vient la nuit, il peut dormir sur ses deux oreilles : demain sera tout aussi formidable ! PETITE ÉTINCELLE (Nicolas Bianco-Levrin et Julie Rembauvile – France 2019, 3min06)De jour comme de nuit, une souris passe son temps cachée dans un grenier, à dévorer des livres à la lumière d’une bougie. Lorsque la flamme s’éteint, le petit rat de bibliothèque s’aventure hors de sa cachette et part à la recherche d’une petite étincelle. LA TORTUE QUI VOULAIT DORMIR (Pascual Pérez Porcar – Espagne 2008, 11min45)L’hibernation est venue pour Madame Tortue ! Ce soir, elle s’installe bien au chaud dans son lit pour y passer tout l’hiver ! C’est sans compter ses amis, qui lui ont préparé bien des surprises… LE POISSON-VEILLEUSE (Julia Ocker – Allemagne 2018 4min)C’est l’heure d’aller au lit ! Un doudou, un câlin et on éteint la lumière. Voilà le petit poisson endormi. Endormi ? Pas tout à fait… Il fait trop noir au fond de l’océan pour dormir à poings fermés ! LE RATON LAVEUR ET LA LAMPE DE POCHE (Hanna Kim – USA 2018 3min49)Une nuit, au coeur de la forêt, un raton laveur rencontre une drôle de créature. Un peu magique, un peu effrayante, mais de si bonne compagnie… Quelle belle nuit…

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LA PETITE TAUPE AIME LA NATURE

NOUS TROUVER(et où trouver la gazette)NOS TARIFS :TARIF NORMAL : 6,50€CARNET D’ABONNEMENT : 47€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)Séance sur fond gris : 4€Moins de 14 ans : 4€(paiements uniquement en chèques et en espèces) (Quid des flux RSS ?) EN DIRECT D’U-BLOG Le blog des profondeurs…(de champ)“Un sale métier” à voir sur MediapartUN SALE METIER, c’est le titre (emprunté au Voleur de Georges Darien) d’un très chouette film réalisé par Pascal Catheland il y a quelques années, qui est visible en accès libre sur le site de Mediapart pendant une semaine à partir du 26 avril 2020 : Un sale métier / Mediapart. La présentation d… LES GRANDS VOISINS, LA CITE REVEELES GRANDS VOISINS et Utopia Sainte Bernadette à MontpellierUne fois n’est pas coutume, à la suite de nos amis d’Utopia Tournefeuille, nous nous essayons à partager avec vous un film, LES GRANDS VOISINS – et de profiter autant que possible de ce moment pour discuter, ensemble, avec d’autres. San… La Lettre de Wajdi Mouawad“Nogent-sur-Marne, le 12 avril 2020Mon cher petit garçon, T’écrire ces quatre mots me bouleverse. Ils rendent si réel l’homme que tu es, en cet aujourd’hui qui est le tien, quand, dans celui qui est le mien, tu n’es encore qu’un enfant. Cette lettre je l’adresse donc à l’homme que tu n’es pas en… Source

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LA COMMUNION

(CORPUS CHRISTI) Jan KOMASA – Pologne 2019 1h58mn VOSTF – avec Bartosz Bielenia, Eliza Rycembel, Aleksandra Konieczna, Tomasz Zietek… Scénario de Mateusz Pacewicz. Interdit aux moins de 12 ans Du 01/07/20 au 04/08/20 Il y a dans le titre original de ce film polonais emballant une part d’ironie joyeuse intraduisible en français. Littéralement « Boże Ciało » signifie « la Fête-Dieu », une fête qui, si elle n’est plus tellement suivie chez nous, reste extraordinairement populaire en Pologne et donne lieu à des processions tellement colorées qu’elles prennent des allures de carnavals païens, attirant autant de spectateurs que de processionnaires. Festivités encore plus incontournables que Noël chez nous, que l’on soit pratiquant ou simple dilettante. Certains vous diront même que cette Fête-Dieu a joué un rôle fondamental dans la protection de l’identité nationale de la Pologne quand cette dernière a été démembrée au 18ème siècle par les envahisseurs russes, allemands et autrichiens. Tout un symbole, d’autant que sous l’occupation soviétique, les membres du parti au pouvoir se retrouvaient bannis s’il prenaient part à ce genre de célébration. Après trois Pater et deux Ave, on pardonnera donc aux traducteurs de ne pas avoir su restituer dans d’autres idiomes ce titre clin d’œil chargé d’allusions à l’histoire d’une nation et qui laisse présager une dénonciation sociale tout aussi cinglante que vivifiante. Pour se retrouver enlisé au fin fond d’une impasse, il suffit parfois de quelques mauvais virages. Combien en prit Daniel et de quelle nature, pour se retrouver à vingt ans ainsi stigmatisé ? Là n’est pas l’essentiel de l’histoire qui débute dans la lumière ascétique et bleutée d’un centre de détention pour mineurs. Alors que ses compagnons de galère aux gros bras semblent incorrigibles, notre grand escogriffe, au beau regard d’un gris intense, joue les enfants de chœur au sens littéral du…

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KONGO

Hadrien LA VAPEUR et Corto VACLAV – documentaire France / Congo 2019 1h10mn VOSTF – Du 01/07/20 au 21/07/20 Quelle étrange affaire que ce Kongo ! Un film perché entre songe, mythe, documentaire, un véritable ovni franchement intrigant et dépaysant.Autant il peut paraitre étrange à un occidental blanc comme un cachet d’aspirine de retrouver le matin dans sa boîte-aux-lettres la réclame d’un féticheur vous promettant amour, gloire et argent, autant ça relève en Afrique du quotidien et surtout des croyances profondes. Nous voilà rendus à Brazzaville, capitale de République du Congo, où, contrairement à notre vieille Europe, la chasse au sorciers n’a jamais fait partie des obsessions nationales, heureusement. Ce n’est pas pour autant qu’ils pullulent, mais ils sont clairement identifiés et ont pignon sur rue. Évidemment ils n’ont pas l’ allure caricaturale de ceux, affublés de baguettes magiques et de chapeaux pointus, qu’on rencontre dans nos contes à dormir debout. Ils ont clairement une utilité sociale, d’écoute, de gestion des conflits, de guérisseurs bienveillants… Médard est un de ceux-là, un Ngunza, un sacré personnage ! Il fait partie des figures locales incontournables, accueillant chacun dans son église bâtie sur une parcelle familiale où la collusion entre vie profane et sacrée est absolue. C’est ici qu’il aide ceux qui sont à la marge, qu’il calme leurs angoisses, qu’il les protège des mauvais sorts… sans oublier de les décharger de quelques deniers au passage. Car enfin, il faut bien qu’il vive, lui aussi. Et vous le verrez, il ne s’en prive pas. Sa religion ne lui impose visiblement pas le célibat… Pas bien sûr que ce soit très catholique, mais tous pourtant le baptisent l’apôtre Médard. On va le suivre dans ses tribulations ordinaires et extraordinaires, dans l’intimité des ménages, dans son quotidien imprévisible, qui va le devenir encore plus quand…

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LA BONNE ÉPOUSE

Séance en plein-air au château de Grabels, le jeudi 16 juillet. Martin PROVOST – France 2019 1h49mn – avec Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémie Lvovsky, Edouard Baer, François Berléand, Lily Taïeb, Anamaria Vartolomei… Scénario de Martin Provost et Séverine Werba. Du 15/07/20 au 04/08/20 Féministe, Martin Provost ? De film en aiguille, il défend en tout cas la cause féminine avec panache et simplicité, sans forfanterie ni emphase : Le Ventre de Juliette, Séraphine, Où va la nuit, Violette, Sage femme… il aura offert aux plus grandes actrices françaises des rôles magnifiques, de très beaux personnages à incarner. Il a l’art de magnifier les parcours singuliers et exaltants des héroïnes de l’ombre, des égéries inconnues, résistantes par besoin viscéral, vital. La Bonne épouse, film plus choral (dans tous les sens du terme, comme vous l’entendrez in fine) est de la même trempe ! Il ne laisse aucune de ses protagonistes à la traîne, même les plus secondaires. C’est un véritable régal de voir l’excellente Juliette Binoche se prêter au jeu de s’appeler « Paulette » et de s’élancer sans retenue sur les chemins de cette comédie loufoque mijotée aux petits oignons, à une époque où il était mal vu que la femme portât culotte, autrement dit pantalon. Nous sommes donc en des temps que les post soixante-huitards ne peuvent pas connaitre. Ceux, pas si reculés, où l’on pensait que les femmes « impures » avaient le pouvoir, quelques jours par mois, de faire tourner le lait des vaches et la mayonnaise… C’était le temps des culs bénis, des grenouilles de bénitier, des trousseaux de mariage qui permettaient de détrousser d’innocentes jeunettes et de les garder à sa solde, ad vitam aeternam. La femme était faite pour l’homme, comme le cheval pour le cow-boy dans les westerns en noir et blanc et…

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JINPA, UN CONTE TIBÉTAIN

Écrit et réalisé par Pema TSEDEN – Tibet/Chine 2018 1h26mn VOSTF – JINPA, Genden Phuntsok, Sonam Wangmo… Du 01/07/20 au 14/07/20 Si je te raconte mon rêve, tu pourras l’oublier ; si j’agis selon mon rêve, sans doute t’en souviendras-tu ; mais si je te fais participer, mon rêve devient aussi ton rêve. (Proverbe tibétain) Dès les premières images, assez fascinantes, on a cet étrange sentiment d’être plongé simultanément dans de multiples univers cinématographiques qui ont bercé notre cinéphilie : un peu de Kaurismaki pour ses personnages atypiques au milieu de coins paumés, un peu de Jarmusch pour ses héros décalés et rock’n roll, un peu de Sergio Leone pour sa manière de filmer les déserts et les cow boys transpirants… et même un chouia d’esthétisme à la Wong Kar Wai. Qui justement est l’heureux producteur de ce petit bijou tibétain ! Un camion file dans la poussière d’un plateau désertique, en l’occurrence le Kekexili, un endroit extraordinaire qu’on a rarement vu au cinéma – nos spectateurs pas nés de la dernière pluie se souviendront peu-être quand même du formidable Kekexili, la patrouille sauvage de Chuan Lu, première page de notre gazette de janvier 2006 !Au volant, un personnage que l’on croirait pour le coup sorti d’un Jarmusch : coiffure punkisante et perfecto en cuir, mais énorme collier traditionnel au cou, écoutant à tue-tête le O Sole Mio immortalisé par le maestro Pavarotti, ce pourrait être une version bouddhiste de Sid Vicious ou de Mad Max, et on pourrait s’attendre à voir débouler de nulle part une horde de motards post-apocalyptiques… Mais à défaut de pirates de la route, c’est un malheureux mouton que notre camionneur va croiser, ou plutôt percuter. Et voilà notre héros, bien embêté (un Tibétain par principe a un sain respect de toutes les formes de…

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CHAINED

Écrit et réalisé par Yaron SHANI – Israël 2019 1h52mn VOSTF – avec Eran Naim, Stav Almagor, Stav Patai… Du 08/07/20 au 04/08/20 Tels le côté pile et face d’une pièce de monnaie, deux films pour décrire les revers d’un même monde. On peut se contenter de l’un ou de l’autre, tant ils ont leur identité propre ; ensemble ils gagnent encore en puissance, se renforcent, tel un duo d’âmes sœurs autonomes. On vous conseille donc de ne rien louper de ce diptyque (en commençant par Chained) afin de goûter toute la subtilité de cet accord parfait. Les deux œuvres se reflètent si bien l’une dans l’autre qu’on les suspecterait presque d’avoir inventé une sorte de mouvement perpétuel. Découvrir l’une, enchainer sur l’autre, donne envie de revenir à la première et ainsi de suite, tant notre regard et notre compréhension de ce puzzle social n’en finit plus d’être nourri et d’évoluer… On plonge à chaque fois dans une humanité sans fard par une porte d’entrée différente, en se focalisant sur l’essentiel, la mise en relief d’un personnage principal jusqu’alors resté dans l’ombre. Ainsi ces points de vue adverses, ces vérités intimes mises bout-à-bout aboutissent à un portrait en creux, profond et saisissant, d’une société israélienne désorientée, rendue schizophrène et qui se cherche désespérément… Trop de rôles pour un seul homme ? Être bon flic, bon mari, bon beau-père, bon mâle reproducteur… : voilà ce à quoi aspire Rashi… Mais parfois le regard des autres nous renvoie à une autre réalité : on ne nait pas homme, on le devient…Première scène choc, dérangeante, plus par sa véracité que par son originalité. On frappe à la porte d’un appartement cosy mais sans charme. Des coups insistants, impérieux, sévères tout comme les regards de ces deux flics qui opèrent une semi-perquisition improvisée. Ils ne ménageront pas celui…