Le tatouage et la lingerie après l’ablation de mes deux seins font partie de la reconstruction – BLOG
CANCER DU SEIN – Âgée de 47 ans, je vis au rythme des assauts d’un cancer du sein diagnostiqué en 2014. J’ai vécu à l’époque une double mastectomie (ablation des deux seins). Ensuite, j’ai bénéficié d’un traitement par chimiothérapie et radiothérapie. À l’issue des cinq années d’hormonothérapie synonymes de rémission, je suis entrée en phase métastatique au cours du printemps 2020. Mon état de santé est à nouveau stabilisé après chimiothérapie et ovariectomie, à l’aide d’un double traitement associant immunothérapie et hormonothérapie. En amont de l’ablation de ma poitrine, je m’étais débarrassée de mes soutiens-gorge ainsi que de mes robes décolletées. Pourtant, à la sortie de mon séjour hospitalier, j’ai subi la même humiliation que la poétesse Audre Lorde dans les années 1980: une infirmière croyant bien faire m’a tendu des prothèses externes alors que j’avais décidé d’assumer mon “buste aérodynamique” et de réaménager ma garde-robe en conséquence. À lire aussi sur Le HuffPost: MA solution: dentelle et tatoos Mais c’était sans compter sur le regard sociétal, conjugal, amical, porté sur ma platitude. Désorientée à plusieurs reprises à force de propos sur les beaux seins auxquels je pourrais prétendre, j’ai assisté sans conviction à une réunion d’information sur la reconstruction mammaire et rencontré deux chirurgiens plasticiens. Mais je n’ai trouvé MA solution qu’après déconstruction des clichés ambiants grâce à un article paru en 2018 dans le magazine Rose-up consacré aux 75% de femmes qui font un autre choix que la chirurgie reconstructrice. Quitter mes seins n’impliquait pas de renoncer à la dentelle. Or, faute de recourir à des prothèses externes, j’étais condamnée à la brassière de sport, la double peine! Pour pallier cette situation, je me suis offert une œuvre d’art à fleur de peau, un tatouage réalisé par Lisa Fuchs @renarde.tattoo. Publicité David Commenchal pour Pink Vous avez envie…