Get in—Nous poursuivons un Waymo vers l’avenir
Talonner un robotaxi pendant des heures et des heures est bizarre. Et révélateur. Et suscite la jalousie. Mais un monde sans conducteur arrive pour nous tous. Alors ferme la porte et boucle ta ceinture.
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Les syndicats exigent des « salaires dignes » alors que la reprise inégale de la crise de la dette laisse de nombreuses personnes en difficulté face à des coûts plus élevésUne grève nationale des employés du secteur public et privé semble prête à paralyser la Grèce mercredi alors que le gouvernement pro-entreprise du Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, est soumis à une pression croissante pour faire face à une crise du coût de la vie qui s’aggrave.Les syndicats demandant des « salaires dignes » face à l’augmentation des coûts pour les consommateurs et à l’élargissement des inégalités de richesse ont promis que la grève de 24 heures mettrait le pays à l’arrêt, avec des manifestations prévues dans des villes à l’échelle nationale.
L’enquête des Communes sur la montée du contenu nuisible sur les réseaux sociaux devrait également convoquer les dirigeants de Meta et TikTokLes députés doivent convoquer Elon Musk pour témoigner sur le rôle de X dans la propagation de la désinformation, dans le cadre d’une enquête parlementaire sur les émeutes au Royaume-Uni et l’augmentation du contenu IA faux et nuisible, a appris le Guardian.Des dirigeants de haut niveau de Meta, qui gère Facebook et Instagram, ainsi que de TikTok devraient également être appelés à répondre à des questions dans le cadre d’une enquête de la commission des sciences et de la technologie des Communes sur les réseaux sociaux. Continue reading…
Des forfaits solidaires : c’est la nouvelle initiative des responsables de la station de ski Alti Aigoual, située dans les Cévennes gardoises. Le concept : en acquérant un forfait de ski dès à présent, vous vous engagez à venir, et si la station ne fonctionne pas, votre “cagnotte” sera convertie en bons d’achat. “C’est une des dernières options, admet le cogérant de la station Denis Boissière sur France Bleu Gard Lozère. Nous avons besoin d’approximativement 40 000 euros pour garantir la finalisation de l’ouverture“. Le directeur de la station ajoute : “On se retrouve dans une situation plutôt paradoxale. Techniquement, toute la station sera prête. Il manque environ 40 000 euros pour ce qui est des assurances, des principaux fournisseurs et d’autres éléments”.
Devrait-on envisager de renoncer au ski ? “Si nous étions dans les Alpes et les Pyrénées, je répondrais oui, probablement même dès maintenant. Ici, nous avons encore une véritable valeur ajoutée pour la population locale qui peut encore profiter du ski ; il n’existe pas d’autre station de ski à proximité. Oui, cela va finir par s’arrêter, mais peut-être dans cinq ou dix ans. Dix ans d’activité neigeuse, sans investissement majeur, cela a son importance. “
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La station assure : aucun risque en cas de non ouverture ou d’ouverture inférieure à 10 jours : “vos achats solidaires de forfaits seront convertis en bons d’achat“
– à Cafét’Aigoual, le self-service de montagne de la Station Alti Aigoual qui assurera son ouverture
– à la location de VTT à Station Alti Aigoual (de Mai à Septembre)
– au restaurant ou aux gîtes de l’observatoire (d’Avril à Octobre)
– sur gem-bikes.com ( gem-bikes.com & gem-bikes/Enduro )
– dans un des 4 magasins de vélos partenaires * GEM Bikes Ganges – Ganges Et Montpellier * Culture Vélo Montpellier-Le Cres * Culture Vélo Alès – Pôle Vélo Alès * GIANT STORE ALES
La concurrence actuelle entre les États-Unis et la Chine ne se limite pas à la technologie, elle englobe aussi le domaine financier. L’Empire du Milieu adopte une approche progressive pour internationaliser sa monnaie, visant à en faire, à terme, un concurrent sérieux au dollar.
Cependant, la finance chinoise dépend encore considérablement aujourd’hui de l’accès à la devise américaine. Selon une récente analyse de Robert Greene, chercheur à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, cette tendance est loin d’être sur le point de changer.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a suscité de nombreuses sanctions économiques, notamment le gel des réserves du pays. Vladimir Poutine avait pourtant anticipé cette situation en diminuant la proportion de la monnaie américaine dans les réserves officielles. Néanmoins, début 2024, on estimait que près de 350 milliards de dollars de réserves russes étaient gelés, dont 65 milliards de devises américaines.
Si la Banque centrale de Chine devait entamer un processus similaire de désengagement de ses réserves officielles en dollars, elle serait confrontée à des défis bien plus conséquents : alors que la Russie possédait 125 milliards de réserves en dollars en 2019, la Chine en détenait 1 900 milliards à la fin 2023, soit quinze fois plus. Remplacer de tels montants n’est pas une mince affaire.
Il est vrai que la détention de bons du Trésor américain par la Chine est en déclin. Cependant, en septembre dernier, le pays en possédait encore pour 772 milliards, demeurant le deuxième créancier international de la dette publique américaine, juste derrière le Japon.
De plus, comme le souligne Robert Greene, ces données officielles ne tiennent pas compte des réserves en dollars que la Banque centrale chinoise détient en dehors des États-Unis, que ce soit en Europe ou dans des centres financiers offshore, ni l’acquisition de dette d’entreprises publiques américaines.
Enfin, l’ambition de diversification des réserves officielles chinoises se heurte à une contrainte structurelle : il n’existe pas d’alternative solide au dollar. L’euro et le yen ne présentent pas de marchés aussi vastes et liquides que ceux du dollar.
L’intérêt de l’étude réside dans le fait qu’au-delà de la Banque centrale chinoise, une grande partie du système financier du pays est connectée au dollar. Les banques locales sont les plus importantes au monde en termes d’actifs. Elles se financent majoritairement en dollars pour mener à bien leurs activités internationales et, ces dernières années, elles ont souvent dû faire face à un niveau de dettes supérieur à celui de leurs actifs en dollars. Beaucoup des financements liés au projet de nouvelles routes de la soie ont été effectués en dollars, rappelle Robert Greene.
De plus, des fonds d’investissement non américains opérant en dollars jouent un rôle quant à la finance de startups chinoises qui alignent avec l’objectif du gouvernement de promouvoir des technologies avancées. Les données révèlent également qu’entre 2018 et 2023, entre 20 % et 50 % des fonds de capital-risque en Chine ont été cotés sur les marchés américains.
Les autorités chinoises ont signalé aux entreprises qu’il serait préférable, à l’avenir, de privilégier des introductions en Bourse en dehors des États-Unis, notamment à Hong Kong. Mais sur le marché boursier de cette île, les transactions sont réalisées en dollar de Hong Kong. Il est à noter que cette devise locale est liée par un taux de change fixe à la monnaie américaine. Comme le met en lumière une étude de la Banque de France, « Hong Kong reste un maillon clé pour l’intégration financière internationale de la Chine », suggérant que ce lien de dépendance entre la monnaie locale et le dollar américain est destiné à perdurer.
De plus, la région administrative spéciale dispose d’un système local pour le règlement de transactions en dollar, le CHAT (Clearing House Automated Transfer System), auquel sont connectés environ trente établissements financiers de Chine continentale et qui gère des transactions mensuelles totalisant 2 000 milliards. Il est difficile de renoncer à cette autoroute de flux de capitaux.
La Chine a certes établi de nouvelles routes financières surtout avec des pays émergents, pour faciliter les transactions internationales en renminbi. Ces opérations de capitaux englobent aujourd’hui environ 1 400 établissements financiers qui doivent passer par un peu plus de 150 grandes institutions appartenant à des groupes financiers dont certaines filiales sont fortement intégrées au système financier américain.
Bien que la part du dollar dans les flux de capitaux internationaux de la Chine ait considérablement diminué et soit désormais surpassée par la monnaie chinoise, cela est davantage dû aux achats par des acteurs économiques en Chine continentale de titres financiers en renminbi à Hong Kong.
Quoi qu’il en soit, le système bancaire et financier chinois se révèle étroitement lié à son homologue américain. Une rupture brutale de ce lien engendrerait des conséquences significatives sur le fonctionnement de l’économie réelle. Étant donné l’ampleur des transactions en jeu, une rupture progressive prendrait des décennies.
Face à l’absence d’une devise clé alternative au dollar, le seul moyen pour la monnaie chinoise de gagner en puissance réside dans sa capacité à persuader le reste du monde de l’adopter de manière plus significative. Cela reste encore un chemin long à parcourir aujourd’hui.
L’administration Biden s’est concentrée sur les entreprises chinoises développant des modèles d’IA de pointe, mais Donald Trump pourrait adopter une approche beaucoup plus large.
Stephen Moore suggère qu’adopter une perspective européenne “plus socialiste” pourrait nuire aux futures négociations commerciales transatlantiques.Un conseiller de haut niveau du président élu des États-Unis, Donald Trump, a déclaré que le Royaume-Uni devrait s’aligner sur le modèle économique américain de “libre entreprise” plutôt que sur le système européen “plus socialiste”, alors que les spéculations augmentent concernant les termes d’un éventuel accord commercial transatlantique.Stephen Moore, un conseiller économique senior de Trump, a affirmé que si le Royaume-Uni se dirigeait vers le modèle américain de “liberté économique”, il y aurait plus de “volonté” de la part de l’administration entrante de parvenir à un accord commercial entre les deux pays. Continue reading…
Gibles, une petite commune de 580 habitants dans le département de Saône-et-Loire, a failli perdre sa dernière boutique, la boulangerie-épicerie située sur la place du marché que ses propriétaires désiraient céder depuis dix-sept ans. Les habitants de ce village de Bourgogne-Franche-Comté auraient alors été contraints de prendre la voiture et de parcourir au moins dix minutes pour se ravitailler.
Cependant, le commerce a trouvé des nouveaux propriétaires et a rouvert ses portes en juin dernier après plusieurs mois de travaux. Chez Cocotte propose désormais un pain principalement élaboré avec des farines anciennes, locales et biologiques, ainsi que des produits d’épicerie majoritairement issus de l’agriculture biologique. Le projet n’aurait pas pu se concrétiser sans l’intervention de Villages vivants, une coopérative immobilière rurale et solidaire.
Cette dernière, dont la mission est de faciliter l’implantation de commerces et de lieux de convivialité dans les villages, a en effet acquis les murs et le fonds de commerce pour les louer à ses repreneurs qui n’avaient pas les moyens de cette acquisition. Le coût de cet achat : 80 000 euros, auxquels s’ajoutent 265 000 euros de travaux.
Un bâtiment à Meximieux dans l’Ain pour une association de citoyens autour d’un projet d’alimentation durable, une ressourcerie en Lozère pour réparer des objets… Depuis sa création en 2018, Villages vivants a acquis 24 lieux pour y implanter des activités à fort impact social.
Le loyer payé par les initiateurs de projet est « calculé pour être soutenable », précise Anne-Sophie Daudon, responsable de l’accompagnement des projets ESS de Villages vivants. De plus, durant la première année, ils n’ont souvent pas de loyer à régler.
Villages vivants est une société coopérative d’intérêt collectif (Scic) qui regroupe dans son sociétariat des citoyens, des collectivités et des locataires. Elle emploie maintenant quinze salariés, qui sont urbanistes, architectes ou issus du secteur du bâtiment. Depuis ses débuts, la Scic a levé plus de 2,5 millions d’euros auprès de fonds d’investissement éthiques, de l’État, de la Banque des territoires, de fondations, etc.
En Occitanie, la Scic Bien commun travaille également à la revitalisation des villages et des petites villes. À Cazes-Mondenard, commune de 1 195 habitants du Tarn-et-Garonne en manque cruel de petits logements pour personnes à revenus modestes, elle porte par exemple le projet de rénovation de la maison Mazet. Celui-ci proposera à partir de l’automne 2025 huit appartements à prix abordables destinés aux jeunes et aux seniors autonomes. Au rez-de-chaussée, le bâtiment abritera une épicerie multiservices.
Établie l’année dernière, la Scic fonctionne comme une foncière : elle acquiert et rénove de manière écologique des bâtiments en dégradés au cœur des bourgs pour les louer à des tarifs abordables sous forme de logements et de locaux d’activité. Mais elle agit également comme bureau d’études, mettant des ingénieurs à la disposition des collectivités locales, réalisant des diagnostics territoriaux, et travaillant sur la mixité des usages ainsi que sur la faisabilité architecturale, juridique et financière de leurs projets de réhabilitation de leur patrimoine.
Les huit salariés de la coopérative font partie de son sociétariat, aux côtés de financeurs comme France active et de collectivités comme la commune de Cazes-Mondenard.
Outre les subventions des collectivités, la Scic a levé des fonds via la plateforme citoyenne lita.co, où les épargnants investissent leur argent pendant plusieurs années en sachant qu’il sera dirigé vers des projets engagés.
A Poix-Terron, petite commune des Ardennes comptant près de 900 habitants, un tiers lieu devrait voir le jour en 2025 dans une ancienne halle de marchandises de la SNCF. La locomotive occupera un espace d’environ 400 m2 pour 9 000 m2 de zone extérieure. On y trouvera des espaces de biodiversité, une voie verte, une ressourcerie, des jardins partagés… ainsi que des activités axées sur la formation, l’emploi, l’alimentation et le développement durable.
En attendant, un espace de préfiguration de 100 m2 est accessible au public, proposant déjà un fab lab, des lieux de restauration, de formation, de conférences, des animations culturelles locales, un club photo… Environ 300 personnes par mois viennent le découvrir.
Pour le porteur du projet, la Fédération des familles rurales des Ardennes, qui gère de nombreuses crèches et centres de loisirs, il s’agit d’explorer de « nouvelles formes de lien social », explique Thibault Pay, directeur de l’association Pix’in-La locomotive, qui supervise le tiers lieu. Cette dernière, qui compte trois salariés, bénéficie du soutien de l’État, de la région et de fondations privées. Toutefois, c’est la commune de Poix-Terron qui finance les travaux et a déjà engagé 2 millions d’euros pour la réhabilitation du site.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le débat « Les campagnes sont-elles vraiment abandonnées par l’État ? », le vendredi 29 novembre à 14 h 30 aux Journées de l’économie autrement, à Dijon. Voir le programme complet de cet événement organisé par Alternatives Économiques.
Les citoyens américains résidant dans un parc de mobile homes en Californie, ou près d’une usine désaffectée dans le Michigan, et ayant voté pour Donald Trump, ont-ils manqué de compréhension ? C’est ce qu’ont insinué certains analystes pour commenter la défaite des démocrates, soulignant le paradoxe entre cet échec électoral et le bilan économique plutôt positif du président en fonction, Joe Biden.
Sa tactique, axée sur un investissement public massif, un protectionnisme réajusté pour favoriser le développement des industries écologiques, ainsi que des augmentations fiscales, semblait avoir porté ses fruits : depuis l’entrée en fonction de Biden, l’emploi a augmenté de 12 %, le salaire moyen de 19 % et le taux de chômage est tombé à 4,1 %, approchant son plus bas historique. Tout cela tout en freinant l’envolée des prix causée par la pandémie de Covid et la guerre en Ukraine.
Plus qu’un simple slogan électoral, les « Bidenomics », appellation de cette stratégie économique, ont marqué un véritable changement idéologique aux États-Unis, avec le retour de l’État au cœur des préoccupations.
Pourtant, seulement un quart des personnes interrogées par CNN au lendemain des élections présidentielles estimaient que leur situation économique s’était améliorée par rapport à il y a quatre ans, les autres y voyant au mieux une stagnation, et souvent une dégradation.
Parmi ceux qui ont une vision négative de la situation économique, 70 % ont voté Trump. Comme en 2016, le magnat a reçu le soutien de la classe moyenne, que les démocrates espéraient bien récupérer.
Comment expliquer ce paradoxe apparent, entre un bon bilan macroéconomique pour Joe Biden et une désapprobation des électeurs vis-à-vis des démocrates en matière économique ?
Les attentes étaient élevées lors de l’investiture de Biden : le pays sortait d’une récession post-pandémie de Covid-19, la reprise demeurait fragile et le chômage atteignait 14,7 %. En réponse aux crises majeures, le président a débloqué des milliards de dollars en crédits d’impôts et allocations pour préserver le pouvoir d’achat des ménages et soutenir l’activité économique.
Cette approche a porté ses fruits, mais a conduit à un creusement du déficit public. Actuellement, la dette fédérale s’élève à 35 500 milliards de dollars, soit une hausse de 29 % depuis l’arrivée de Biden à la Maison Blanche.
Une somme que les Américains appréhendent de devoir rembourser, alors que l’inflation les a contraints à épuiser leur épargne accumulée pendant la période de Covid pour maintenir leur consommation, une fois les aides exceptionnelles stoppées. 37 % des ménages affirment qu’ils seraient incapables de couvrir une dépense imprévue de 400 dollars sans recourir à un endettement.
<pPourquoi les aides publiques n’ont-elles pas suffi ? Très vraisemblablement parce que les salaires n’ont pas évolué parallèlement à l’inflation. Durant la campagne, les Démocrates ont souligné que l’augmentation des prix commençait enfin à ralentir. Cependant, les électeurs n’ont pas oublié le déroulement complet de la séquence inflationniste.
En effet, même si la hausse de l’inflation est désormais moins rapide, nous sommes encore loin d’une déflation (une baisse des prix), qui permettrait d’annuler les hausses précédentes. Certaines dépenses nécessaires ont connu une forte augmentation entre l’investiture et la défaite de Biden : + 23 % pour le logement et l’alimentation, + 13 % pour le transport, + 12 % pour l’éducation et + 8 % pour la santé.
Une augmentation des prix ne constitue pas nécessairement un problème… si les salaires progressent en conséquence. Ce qui n’a pas été le cas de manière suffisante. L’économiste Lucas Chancel a récemment rappelé qu’entre 2020 et 2023, le revenu disponible avant redistribution des 50 % des Américains les moins riches a crû moins rapidement que celui de l’ensemble de la population. En revanche, entre 2016 et 2020, la moitié la plus pauvre de la population avait vu sa situation se renforcer davantage que la moyenne.
« L’inflation a sapé le pouvoir d’achat. Les salariés n’oublient pas qu’ils ont été lésés pendant la période où l’inflation était supérieure à la hausse de leur salaire », confirme François Geerolf, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
En tenant compte de l’inflation et de la distribution des emplois par secteur, le salaire horaire moyen a diminué de 1,54 dollar entre 2020 et 2024 aux États-Unis.
« Une grande partie du vote pour Trump est le reflet de la colère des électeurs face à cette situation : ils ont travaillé durement et ont l’impression de ne pas avoir été récompensés », indique Cécile Coquet-Mokoko, professeure en civilisation américaine à l’université de Versailles St-Quentin-en-Yvelines. À tel point que dans la « Rust Belt » (« ceinture de la rouille »), un ancien bastion industriel du Nord-Est, le bleu démocrate des élections de 2020 est désormais en train de virer au rouge républicain.
Pourquoi les bons chiffres de l’emploi n’ont-ils pas agi comme un rempart contre l’inflation ? Il existe d’abord des raisons conjoncturelles : les négociations salariales, pour s’ajuster à l’augmentation des prix, prennent toujours du temps. Cela peut sembler être un lointain souvenir maintenant, car les salaires progressent plus rapidement que l’inflation. Mais pendant ce temps, la fin de mois de nombre d’employés a été délicate.
Au-delà de cet aspect temporel, des changements plus fondamentaux affectent la structure de l’emploi. Les deux législations clés du mandat de Joe Biden – l’Inflation Reduction Act (IRA) et le CHIPS and Science Act – avaient vocation à créer des « good jobs ». Cela signifie : des emplois manufacturiers bien rémunérés avec des avantages sociaux. Cependant, ces 800 000 postes tant espérés « ne suffisent pas à compenser les millions d’emplois manufacturiers perdus depuis les années 2000 », remarque François Geerolf.
S’il manque ces « good jobs », c’est, selon l’économiste Dani Rodrik, parce que les mesures de soutien actuelles à l’investissement ciblent des secteurs où la productivité dépend davantage de l’automatisation et de nouvelles technologies que de la main-d’œuvre humaine. En d’autres termes, les nouvelles usines font appel à de nombreuses machines et peu d’ouvriers.
Par exemple, l’ouverture d’une usine de puces électroniques en Arizona cette année devrait « générer à peine 6 000 emplois manufacturiers, ce qui représente plus de 10 millions de dollars investis par emploi créé », explique-t-il.
Les services, notamment l’entretien et le soin aux personnes, ont déjà été le moteur des 16 millions de postes créés en quatre ans. Cependant, la classe moyenne cherche à éviter ces emplois moins bien rémunérés.
Dans un pays où « le succès s’acquiert par le travail », selon Cécile Coquet-Mokoko, la précarisation de l’emploi est perçue comme un obstacle à l’ascension sociale. Cet mécontentement est amplifié par le fait que les aides publiques sont perçues de manière variable de l’autre côté de l’Atlantique. De son expérience aux États-Unis, elle se souvient que « l’État providence est quelque chose de mal vu dans la société américaine ; les Américains ont une répulsion à dépendre d’un État protecteur ».
Ainsi, la chercheuse ajoute que « certains votent Trump car ils admirent la figure qu’il représente, un homme qui aurait atteint le sommet grâce à son intelligence et à son audace ».
Conscient de ces éléments, le camp démocrate a proposé d’instaurer un salaire minimum fédéral de 15 dollars de l’heure. Cela reste cependant insuffisant pour endiguer le mouvement des travailleurs vers le parti de Donald Trump.
Enfin, la politique monétaire a entraîné des conséquences néfastes pour les ménages à faibles revenus. En maintenant des taux bas de 2020 à 2022, la Fed (la banque centrale américaine) a certes soutenu l’activité économique, un bénéfice pour les plus défavorisés. Mais cela a également contribué à l’augmentation des prix des actifs financiers et immobiliers, enrichissant les « Américains détenteurs d’un patrimoine confortable, souvent des seniors, dont beaucoup vivent aujourd’hui de leurs rentes », décrit l’économiste Véronique Riches-Flores.
Pour les primo-accédants, acquérir un logement est devenu presque impossible.
« Ceux qui avaient un peu possèdent maintenant beaucoup, tandis que les autres, les défavorisés, accèdent à de moins en moins de choses », résume l’économiste.
Dans ce contexte social tendu, des formes de racisme sont faciles à attiser. « Les républicains ont appelé aux craintes et émotions de l’électorat », indique Cécile Coquet-Mokoko. En affirmant, par exemple, que les emplois créés allaient aux immigrés, Trump a rassemblé les jeunes électeurs et les Latinos. Pour cause : « les générations récemment intégrées, telles que les Latinos, ferment la porte derrière elles par crainte de perdre leurs acquis », complète François Geerolf.
Cependant, ces acquis ne seront pas mieux protégés par Donald Trump. Au contraire.
« Avec la réduction des aides sociales et un protectionnisme qui fera grimper le prix des biens, la classe moyenne risque de déchanter », avertit Véronique Riches-Flores.
Avec Trump, c’est effectivement le retour de la théorie du ruissellement, qui soutient que des baisses d’impôts pour les plus riches stimuleront la croissance au profit de tous.
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