Dominique Farrugia : “Alain Chabat, c’est le meilleur de tous les temps”

CULTURE

Dominique Farrugia : “Alain Chabat, c’est le meilleur de tous les temps”

Dominique Farrugia est l’invité de Clique pour célébrer les 40 ans de CANAL+. L’humoriste devenu producteur évoque les débuts de la chaîne cryptée, la création des Nuls aux côtés d’Alain Chabat et Chantal Lauby, sa totale liberté, son passage sur Comédie+ et le moment où il est devenu président de CANAL+.

L’anniversaire de CANAL+

La célèbre chaîne numéro 4 a vu le jour il y a 40 ans, en 1984. À cette époque, Dominique Farrugia est retourné vivre chez son père, il est sans emploi et cherche un poste chez CANAL+ auprès de Dominique Cantien à seulement 22 ans. Pour être recruté, le futur responsable de la chaîne a menti en prétendant être exempté de service militaire. “Les policiers sont venus chez moi et mon père a dit : ‘Dominique Farrugia ? Je ne l’ai pas vu depuis 6 mois.’ Alors que j’étais justement caché derrière lui.

Il se remémore ses premiers sketchs en plateau, remplis d’humour absurde et de tenues originales. Rapidement, il s’associe à Alain Chabat, Chantal Lauby et Bruno Carette, formant ainsi Les Nuls. “C’étaient des années véritablement formatrices pour moi.” Il exprime son admiration envers ses camarades avec qui il a commencé à acquérir de la notoriété : “On est passés d’inconnus à célèbres en l’espace d’une année.” Ses publicités comiques, “Ça Cartoon”, les fausses bulletins météo… Dominique Farrugia a laissé sa marque aux débuts de CANAL+ grâce à son humour et sa gaieté permanents.

De comédien à président de CANAL+ : un parcours exceptionnel

En dehors de la télévision, Dominique Farrugia s’est également lancé dans le cinéma. En 1994, il apparaît dans le film “La Cité de la Peur”, toujours auprès d’Alain Chabat. “J’étais ravi d’interpréter un mauvais acteur !” Sur le plateau de Clique, l’acteur et producteur évoque son amour pour le cinéma d’horreur, en particulier pour le réalisateur américain Sam Raimi. Ce dernier a réalisé les premiers épisodes de la saga « Evil Dead » dans les années 1980, avant de diriger les trois premiers “Spider-Man” avec Tobey Maguire : “C’est un réalisateur d’une immense envergure.

Chez CANAL+, Dominique Farrugia a obtenu une liberté totale, qui l’accompagnera tout au long de sa carrière : “C’était un lieu pour les artistes et surtout un endroit propice à la création.” Après ses interventions très marquées sur la chaîne cryptée, l’humoriste se dirige vers Comédie+ à la fin des années 1980, une nouvelle initiative originale dont il deviendra le responsable. Puis vient la reconnaissance : en 2002, il prend la présidence de CANAL+ France. Il y demeurera un peu plus d’un an, une expérience qui semble ne pas avoir été celle qu’il préférait : “Je pense que le costume était trop grand pour moi.

L’interview de Dominique Farrugia est disponible en replay sur myCANAL.

Pourquoi le retour de Trump représente un danger pour l’économie mondiale

ECONOMIE

Pourquoi le retour de Trump représente un danger pour l’économie mondiale

Il revient. Quatre ans après son tumultueux retrait de la Maison-Blanche, Donald Trump est devenu le 47e président des Etats-Unis. L’homme d’affaires, qui a su rassembler son électorat tout en grignotant des voix chez sa rivale démocrate Kamala Harris, s’installera au bureau ovale en janvier, bénéficiant d’une victoire indiscutable puisqu’il a remporté à la fois le vote des grands électeurs et le vote populaire, contrairement à son premier mandat.

Malheureusement pour les Etats-Unis et surtout pour le reste du monde, son retour en puissance pourrait s’avérer particulièrement nuisible, avec des mesures fiscales inéquitables, des politiques destructrices pour le climat, une guerre commerciale mondiale et des déstabilisations géopolitiques.

De plus, cette fois-ci, Donald Trump devrait bénéficier des « pleins pouvoirs » : le Sénat est déjà acquis à sa cause, la Chambre des représentants pourrait suivre, et un grand nombre de juges lui sont plus favorables qu’entre 2016 et 2020.

Dans ce contexte, nous avons analysé cinq domaines où le retour de Donald Trump devrait être le plus marquant et préoccupant.

1/ En économie, un triple danger financier

Si Donald Trump met en œuvre son programme économique, le déficit budgétaire sera amené à croître… d’approximativement 8 000 milliards de dollars au cours des dix prochaines années ! C’est en effet l’estimation du Committee for a responsible federal budget, un think tank bi-partisan.

Cette aggravation est principalement due à de vastes réductions d’impôts, dépassant les 10 000 milliards, en faveur des plus riches et des sociétés. Elles seraient légèrement compensées par une diminution de certaines dépenses et des recettes supplémentaires générées par la mise en place de tarifs douaniers. Par conséquent, la dette publique américaine pourrait passer de 100 % du produit intérieur brut (PIB) aujourd’hui à plus de 140 % d’ici 2035.

Premier souci : une telle demande de financement devrait entraîner une hausse des taux d’intérêt dans la décennie à venir. Le taux d’emprunt à 10 ans, actuellement aux alentours de 4,5 %, pourrait être amené à diminuer à court terme grâce à la politique monétaire de la banque centrale, qui est en phase de baisse des taux. Cependant, le besoin massif d’argent de Trump devrait plutôt, toutes choses égales par ailleurs, conduire à une montée des coûts d’emprunt (et donc des taux d’intérêt) à moyen et long terme.

Ce problème interne aux Etats-Unis ne se limitera pas à leurs frontières. La dette américaine agira comme un aspirateur sans précédent de l’épargne mondiale. Alors que le reste du monde est déjà endetté et doit investir massivement dans la transition énergétique, l’innovation, la santé et les retraites, sans oublier la défense face à une Amérique qui se replie, la lutte pour l’épargne mondiale sera acharnée. Cela entraînera des tensions financières régulières.

Ces tensions risquent encore de se transformer en crises bancaires, puisque Donald Trump devrait adopter une politique de déréglementation financière ainsi que de fortes pressions politiques sur la banque centrale. Même un Jamie Dimon, le PDG de J.P. Morgan, qui a longtemps soutenu que de bonnes régulations renforçaient la solidité des bilans bancaires, appelle désormais à une baisse des réglementations.

Nul doute que le Royaume-Uni en profitera pour suivre la même voie afin que la City conserve ses avantages compétitifs. De même, les banques du Vieux continent profiteront de la situation pour demander moins de règles.

Deux scénarios apparaissent désormais possibles. Dans le premier, Donald Trump parvient à appliquer son programme. Les Etats-Unis se trouveraient alors dans une situation semblable aux années 1920 et à la crise de 2007-2008, deux périodes marquées par une triple convergence : des inégalités fortes et croissantes, des banques peu régulées, et au final, une crise financière d’ampleur historique.

Dans le second scénario, les Républicains conservateurs en matière de budget freinent les baisses d’impôts que souhaite Trump (par exemple à hauteur de 5 000 milliards de dollars, comme en 2017).

C’est la tendance ressentie chez les analystes de marchés après l’annonce de la victoire de Donald Trump. Selon un adage américain, il pourrait « aboyer plus fort qu’il ne mord ». Mais quand la première puissance économique mondiale mord, même légèrement, elle a tout de même le potentiel de causer des dommages à tout le monde.

Christian Chavagneux

2/ La guerre commerciale sera bien au rendez-vous

Il est difficile de reprocher à Donald Trump le manque de clarté de ses intentions. Celui qui prendra ses fonctions en janvier prochain a promis un renforcement significatif de la guerre commerciale. Il souhaite porter les droits de douane à 10 % (contre 3 % actuellement) sur tous les produits importés. La Chine, pour sa part, aura un traitement défavorable avec un taux de 60 %.

L’augmentation des droits de douane sur certains produits n’est pas nouvelle, tant les tensions commerciales sont vives depuis des années. Mais le durcissement du protectionnisme américain promis par Donald Trump est d’un tout autre niveau : la dernière fois qu’une telle hausse des tarifs douaniers a été observée aux Etats-Unis remonte aux années 1920.

Si un taux de 10 % peut sembler modeste, il est en réalité très conséquent, sachant que le droit de douane moyen dans le monde est de 3,9 % et qu’aux Etats-Unis, il est même légèrement inférieur (3 %). L’ampleur de la mesure est d’autant plus importante qu’elle touchera tous les pays du monde et tous les produits.

Si les fabricants étrangers et les distributeurs américains ne modifient pas leurs marges, à court terme, ces hausses de tarifs devraient être répercutées sur le consommateur américain. Mais les conséquences ne se limiteront pas aux Etats-Unis, car ce durcissement du protectionnisme de la part de la première puissance économique mondiale risque de bouleverser les flux commerciaux internationaux.

En ciblant très spécifiquement la Chine, avec un taux de 60 %, les exportations de Pékin vers les Etats-Unis devraient mécaniquement diminuer. Une récente étude du Cepii anticipe une réduction de 80 % des exportations chinoises vers Washington si Donald Trump met en œuvre ses promesses. Les capacités de production chinoises étant telles, ce que Pékin n’exporte plus aux Etats-Unis sera vraisemblablement redirigé ailleurs. À commencer par l’Europe, qui pourrait être inondée de Made in China dans ses magasins.

Justin Delépine

3/ Social : une stratégie fiscale indifférente aux inégalités

Rebelote ! Donald Trump n’a pas seulement été réélu, il a également l’intention de renforcer les inégalités aux Etats-Unis. Son programme économique prévoit déréglementation et baisses d’impôts, les mêmes politiques ayant contribué à enrichir les plus riches et à appauvrir les moins chanceux depuis les années 1980.

Le Républicain va reconduire les réductions d’impôts instaurées en 2017 et arrivant à expiration l’an prochain. Ces allégements fiscaux aux plus riches et aux entreprises n’ont pas eu l’effet d’un « ruissellement » sur la classe moyenne comme il l’affirmait. Le coefficient de Gini, qui mesure les inégalités de revenus, a augmenté après la mise en place de ces réductions d’impôts, atteignant son niveau le plus élevé depuis 1967 avec 0,494 en 2021.

Ce n’est pas de nature à préoccuper l’ancien homme d’affaires, qui veut aller encore plus loin. Il envisage ainsi de faire baisser le taux d’imposition des sociétés. Celui-ci, déjà réduit de 35 % à 21 % en 2017, devrait bientôt passer à 15 %. Le Président promet aussi de nouvelles exonérations fiscales sur le revenu. Des mesures qui bénéficieront uniquement à ceux suffisamment riches pour être imposés.

Selon les calculs du think tank Tax Foundation, cette politique fiscale, couplée à l’augmentation des droits de douane qui alourdira le prix des biens importés, réduira le revenu net des 40 % des Américains les plus pauvres d’ici 2034. Ainsi, les 20 % des ménages les plus pauvres verront leur revenu diminuer de 0,6 %, tandis que le deuxième quintile (les ménages se situant entre les 20 % les moins riches et les 60 % les plus riches) connaîtra une baisse de 0,4 %.

Quant aux 20 % les plus riches, ils devraient bénéficier d’une augmentation de 3,1 % de leur revenu après impôts. De quoi exacerber les inégalités déjà profondes qui prévalent dans ce pays.

Juliette Le Chevallier

4/ Une menace climatique à retardement

« One of the greatest scams of all time » (traduction : « une des plus grandes arnaques de tous les temps ») . Voilà comment Donald Trump qualifie le réchauffement climatique. À quel point donc devrions-nous nous inquiéter de ses perspectives en matière climatique ?

À l’international, Donald Trump a déclaré qu’il ferait à nouveau sortir l’Amérique de l’accord de Paris sur le climat. C’est un coup de tonnerre semblable à celui de 2016, mais amplifié, car l’urgence est telle que tout retard dans les politiques de décarbonation représente une véritable bombes climatique.

À court terme, les négociations de la COP 29 qui débutent la semaine prochaine en Azerbaïdjan, déjà mal engagées, sont plus que jamais compromises. Leur principal enjeu sera d’accroître les financements des pays riches en faveur des nations en développement. Mais si l’acteur mondial principal (en termes d’émissions historiques de gaz à effet de serre) se retire, il sera très compliqué de progresser vers un accord.

Sans financements additionnels significatifs, on craint que les pays émergents et en développement n’acceptent pas d’élever leurs engagements climatiques à court terme. Cela sera d’autant moins probable que les pays riches, à commencer par les Etats-Unis, n’intensifient pas leurs efforts pour diminuer leurs propres émissions de gaz à effet de serre.

De surcroît, l’Europe, dont la détermination climatiques a notablement faibli à cause de la montée des droites dure, pourrait être encore moins encline à maintenir son cap si son concurrent américain choisit de faire un pas en arrière. L’élévation des engagements nationaux (et leur mise en œuvre), au Sud comme au Nord, demeure pourtant une condition essentielle pour s’aligner sur l’objectif vital de rester bien en dessous de 2 °C. Pour référence, les politiques en cours conduisent vers un réchauffement global de + 3 °C.

Sur le plan intérieur, le second mandat de Donald Trump devrait avoir un impact climatique et environnemental bien plus désastreux que le premier. Il est difficile de dire si le nouveau Président va annuler – et dans quelle mesure – les subventions massives accordées aux industries vertes sous Joe Biden dans le cadre de l’Inflation Reduction Act. En effet, ces mesures favorisent le « made in America », ce qui réjouit les dirigeants républicains du secteur. Cet héritage pourrait donc demeurer intact.

En revanche, Donald Trump sera en mesure de modifier considérablement les normes environnementales, bien plus facilement que lors de son premier mandat. Cela pourrait accentuer la prospection et la production de combustibles fossiles, la construction automobile (thermique) et les industries polluantes, ou encore faciliter l’exploitation des centrales électriques à charbon et à gaz.

Au cours de ses quatre premières années au pouvoir, il avait œuvré à supprimer une centaine de réglementations environnementales, dont celles limitant les émissions des véhicules et des centrales électriques. Cependant, ses équipes avaient été confrontées à une fonction publique réticente et à des recours devant la justice fédérale, qui ont souvent annulé ses réformes jugées illégales et mal préparées. De plus, ce qui avait été abrogé sous Trump a pu être facilement rétabli et même renforcé sous Biden.

Depuis, les collaborateurs de Donald Trump ont tiré des leçons de leurs erreurs passées. Ils vont procéder à un nettoyage approfondi au sein des administrations, notamment dans la puissante Agence de protection de l’environnement (EPA) et dans les instances de recherche. Ils s’assureront que les réformes futures soient juridiquement solides et difficilement annulables par la suite.

Donald Trump devrait être soutenu par un congrès désormais majoritairement républicain et par les nombreux juges nommés durant son premier mandat, dont trois à la Cour suprême, qui est majoritairement conservatrice.

Antoine de Ravignan

5/ International : l’Ukraine affaiblie, Israël renforcé

L’Ukraine endure. Dans son message de félicitations à Donald Trump, le président Volodymyr Zelensky a rappelé que son pays fait « d’un soutien fort, continu et bipartisan » dépendre de l’aide des Etats-Unis. Or, celle-ci pourrait diminuer, le camp trumpiste ayant critiqué à plusieurs reprises la politique de livraison d’armes à l’Ukraine initiée par Joe Biden.

Le candidat Trump a promis de mettre fin à la guerre en moins de vingt-quatre heures, sans préciser comment il s’y prendrait. « Il y a beaucoup d’incertitudes sur ce dossier : pourrait-il trouver un accord avec Poutine ? Va-t-il suspendre les livraisons d’armes ? », questionne Adrien Schu, maître de conférences en science politique à l’Université de Bordeaux.

Cependant, le chercheur souligne qu’entre les Républicains modérés et les Démocrates, le Congrès maintiendra toujours une majorité transpartisane en faveur du soutien à l’Ukraine.

« Cette majorité sera-t-elle suffisante pour contraindre l’action présidentielle ? Pour l’instant, nous ne le savons pas », ajoute-t-il.

Concernant le conflit israélo-palestinien, le milliardaire devrait poursuivre la ligne de son prédécesseur, c’est-à-dire un soutien militaire et politique au gouvernement de Benyamin Netanyahou. Ce dernier s’est réjoui sur X (ex-Twitter) : le retour de Trump à la Maison-Blanche « offre un nouveau départ pour l’Amérique et un réengagement puissant en faveur de la grande alliance entre Israël et les Etats-Unis ».

Bibi – surnom du Premier ministre israélien – sait que le prochain Président ne devrait plus dénoncer la « crise humanitaire » (terme utilisé par les démocrates) à Gaza ni inciter verbalement Israël à faire preuve de retenue, comme l’a fait Biden.

« Lors de son premier mandat, Donald Trump avait entouré de Républicains traditionnels issus de l’establishment. Ceux-ci ne partageaient pas forcément la même vision que lui et ont agi comme des contre-pouvoirs internes. Mais il s’est séparé de ces personnes et la loyauté sera le principal critère pour former sa prochaine administration », ajoute Adrien Schu.

En résumé, Trump pourra décider seul de sa politique étrangère qui semble promettre d’être encore moins atlantiste, moins multilatérale, et davantage axée sur le bilatéralisme et la compétition.

Eva Moysan

Llama devenu esprit militaire chinois : un coup de maître ou un défi ?

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Llama devenu esprit militaire chinois : un coup de maître ou un défi ?

La Chine métamorphose l’IA de Meta en un esprit militaire, défiant ainsi les sanctions américaines et affirmant sa détermination à dominer le domaine technologique de la guerre.

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Des spécialistes de l’Académie des sciences militaires ont modifié Llama 13B, l’un des modèles de langage de Meta, pour en faire une ressource militaire. Ce modèle remanié, appelé ChatBIT, permet à l’armée de prendre des décisions stratégiques. C’est un véritable défi lancé aux États-Unis, qui imposent des sanctions pour restreindre l’accès de la Chine aux technologies de pointe.

Les éléments de ce détournement sont issus de l’expertise de six chercheurs de l’Académie des sciences militaires. Ils ont partagé leur travail en démontrant comment ils ont modifié Llama. Pour rendre ChatBIT fonctionnel, ils ont dû supprimer les limites éthiques établies par Meta. Normalement, ces restrictions empêchent l’IA de produire des réponses liées à la violence ou à des thèmes jugés non éthiques. Pourtant, la Chine a agi sans hésiter.

Des modèles prohibés pour la guerre

Meta prohibe l’utilisation de ses modèles pour des fins militaires, de guerre ou de surveillance. Cependant, le fait que Llama soit accessible librement a permis à la Chine de l’utiliser. Pour Pékin, ceci constitue une opportunité de contester le pouvoir des États-Unis tout en démontrant que les sanctions ne produisent pas les résultats escomptés. Les chercheurs ont intégré au modèle 100 000 dossiers militaires, bien que cette quantité reste relativement modeste pour une IA.

Llama 13B n’est qu’un modèle « modeste » avec 13 milliards de paramètres. En comparaison, d’autres modèles comme Llama 65B sont nettement plus puissants. Cela indique que ChatBIT en est encore à ses débuts. Néanmoins, l’élaboration de ce chatbot suggère que la Chine envisage d’autres initiatives d’IA militaires. Et ces initiatives pourraient être beaucoup plus avancées.

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La compétition pour l’IA militaire

La Chine se fixe des ambitions précises : devenir la première nation mondiale en IA d’ici 2030. Même en l’absence d’un accès aisé aux puces avancées, elle continue d’avancer. De plus, elle explore des voies alternatives pour accumuler la puissance nécessaire. Cette aspiration montre que, en dépit des défis, Pékin ne renoncera pas. Les États-Unis et leurs partenaires doivent anticiper l’apparition d’autres IA militaires.

En résumé, cette conversion de l’IA de Meta en un cerveau militaire envoie un message fort. La Chine ne se contentera pas de rester en retraits dans la compétition mondiale pour l’intelligence artificielle.

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Jericho Security remporte le jackpot avec un contrat significatif en cybersécurité auprès du Pentagone

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Jericho Security remporte le jackpot avec un contrat significatif en cybersécurité auprès du Pentagone

Le Pentagone a récemment signé un accord historique d’une valeur de 1,8 million de dollars avec Jericho Security. Cette start-up a pour ambition de révolutionner la cybersécurité militaire grâce à l’IA générative, en fournissant des protections avancées adaptées aux menaces émergentes.

Un accord stratégique pour une protection accrue

Jericho Security, une entreprise de cybersécurité établie à New York, réalise un exploit avec ce contrat octroyé par l’US Air Force. Cette coopération, pilotée par AFWERX, constitue une avancée majeure dans le domaine de la cybersécurité militaire. Forte de son savoir-faire en IA générative, Jericho se projette dans la simulation d’attaques sophistiquées, notamment à travers des exercices de phishing de haut niveau pour former le personnel militaire.

La complexité de la cybersécurité militaire augmente, avec une recrudescence des stratégies de phishing sur plusieurs plateformes. L’approche de Jericho est donc d’offrir une protection efficace contre des menaces de plus en plus subtiles. Comme l’indique Sage Wohns, le PDG de Jericho Security, les tactiques de phishing d’aujourd’hui exploitent des SMS, des appels, et même des vidéos pour duper leurs victimes. Ce type de simulation réaliste prépare les équipes à affronter les scénarios les plus périlleux.

Une technologie orientée vers une formation sur mesure

Au-delà de la simulation des cyberattaques, Jericho offre une approche novatrice de la formation fondée sur l’IA générative. Cette technologie se conforme aux vulnérabilités humaines, vues comme la plus grande faille en cybersécurité. Jericho affirme que 95 % des violations de données proviennent d’erreurs humaines, un aspect clé que l’IA est maintenant en mesure de corriger.

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La solution de Jericho développe des programmes de formation sur mesure, conçus en fonction du profil de risque de chaque individu. Cela permet aux forces armées de se préparer face aux attaques de deepfake et aux usurpations d’identité, en utilisant des simulations basées sur des scénarios concrets. Pour l’armée américaine, cet accord représente l’avenir de la cybersécurité en cherchant à protéger son personnel contre des menaces ciblées toujours plus élaborées.

Une avancée pour la cybersécurité militaire

Avec ce contrat, Jericho Security renforce sa position dans le domaine de la défense. Pour une start-up, cette validation par le Pentagone est une reconnaissance significative, ouvrant la voie à de nouvelles opportunités. Jusqu’à présent orientée vers le secteur privé, Jericho exploite cette avancée pour s’installer durablement dans le domaine de la cybersécurité gouvernementale, où les investissements continuent de croître face aux menaces informatiques.

Les exigences militaires impliquent des normes de sécurité strictes. Ainsi, Jericho assure un cryptage total et des environnements protégés pour le traitement de données sensibles. Cet accord illustre aussi la stratégie de l’Air Force qui, à travers AFWERX, accélère l’intégration de technologies innovantes pour assurer la sécurité nationale. Depuis 2019, AFWERX a investi plus de 4,7 milliards de dollars dans des start-ups pour moderniser les technologies militaires.

Une défense proactive grâce à un modèle d’IA distinctif

Jericho ne se limite pas à répondre aux dangers : son modèle prédateur-proie permet d’anticiper et d’évoluer face aux menaces potentielles. Nos systèmes s’adaptent plutôt que de simplement réagir, précise Wohns. Grâce à des simulations offensives, les systèmes d’IA de Jericho recueillent des connaissances en temps réel, leur permettant de contrer les menaces avant qu’elles n’atteignent un point critique.

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Ce contrat constitue ainsi un tournant pour l’IA dans le secteur militaire. Avec l’intégration de Jericho Security, le Pentagone renforce ses capacités pour prévoir et contrer les cybermenaces, en établissant une vision proactive de la sécurité pour les années à venir.

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Scandale international : Meta remet ses modèles d'IA les plus performants à l'armée américaine !

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Scandale international : Meta remet ses modèles d’IA les plus performants à l’armée américaine !

Dernières informations, Meta a décidé de fournir à l’armée américaine ses modèles d’intelligence artificielle. Qu’est-ce que cela implique pour la sécurité mondiale ? S’agit-il de la fin de la neutralité de l’IA ? Les réponses se trouvent ci-dessous !

Cette annonce a provoqué un véritable choc dans le domaine de l’intelligence artificielle. Effectivement, Meta a choisi de transmettre ses avancés modèles d’IA à l’armée des États-Unis. Cette décision a engendré de vives réactions et des inquiétudes considérables quant aux répercussions d’une telle action, surtout sur le plan éthique et géopolitique.

En permettant l’utilisation militaire de ses technologies, la société de Mark Zuckerberg prépare le terrain pour l’intégration de l’IA dans des applications militaires. D’autres nations pourraient suivre l’exemple des États-Unis, incitant la création de nouvelles startups axées exclusivement sur cette utilisation. Néanmoins, cette association soulève des interrogations majeures : que se passe-t-il lorsque des technologies destinées à améliorer notre quotidien sont détournées pour des objectifs militaires ?

L’IA, une arme à double visage qui pourrait causer des dommages à l’humanité !

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Bien que les domaines de la recherche, de la santé, des médias et du commerce aient été les principaux bénéficiaires de l’IA, il semble que cette technologie entre désormais sur des terrains périlleux. Meta démontre cela en choisissant de transférer des modèles d’IA avancés à l’armée américaine.

Nous ne sommes plus dans une ère où l’IA se limite à la composition de contenu pour vos newsletters ou à l’organisation de réunions professionnelles. Elle est maintenant destinée à des applications militaires telles que la surveillance à grande échelle ou la gestion de drones armés. Ces systèmes automatisés, capables d’apprendre et de s’adapter grâce à d’énormes quantités de données, peuvent présenter d’importants avantages en termes de stratégie militaire, mais à quel prix ?

Il est essentiel de noter qu’un modèle d’IA est capable de traiter des volumes de données massifs. Cette compétence permettra aux forces armées de suivre en temps réel les zones de conflit, de anticiper les mouvements ennemis et même de rendre des décisions autonomes. D’un côté, cela pourrait simplifier la gestion des conflits, mais de l’autre, cela soulève de nombreuses interrogations. Parmi celles-ci, comment éviter les erreurs de jugement des IA ? Et en cas d’erreur, qui portera la responsabilité ?

Un des plus grands risques découlant de cette décision de Meta est la centralisation du pouvoir entre les mains de ceux qui détiennent les technologies avancées. L’armée américaine, désormais dotée de ces modèles d’IA avancés, pourrait potentiellement user de cette technologie pour surveiller et contrôler des populations civiles à l’échelle mondiale.

En effet, l’exploitation des données personnelles recueillies via les plateformes sociales pourrait permettre de mieux cibler des individus ou des groupes perçus comme menaçants pour la sécurité nationale. De surcroît, l’intégration de l’IA dans les opérations militaires accroît le risque d’escalade. Parallèlement, cela incitera d’autres puissances à entrer dans une course à l’armement technologique, exacerbant ainsi des tensions géopolitiques déjà volatiles.

Une régulation de l’utilisation de l’IA à des fins militaires, un débat urgent à avoir ?

La décision de Meta de confier ses modèles d’IA les plus avancés à l’armée américaine souligne l’urgence de mettre en place des régulations internationales sur l’usage de l’IA. Cela devient d’autant plus crucial dans des domaines sensibles tels que la défense.

A l’heure actuelle, il n’existe pas de législation mondiale cohérente régissant l’application de l’IA dans les opérations militaires. Cela signifie que des entreprises comme Meta ont la latitude de vendre ou de partager des technologies extrêmement sophistiquées sans aucune contrainte légale.

Le principal enjeu est que si de telles technologies tombent entre de mauvaises mains, elles peuvent se transformer en véritables outils de contrôle et de destruction massives. Il est impératif que notre monde adopte une IA responsable, transparente et guidée par l’éthique, et non une IA exploitée comme instrument de domination et de destruction. Partagez-vous cette opinion ou pensez-vous que l’IA a sa place dans des fins militaires ? N’hésitez pas à partager vos réflexions dans les commentaires.

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Mercredi, 19 heures en direct : Harris ou Trump ? Le jugement d'une élection mémorable

INVESTIGATIONS

Mercredi, 19 heures en direct : Harris ou Trump ? Le jugement d’une élection mémorable

Qui deviendra le 47e président ou la 47e présidente des États-Unis ?

Après notre nuit électorale en direct sur Mediapart, nous vous donnons rendez-vous mercredi 6 novembre à 19 heures pour analyser les premières tendances d’un vote à la fois historique et déterminant pour les États-Unis, tout en étant observé par le monde entier.

Donald Trump, dont la campagne a été marquée par une approche littéralement fascisante, annonce son intention de s’en prendre aux « ennemis de l’intérieur » en mobilisant l’armée ou la Garde nationale, ainsi que de « déporter » des millions d’individus sans papiers ?

Ou bien la vice-présidente Kamala Harris, centriste démocrate qui est entrée tardivement dans la course, offrant une alternative à Trump mais éprouvant des difficultés à toucher les classes populaires, les jeunes et tous ceux qui sont outrés par le soutien militaire des États-Unis à Israël dans le cadre de sa guerre à Gaza ?

Nous aurons des premiers éléments de réponse.

Une émission conçue et présentée par Mathieu Magnaudeix.

Avec :

  • Sylvie Laurent, historienne et spécialiste des États-Unis ;
  • Joseph Confavreux, envoyé spécial de Mediapart en Pennsylvanie ;
  • François Bougon, envoyé spécial de Mediapart (avec Bérénice Gabriel) en Floride ;
  • Patricia Neves, correspondante spéciale de Mediapart en Géorgie et en Caroline du Nord.

Retrouvez l’ensemble de nos émissions ici.