Si les gelées d’avril sont aussi terribles, c’est à cause du réchauffement climatique
PHILIPPE HUGUEN / AFPEn ce mois d’avril 2021, l’agriculture française subit de plein fouet des gelées dévastatrices pour les plantes (photo d’archive prise en janvier 2015 à Godewaersvelde , dans le Nord) CHANGEMENT CLIMATIQUE – Des viticulteurs en larmes en découvrant leurs vignes dévastées par le gel, des vergers entiers dont on sait déjà qu’ils ne donneront rien cette année et un régime de calamité agricole qui a dû être activé par le gouvernement pour indemniser les cultivateurs. En ce début du mois d’avril 2021, la France fait face à des gelées terribles pour l’agriculture. Pourtant, ces épisodes de gel au mois d’avril ne sont pas une anomalie exceptionnelle. Ils sont même relativement fréquents. Ce qui explique que la vague de froid soit à ce point destructrice pour les cultures, c’est davantage la chaleur du mois de mars qui a précédé ces phases de gel. Le climatologue Robert Vautard, directeur de recherche au CNRS et à la tête de l’Institut Pierre-Simon Laplace, une institution de référence en matière d’étude des changements climatiques, décrypte le phénomène pour Le HuffPost. Moins de gel certes, mais un printemps qui débute surtout de plus en plus tôt “Les plantes sont adaptées à leur environnement quand celui-ci est stable et par conséquent elles sont adaptées au gel tardif, qui est très dangereux pour elles”, précise d’emblée le chercheur. “Leur phénologie (c’est-à-dire le processus par lequel passe la plante au cours de son développement: l’apparition de bourgeons, la floraison etc.) est faite pour résister à ces gels tardifs.” En clair, tant que le climat suit un cours normal avec des saisons marquées, la plante reste en “sommeil” (on parle de “dormance”) pendant les mois froids, et ne commence sa croissance que lorsque les conditions sont optimales. Elle évite ainsi de se retrouver bourgeonnante ou en fleurs au moment…