El Museo del Barrio propose une triennale opportune d’art latino
L’histoire unique de El Museo lui a permis d’être à l’avant-garde de ce qui est désormais plus largement accepté comme la raison d’être des musées.
L’histoire unique de El Museo lui a permis d’être à l’avant-garde de ce qui est désormais plus largement accepté comme la raison d’être des musées.
« Médaille d’or pour le social washing, médaille d’argent pour le nettoyage social, médaille de bronze pour le déni démocratique » : le collectif Le Revers de la médaille n’a pas hésité à établir son propre podium des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024. Il a justifié son intitulé : pas question de succomber à l’euphorie estivale en balayant sous le tapis les vérités dérangeantes.
Il s’agit en fait de cela : l’effacement des personnes indésirables – sans-abri, réfugiés, mineurs non accompagnés – et de leurs « lieux de vie informels » (bidonvilles, regroupements de tentes et de caravanes, squats ou abris précaires), afin que la ville lumière apparaisse sous son meilleur angle.
Dans son rapport final concernant les interventions des pouvoirs publics envers les personnes vivant dans la rue et en habitat instable, en lien avec l’organisation des Jeux depuis mai 2023, le collectif met en lumière une stratégie en deux temps.
La première phase a consisté à éloigner les personnes migrantes loin de la capitale afin que, dans un second temps, il y ait des places disponibles dans les structures d’accueil à l’approche de l’événement :
« D’abord, pendant plusieurs mois, un système rigoureux de délocalisation de Paris vers d’autres régions françaises ; ensuite, dans les dernières semaines précédant l’ouverture des Jeux, des solutions d’hébergement en Ile-de-France pour faire disparaître les derniers campements dans la rue. »
Entre le 3 et le 25 juillet (veille de la cérémonie d’ouverture), seize opérations d’évacuation et/ou de « mises à l’abri » ont été recensées, notamment des campements situés le long du canal Saint-Denis que la flamme olympique allait traverser.
Le Revers de la médaille pourrait même se réjouir de cette mobilisation inattendue de ressources exceptionnelles. Le collectif évoque également quelques « rares bénéfices sociaux positifs » des Jeux.
Notamment l’ouverture, par la Mairie de Paris, de deux espaces d’accueil de jour pour les mineurs non accompagnés, des 256 places d’hébergement créées pour les personnes en grande précarité ou la mise à l’abri temporaire sur « sites tampons » en Ile-de-France pour des exilés qui, auparavant, auraient été systématiquement délogés hors de la région.
« Ce changement soudain (…) met en lumière la capacité de l’État à fournir ce genre de solutions, mais également sa volonté de ne le faire que dans une logique calculée de libération de l’espace public, à des fins d’événements et de réputation », souligne le rapport.
Car l’objectif de « nettoyage » est indubitable. L’Observatoire des expulsions a comptabilisé, entre le 26 avril 2023 et le 30 septembre 2024, l’éviction de 260 lieux de vie informels touchant 19 526 personnes, dont 4 500 mineurs. Cela représente une hausse de 33 % par rapport à la même période en 2021-2022.
Il s’agissait essentiellement d’évacuer les sites occupés, qui ont ensuite bénéficié d’aménagements (mobilier anti-SDF) et d’une surveillance policière renforcée afin de dissuader toute réinstallation.
Néanmoins, les hébergements créés pour l’occasion sont restés dramatiquement insuffisants par rapport aux 3 500 sans-abri identifiés à Paris lors de la Nuit de la solidarité en janvier 2024, et leur pérennité est incertaine.
En outre, d’après le collectif, les deux tiers des expulsions n’ont pas été précédées du « diagnostic social » pourtant requis depuis 2018. Et seulement 36 % ont été accompagnées d’offres d’hébergement temporaire. Enfin, 32 % des expulsions auraient été menées sans fondement légal tangible et, pour les deux tiers d’entre elles, le temps nécessaire pour se préparer matériellement ou envisager un recours n’aurait pas été alloué.
Le « nettoyage » a également visé les opposants, soulignent les auteurs du rapport. Le collectif dénonce « un abus de la garde à vue et des placements en centres de rétention administrative (CRA) », ainsi que « l’implémentation d’une justice d’exception » : jugements supplémentaires de comparution immédiate et augmentation des peines d’interdiction d’apparaître sur le sol parisien.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est ainsi félicité de la mise en œuvre de plus de 500 mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance (Micas) en juin et juillet. Émanant des lois antiterroristes et exemptées de tout contrôle juridictionnel, celles-ci ont contribué à restreindre les contestations contre les Jeux.
La semaine précédant cet événement, 70 individus, parmi lesquels des militants d’Extinction Rebellion et des journalistes, ont été placés en garde à vue « sous des prétextes fallacieux ». La grande majorité des procédures a été classée sans suite, mais elles ont permis un « fichage policier sans aucun fondement légal », déplore le collectif, qui redoute « la pérennisation de ces pratiques » visant à « réprimer l’expression politique d’opposition ».
Face à toutes ces critiques, le discours officiel s’en tient à un déni total de cette politique. Cette dernière maintient le statu quo : le système actuel « continue de générer structurellement du sans-abrisme dans la capitale et la région en n’offrant en majorité que des hébergements temporaires », perpétuant ainsi le « cycle infernal des campements et des démantèlements ».
Par conséquent, en ce qui concerne leur coût financier et leur impact environnemental, Paris 2024 s’est seulement avéré légèrement moins mauvais que les éditions précédentes, notamment celle de Rio 2016 qui avait entraîné des expulsions massives de populations précaires ou indigènes, ou celle de Londres 2012 qui avait stimulé un puissant processus de gentrification.
« La France, comme ses prédécesseurs, aura utilisé les Jeux comme une occasion d’accentuer sa politique d’exclusion et de maltraitance sociale envers les plus marginalisés », conclut le rapport.
Être entouré de livres n’immunise pas contre les fluctuations économiques. Depuis le printemps passé, Emilie Grieu, créatrice de la librairie Les Pipelettes à Romainville (Seine-Saint-Denis), a « souvent été à découvert dès le dix de chaque mois », partage-t-elle. « C’est inédit », précise cette quadragénaire dynamique.
Pour les environ 3 700 librairies indépendantes présentes en France (au sein de 25 000 points de vente de livres au total, y compris hypermarchés et stations-service, selon le ministère de la Culture), l’année 2024 s’annonce comme un challenge. Après l’enthousiasme des lecteurs et lectrices pour leur librairie de quartier, qualifiée de « commerce essentiel » durant la crise de la Covid, les ventes stagnent.
Selon l’Observatoire de la librairie française, les ventes reculent même pour les livres, hors papeterie (- 0,9 % de janvier à septembre 2024 par rapport aux neuf premiers mois de l’an passé).
Pour les plus petites librairies, celles dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 500 000 euros, comme Les Pipelettes, la condition devient alarmante. D’après une analyse du cabinet Xerfi, de nombreux commerces pourraient faire face à la faillite dès l’année prochaine. Unique au monde grâce à la densité de son réseau, essentielle pour le lien social et le tissu territorial autant que pour l’échange d’idées, cette industrie se retrouve prise dans un redoutable effet ciseau.
D’une part, les coûts ont fortement grimpé depuis 2021. L’énergie en tête. Les plus grandes librairies indépendantes, parmi les plus coûteuses à chauffer, ont enregistré une hausse de 150 % de leur facture d’électricité.
Contrairement aux boulangers, d’autres commerçants « essentiels », les libraires n’ont pas bénéficié de tarifs plafonnés. Résultat ? Comme beaucoup de patrons de PME, certains libraires expriment parfois le sentiment de « travailler pour Engie », confie Amanda Spiegel, à la tête de Folie d’encre à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et vice-présidente du Syndicat de la librairie française (SLF).
En outre, la flambée des prix des carburants impacte également les frais de transport (+13 % depuis 2021) que supportent les libraires : ils doivent financer l’acheminement des livres commandés et le retour des invendus au distributeur.
Ce n’est pas tout. Les commerces indépendants, généralement situés en centre-ville, doivent aussi gérer la hausse des loyers, un important poste de dépenses. Dans le quartier populaire en transformation de Romainville, Emilie Grieu doit débourser 3 000 euros par mois pour 70 mètres carrés de surface de vente en rez-de-chaussée et un sous-sol de 30 mètres carrés.
Concernant le personnel, souvent mal rémunéré, il a fallu augmenter les salaires (+10 % de masse salariale) pour faire face à l’inflation, atteignant en 2024 un salaire moyen de 1 720 euros nets, somme modeste pour des diplômés engagés et cultivés.
Dans les librairies indépendantes, la masse salariale représente une part plus conséquente du budget (environ 20 % contre 14 % à la Fnac, 10 % en grande surface, 5 % sur Amazon). C’est logique : conseiller les clients, valoriser des titres méconnus et inviter des auteurs requiert du temps et des compétences. « C’est vital », résume Emilie Grieu, qui emploie Cécile, libraire expérimentée en CDI, et un stagiaire, Alexis, apprenti libraire et passionné de sciences humaines.
À l’opposé, les prix ne suivent pas. Fixés par les éditeurs selon la loi Lang de 1981 sur le « prix unique du livre », ils n’ont crû que de 2,2 % en moyenne en 2024. Cette législation a le mérite de protéger l’écosystème des librairies indépendantes de la concurrence des grandes surfaces, sauvegardant ainsi la pluralité éditoriale.
Le souci, c’est que les remises accordées par les éditeurs aux libraires, d’environ un tiers du prix de vente, ne suffisent plus : « Il faudrait obtenir 38 % à 40 % », estime Emilie Grieu. En conséquence, les marges des librairies se resserrent. Cette année, elles ne dépassent pas 1 % de leur chiffre d’affaires moyen, l’un des taux de marge les plus bas dans le commerce de détail, « avec les fleuristes », nous informe-t-on.
Les livres deviendraient-ils jetables ? En termes logistiques, c’est certain. Toutes catégories confondues, du manuel scolaire au livre de cuisine en passant par le roman, environ 75 000 publications voient le jour chaque année, soit trois fois plus que dans les années 1990. Et ce, alors même que la population n’a augmenté que de 20 % et que les Français ne lisent pas davantage.
Bien que cette richesse puisse illustrer une diversité bienvenue dans l’offre de lecture, il en résulte qu’à peine arrivées en rayon, les nouveautés doivent céder la place à des titres encore plus récents. « Nous passons notre temps à décharger et à remplir des cartons », témoigne Anne Martelle. La production éditoriale pousse les cadences à un rythme insoutenable :
« On n’a plus le temps de lire ! s’écrie sa collègue Amanda Spiegel. Dans ces conditions, on ne parvient plus à faire découvrir les livres, on perd l’essence même du métier. »
Cette précipitation impacte également l’empreinte carbone de la filière : l’écologie était l’un des thèmes majeurs des rencontres nationales de la librairie, tenues à Strasbourg en juin dernier. Au début de l’année, l’association de libraires indépendants Pour l’écologie du livre a lancé une « trêve des nouveautés », sous l’égide de sa cofondatrice Anaïs Massola, libraire au Rideau rouge, à Paris.
Ingénieux, les participants ont refusé certains ouvrages selon des critères délibérément surprenants (comme la couleur de la couverture…). Cette initiative incitera-t-elle les éditeurs à réduire leur production (un peu) ? Les libraires auraient tout à y gagner, car le rythme élevé des commandes et des retours pèse sur leur budget.
Et après ? « Déjà sur le fil, écrivent les spécialistes de Xerfi, la situation financière des librairies (indépendantes, NDLR.) pourrait encore se détériorer dans les années à venir ». Dès 2025, précisent-ils, les plus petites pourraient encaisser des « pertes considérables » et des fermetures.
Cette vulnérabilité menace la pluralité de l’offre culturelle en France et soulève également une question politique. Dans un contexte économique délicat, les libraires se trouvent en effet exposés aux manœuvres de riches entrepreneurs d’idées, souvent proches de l’extrême droite. En septembre 2023, Vivendi, le groupe dirigé par Vincent Bolloré, a acquis l’Écume des pages, célèbre enseigne parisienne située à Saint-Germain-des-Prés.
Cet automne, un autre milliardaire « patriote » (sic) s’intéresse aux librairies indépendantes : Pierre-Edouard Stérin, leader du fonds Otium Capital, finance le projet nommé « Périclès » à hauteur de 150 millions d’euros pour « l’enracinement, l’identité » et « l’anthropologie chrétienne ».
Après avoir échoué l’an passé à acquérir le groupe Editis (Belfond, Julliard, Robert Laffont…) puis, en août dernier, le magazine Marianne, il a publié une annonce. Il recherche « un entrepreneur » afin de constituer d’ici cinq ans « un réseau de 300 librairies indépendantes dans les régions françaises » qui organiseraient « plus de 5 000 événements culturels locaux ». L’objectif ? « Réinventer le concept de librairie multi-activités avec une offre culturelle au service des familles ». Une bataille culturelle est en cours.
Dominique Morisseau médite sur l’identité et sur les possibilités du langage dans sa nouvelle pièce, qui se déroule en Haïti.
À Porto Rico, colonie des États-Unis depuis plus de 120 ans, un air de changement se fait ressentir. El Hangar apporte sa pierre à l’édifice, en joie et en musique.
The post Un hangar queer au cœur de la résistance politique appeared first on VICE.
À Porto Rico, colonie des États-Unis depuis plus de 120 ans, un air de changement se fait ressentir. El Hangar apporte sa pierre à l’édifice, en joie et en musique.
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« J’échangerai un Airbnb contre un voisin et une maison », « Medellín n’est pas à vendre – arrêtez la gentrification » ou encore « Digital nomads, colonisateurs temporaires ». Ces affiches ont envahi presque tous les murs du quartier animé de Provenza à Medellín, en Colombie. Cet affichage est l’œuvre d’Ana Maria Valle Villegas, habitante de l’un des quartiers de la ville les plus touchés par l’afflux massif de digital nomads. Elle a passé un vendredi après-midi d’avril à placarder des affiches dans tout le quartier. Son travail a ouvert le débat sur Medellín Twitter, et est arrivé jusqu’aux oreilles des expats du groupe Facebook Medellin Expats, qui se sont alors plaint du soutien public que les affiches ont reçu. Le sujet a même fait l’objet de quelques billets d’humeur dans des journaux locaux. Publicité « Je vis dans une zone où les loyers ont augmenté, et des locataires ont dû déménager parce que les propriétaires voulaient transformer leurs biens en Airbnb’s ou les louer à des étranger·es pour un prix exorbitant, explique-t-elle à VICE. Les potes, la famille et moi-même ; on en a tout·es fait l’expérience. » Ana Maria Valle Villegas (de face) et une amie placardent des affiches à Medellin, en Colombie. Avec l’aimable autorisation d’Ana Maria Valle Villegas. Et si on jouait à « repérer le digital nomad » ? C’est pas compliqué. Pensez à un backpacker, mais sans les galères : remplacez l’énorme sac à dos par un tote bag rempli d’une quantité ridicule de produits Apple qui seront soigneusement arrangés pour la dernière story Insta avant de clôturer la journée, juste à temps pour l’happy hour. Un dernier indice ? 76% des digital nomads sont blanc·hes. Avant la pandémie, l’expression « digital nomad » n’apparaissait que dans des groupes Facebook niches et des…
Est-ce que c’était couru d’avance que vivre dans les grandes villes coûte un bras ? À Bruxelles, le prix moyen pour louer un appartement a quasiment atteint les 1 100 euros par mois. Même les villes pourtant relativement protégées par les tendances à la hausse connaissent en ce moment une flambée des prix – Marseille en est un bel exemple. En plus, on ne peut pas dire que les logements mis sur le marché ont de quoi nous faire fantasmer (mes recherches Immoweb me le confirment tous les jours), ni les comportements de certain·es propriétaires d’ailleurs. Franchement, on aurait plutôt tendance à se résigner, comme si on ne pouvait que rester impuissant face à cette réalité. Ce n’est pas l’avis de Mathieu Van Criekingen, enseignant-chercheur en géographie et études urbaines à l’ULB et auteur du livre Contre la gentrification (La Dispute, 2021), dans lequel il remet en question le fait que la gentrification des quartiers populaires – et l’augmentation des loyers qui s’y fait – soit inévitable. Pour lui, il s’agit de repolitiser les questions urbaines et sortir le logement des lois du marché. Son discours se trouve donc à des kilomètres de ceux qui discutent de ces problématiques comme étant détachées de toute conflictualité sociale. On a été le rencontrer pour parler du fait que derrière l’apparente fatalité de la hausse des loyers, il y a avant tout des rapports de forces politiques. VICE : Est-ce qu’il faudra bientôt être riche pour vivre à Bruxelles ?Mathieu Van Criekingen : Oui. En tous cas pour habiter dans des conditions où les frais liés au logement ne mangent pas 40, 50 ou 60% du budget [ce chiffre peut aller jusqu’à 70% pour les bénéficiaires de certaines aides sociales, NDLR]. C’est une tendance qu’on observe déjà depuis 15, 20 ans. On voit…
Dans notre série Occuper pour résister, on s’immerge dans des lieux occupés pour tenter de comprendre comment les gens s’organisent et militent pour leurs droits. Il y a les étudiant·es qui restent avec leur famille, puis il y a celles et ceux qui partent. Alors que le coût des loyers et le prix de l’énergie continuent de grimper, les premières envies d’indépendance deviennent complexes. Si l’on ajoute, aux prix exorbitants, les propriétaires avares voire carrément salauds, les colocs aléatoires et le charme douteux de certaines habitations – à base de souvenirs puants de pigeons et de souris affamées, je parle en connaissance de cause -, naviguer entre les obstacles peut autant vous épuiser que complètement vous plomber le moral. Je me pose alors la question : est-ce qu’il faudra bientôt être riche pour vivre en ville ? Je veux dire, y vivre bien ? Zoé* (26 ans), étudiante en psychologie à Bruxelles, a fait un choix que beaucoup pourraient considérer comme peu attrayant et radical face à cette crise : vivre en squat. Pourtant, le soir de son déménagement, il y a un an et demi, l’excitation l’empêche de dormir. « J’avais l’impression de vivre une crise maniaque. C’était un nouveau truc qui se mettait en place dans ma vie », me confie-t-elle lorsque je la rencontre un vendredi de fin d’été, où l’appréhension de la rentrée commence doucement à se faire ressentir. Un squat dans la capitale des logements vides Au début de ses études, Zoé s’en sort encore avec des bons plans ; comme quand elle dort dans le garage d’une maison pour 250 euros par mois, qu’elle finance avec un job d’appoint. Mais avec l’augmentation des prix du logement et les demandes de bourse d’études qui n’aboutissent pas, ça devient de plus en plus compliqué pour elle. «…
Pour aller en cours, je passais souvent par Cureghem, à Anderlecht, devant un bâtiment avec plein d’affiches. On pouvait y lire en grand la phrase taguée « Promoteur, à ta tour d’avoir peur ». En novembre 2021, une action de résistance contre la gentrification a eu lieu à cet endroit, au bord du Canal, près du bassin de Biestebroeck. Plusieurs personnes du quartier et des militant·es ont occupé ce bâtiment menacé d’être détruit par des promoteurs immobiliers. Mené par le Foyer de Résistance, ce mouvement avait pour but de dénoncer le projet A’Rive (anciennement nommé Key West) qui projette de remplacer le bâtiment par une immense tour d’appartements, dont le prix au mètre carré est de minimum 2 700 euros si l’on en croit le prix annoncé. Triste nouvelle mais pas étonnant. La gentrification à Bruxelles ne date pas d’hier, y’a qu’à voir certains quartiers à Molenbeek ou Saint-Gilles. Cela dit, je me suis quand même demandé ce que pensaient les habitant·es du quartier, en quoi ce projet allait impacter leur vie ? Pour répondre à mes questions, j’ai discuté avec plusieurs habitant·es de Cureghem : Ali (éducateur à Molenbeek), Nordine (éducateur à Anderlecht), Ahmed ( coordinateur du centre de jeunes d’Anderlecht) et Ilham (secrétaire et animatrice du centre de jeunes d’Anderlecht). Ali (33 ans), éducateur à Molenbeek VICE : Depuis combien de temps t’habites dans le quartier ? Ali : Depuis que je suis né, donc 33 ans. J’apprécie l’environnement, je m’y sens bien. Même s’il y a tous les travers d’un quartier, c’est chez moi. Il y a beaucoup de solidarité, d’entraide, tout le monde connaît tout le monde. C’est un petit village. Tu constates une gentrification progressive ?Oui, je la ressens à travers les travaux. J’habite à la chaussée de Mons et derrière chez moi, ils sont…
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