Être bonnet d’âne et devenir prof
« 8/20 ? Mais qu’est-ce que c’est que cette note ? » Cette remarque doit vous rappeler quelque chose, à moins que vous ayez eu la chance d’être le premier de la classe toute votre vie. Pour le reste d’entre nous, se faire réprimander par nos parents pour une note en dessous de la moyenne était la routine. Ce que nous ne savions pas à l’époque, c’est que les profs qui supprimaient l’intégralité d’un paragraphe d’un coup de stylo rouge avec la mention « ??? » à côté étaient parfois, eux-mêmes, des bonnets d’âne. Ou du moins, ils l’ont été lors de leur concours pour devenir enseignant. Publicité Dans certaines régions, les seuils d’admissibilité sont tout bonnement catastrophiques. 5,5/20 à Créteil, 7/20 à Versailles ou encore 10,4/20 à Paris pour le concours de professeur des écoles. Et les moyennes d’admission ne remontent pas la pente avec des notes pouvant descendre jusqu’à 6/20. On pourrait croire que les épreuves sont trop difficiles, à la manière d’une prépa, mais les excellents résultats d’autres académies qui ont les mêmes sujets d’épreuve prouvent le contraire. Aujourd’hui, pour enseigner dans une école, il faut réussir un concours de l’enseignement (différent selon le premier ou second degré) qui réunit plusieurs épreuves écrites et orales. Les moyennes et seuils d’admissibilité changent chaque année mais les académies en bas du classement restent toujours les mêmes. Alors pourquoi les notes des admis descendent-elles aussi bas dans ces académies ? « Je sais que j’aurais dû plus travailler et que dans une autre académie, je n’aurais probablement pas été pris. » Kilian, 26 ans, est enseignant en primaire à Drancy, dans l’académie de Créteil depuis l’année dernière. Après avoir échoué une première fois au concours, il a fini par être admis avec une moyenne générale de 8,7/20. « Ce qui…