L’infectiologue Gilles Pialoux répond à ceux qui jugent le masque “liberticide”
CORONAVIRUS – Le port du masque est-il vraiment “un jeu qui n’en vaut pas la chandelle”? Le chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon à Paris, Gilles Pialoux, a sèchement répondu ce lundi 17 août sur France Inter à ceux qui refusent l’obligation du port du masque, de plus en plus étendue en France, parce qu’ils considèrent cette mesure comme “liberticide”. L’auteur de Nous n’étions pas prêts était invité à répondre à l’intervention d’un auditeur de la radio, qui voit dans l’obligation du port du masque une restriction des libertés de chacun. “Pourquoi voulez-vous que j’impose aux autres que je croise de mettre un masque? Si moi j’ai envie de me protéger, je mets un masque, je m’éloigne des autres, et je mets du gel hydroalcoolique”, a témoigné l’auditeur. La remarque, représentative d’un mouvement anti-masques en France remettant en cause cette mesure sanitaire (jugée liberticide par certains, mais aussi inefficace par d’autres) a visiblement agacé Gilles Pialoux. Le problème du “discours diffluent” du gouvernement “Il y a vraiment quelque chose contre lequel je m’élève, c’est cette idée que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Le masque, quand il est décrit comme liberticide, pour nous les soignants et encore plus pour les réanimateurs, il y a quelque chose d’inaudible”, a-t-il lancé. “La ventilation artificielle pendant 26 jours c’est très liberticide”, a-t-il ajouté ironiquement, en référence à l’aide respiratoire apportée aux patients sévères admis en réanimation à cause du coronavirus. “La rééducation après la réanimation longue, parce que c’est une réanimation très longue dans ce Covid, et c’est une maladie qui n’a pas encore livré tous ses secrets, c’est très liberticide”, a-t-il poursuivi. Le spécialiste voit au moins une raison à l’émergence de ce mouvement anti-masques en France: le discours contradictoire du gouvernement qui, au début de la crise, assurait que les…