Plongée dans les « villes hybrides » du continent africain
Pour son édition 2021, VICE est partenaire des Rencontres de la photographie d’Arles. Chaque semaine, nous vous présentons une exposition. Aujourd’hui, Villes Hybrides – Etat d’esprit africain, présentée par le commissaire de l’exposition, l’auteur britannique Ekow Eshun. Sur le continent africain, trois villes – Le Caire, Lagos et Kinshasa – sont déjà à ranger dans la catégorie des « mégavilles », soit des villes qui comptent plus de 10 millions d’habitants. Et d’ici une décennie, ce nombre est amené à doubler, alors que Lagos sera sans doute la ville la plus peuplée du monde d’ici 2050. Or, dans le travail photographique choisi par Ekow Eshun – auteur d’Africa 21e siècle, Photographie contemporaine africaine (Textuel), socle de cette exposition – ces villes ne sont pas seulement regardées comme des sites de développement rapide, mais aussi comme des lieux de changements culturels et sociaux. « Ces villes hybrides sont des lieux d’accélération, de fluidité, où des personnes, des cultures, des langages, des esthétiques se rencontrent et se mélangent, » explique Eshun. « Et il s’agit aussi de territoires où différentes strates de l’histoire deviennent visibles de manière simultanée. » Comme dans les photos de Guillaume Bonn, qui s’est intéressé aux villes de la côte Est du continent, comme Maputo au Mozambique. « On peut y voir des structures d’immeubles, dans différents états, parfois un peu délabrés. Ainsi, ces lieux sont à la fois des sites où des guerres civiles ou des révoltes sociales ont eu lieu, mais ils sont aussi d’une beauté surprenante. » Ces villes, qu’Eshun voit comme des entités-multiples, sont saisies sur papier glacé par cinq photographes. « Certains sont installés sur le continent africain, d’autres non, mais tous ont une connexion directe à l’Afrique », embraye le commissaire de l’exposition. Pour faire le choix des photographes, Eshun ne s’est pas tourné vers des spécialistes de la photographie dite « documentaire », mais…