Les établissements d'enseignement supérieur mettent en garde contre l'imminence d'une crise financière.

ECONOMIE

Les établissements d’enseignement supérieur mettent en garde contre l’imminence d’une crise...

De mémoire de recteur, un tel événement n’avait jamais été observé : sous le slogan « Universités en péril », France Universités, l’association rassemblant les présidents d’universités et d’établissements publics d’enseignement supérieur, appelle à la mobilisation pour que ce mardi 3 décembre soit une « étape sans précédent de prise de conscience sur la réalité des universités ». L’université de Lille, en particulier, fermera ses portes pour la journée. Cela fait plusieurs semaines que ces responsables luttent pour éviter une nouvelle diminution des financements octroyés par l’État dans le cadre des discussions sur le projet de loi de finances 2025. Ils ont l’intention de continuer à exercer une pression, même si ce budget pourrait disparaître avec le gouvernement cette semaine.

Mais au fond, que se passe-t-il ? En surface, l’augmentation de 89 millions d’euros du budget de l’enseignement supérieur et de la recherche, porté à 26,8 milliards d’euros, pourrait sembler montrer « l’engagement du gouvernement à investir pour l’avenir via l’enseignement supérieur, l’innovation et la recherche », selon le communiqué du ministère. Cependant, en tenant compte de l’inflation, cela représente bien une baisse des ressources. Une nouvelle d’autant plus préoccupante que les universités ont dû faire face, sans moyens supplémentaires, à des augmentations de dépenses concernant les personnels ou les coûts d’énergie.

Une augmentation des dépenses non compensée

Pour l’année 2025, le ministère admet, dans un communiqué diffusé ce 3 décembre, qu’il demande aux établissements d’enseignement supérieur de consentir à un effort de 350 millions, soit « environ 3 % du budget global des universités ».

« Ce projet stipule que les universités doivent prendre en charge plus de 180 millions d’euros de dépenses additionnelles pour financer les retraites de leurs personnels. Ces dépenses s’ajoutent aux autres mesures imposées par l’État sans compensation ces dernières années. Près de 500 millions de dépenses supplémentaires pour toutes les universités sur deux ans ! », avaient déjà mis en garde 80 présidents et directeurs d’établissements publics du supérieur dans une tribune collective publiée le 30 octobre dans Les Echos.

Le gouvernement envisage même d’instaurer un « mécanisme de solidarité » pour soutenir les universités les plus en détresse, financé par un prélèvement de 1 % sur la subvention pour charge de service public (SCSP) versée à chaque institution.

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Patrick Hetzel, tout comme sa prédécesseuse Sylvie Retailleau, soutient que les universités disposent de fonds de roulement importants, estimés par le ministère à 5,7 milliards d’euros, qui pourraient leur permettre d’absorber ces nouvelles dépenses en 2025. Un chiffre contesté par France Universités, qui évoque 2,5 milliards d’euros cumulés.

Surtout, « nous savons pertinemment que cet argent n’est pas inactif, répond France Universités. En réalité, la majorité de la trésorerie d’un établissement est engagée dans des opérations spécifiques et contractualisées, ce qui signifie qu’elle ne peut pas être réaffectée à des dépenses courantes telles que les factures d’électricité, les salaires des personnels universitaires ou encore les pensions ».

La décision politique de plonger les universités dans le déficit en décidant d’une hausse des dépenses sans compensation se voit très clairement sur ce graphique. github.com/cpesr/RFC/bl…[image or embed] — Julien Gossa (@juliengossa.cpesr.fr) 28 novembre 2024 à 09:23

Les universités craignent par ailleurs de faire face aux conséquences d’une remise en cause généralisée des aides à l’apprentissage dans le supérieur, actuellement ciblées par le gouvernement et certains parlementaires. C’est pourquoi France Universités avait plaidé pour que ces aides soient préservées uniquement pour les formations validées par le ministère de l’Enseignement supérieur, ce qui permettrait néanmoins de lutter contre les « effets d’aubaine qui favorisent injustement le développement d’établissements privés lucratifs » dont la qualité est très incertaine.

Au bord du gouffre financier

Il n’y a rien de véritablement nouveau, bien sûr, dans cette rigueur budgétaire. Cela fait maintenant environ dix ans que la dépense par étudiant à l’université est en déclin, à l’exception d’un léger et récent rebond, et elle se situe dans un niveau peu flatteur dans les comparaisons internationales.

De plus, la structure de cette dépense a considérablement évolué ces dernières années, avec une baisse continue de la part de l’État – et des collectivités locales – en faveur, notamment, des entreprises.

N’arrive-t-on pas à la limite de ce que l’on peut exiger d’universités déjà exsangues ? Les trois quarts d’entre elles devraient clôturer l’année 2024 avec un déficit, selon France Universités. Aggraver leurs problèmes financiers revient à les condamner à des choix tragiques pour 2025, préviennent leurs dirigeants : réduction des budgets de recherche, gel des postes, report des travaux de rénovation énergétique ou d’accessibilité des bâtiments, diminution des capacités d’accueil, voire suppression de formations ou de branches locales.

Loin de cette vision catastrophique, le ministère assure encore actuellement « qu’aucune menace budgétaire globale ne pèse sur les universités ». Patrick Hetzel envisage plutôt, à l’horizon, un approfondissement de l’autonomie des universités, instaurée par la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) de 2007. Le communiqué publié ce 3 décembre annonce d’ailleurs la parution imminente d’un décret destiné à introduire « plus de souplesse et à simplifier la gestion financière des établissements ». « Aucun établissement ne sera laissé sans solution », tient à préciser le ministre.

Ce dernier avait, il y a quelques jours, estimé qu’à plus long terme, l’augmentation des droits d’inscription « ne devrait pas être un tabou » même si « ce n’est pas le sujet principal ». Une belle provocation qui risque d’attirer encore davantage de manifestants le jeudi 5 décembre, lors de la grève de la fonction publique. À cette date, toutefois, il n’est pas certain que Patrick Hetzel soit encore ministre de plein exercice.

Plans sociaux chez Michelin, Auchan, Vencorex… le commencement d'une tempête pour l'emploi ?

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Plans sociaux chez Michelin, Auchan, Vencorex… le commencement d’une tempête pour l’emploi ?

Ces dernières semaines, plusieurs entreprises françaises, comme Auchan et Michelin, annoncent des destructions massives d’emplois, laissant la CGT parler d’une « saignée industrielle ». La Banque de France signale en plus une montée des défaillances d’entreprises. Les aides gouvernementales durant la pandémie, bien que nécessaires, ont entraîné une fragilité à long terme pour certaines, qualifiées de « zombies ». Les difficultés sectorielles, le coût de l’énergie et une législation pro-licenciement exacerbent la situation. Avec un ralentissement économique prévu, le marché de l’emploi se dégrade et un climat de peur s’installe, risquant d’affecter la qualité de vie des travailleurs.

Pourquoi l'accord de libre-échange avec le Mercosur suscite tant de divisions au sein de l'Union européenne

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Tribune. Mercosur : Plus de 400 associations dénoncent un projet néocolonial et demandent son abandon

L’accord de libre-échange UE-Mercosur suscite une opposition croissante, avec plus de 400 organisations demandant son arrêt lors d’un sommet en décembre à Montevideo. Ce collectif, incluant Stop Mercosur, appelle à résister à des politiques commerciales jugées nocives pour l’environnement et les droits humains. Le processus de négociation, critiqué pour son manque de transparence et d’inclusivité, favorise des modèles agricoles destructeurs et menace les conditions de travail, notamment pour les femmes et les petits agriculteurs. L’accord renforce des structures néocoloniales et accroît les inégalités. Les signataires appellent à privilégier la solidarité, la coopération et le respect des droits dans les relations commerciales.

The New Business of Breakups

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Guérir d’un cœur brisé: Les nouvelles approches de la douleur

Après une rupture par texto, une écrivain explore le marché des remèdes pour guérir le chagrin d’amour, de l’ancien manuel d’Ovide aux retraites modernes. Alors qu’elle navigue dans un monde peuplé de coachs de rupture et d’applications, elle participe à un atelier à Kripalu, abordant le chagrin à travers le yoga et diverses thérapies. La tendresse de ses expériences contraste avec les réalités médicales, comme le syndrome du cœur brisé, qui affecte principalement les femmes. À travers des rencontres et des réflexions, elle remet en question sa perception du chagrin et du besoin d’amour, découvrant que le chagrin peut influencer profondément la vie.

Le cinéma du Média #9. Un avenir vers le retour

MEDIA

Here : un chef-d’œuvre de Robert Zemeckis

Le film “Here” de Robert Zemeckis, qui sort récemment, suscite des éloges pour son originalité et son traitement technologique. Ce récit traverse les âges, révélant des saisons de la vie d’une famille à travers un unique cadre, démontrant l’évolution des événements historiques au sein de la vie quotidienne. Bien que le film explore des thèmes universels tels que la mémoire et la perte, il soulève des questions sur la représentation de l’Histoire, offrant parfois une vision homogène au détriment des discontinuités historiques. Finalement, il laisse le spectateur perplexe, tout en promettant une expérience cinématographique émotive et innovante.

Emilien Ruiz : « L'objectif d'Emmanuel Macron et de ses administrations, c'est d'atteindre le statut de fonctionnaire »

ECONOMIE

Emilien Ruiz : « L’objectif d’Emmanuel Macron et de ses administrations, c’est d’atteindre le...

Donald Trump n’a pas mis longtemps à réagir après sa victoire à l’élection présidentielle aux États-Unis, annonçant la désignation d’Elon Musk à la tête d’un ministère de « l’efficacité gouvernementale ». Le PDG de Tesla et Space X a exprimé son intention de « démanteler la bureaucratie » et de réduire les financements fédéraux notamment destinés à l’Agence de protection de l’environnement, à la planification familiale ou encore à la radio-télévision publique. Cependant, l’inquiétude ne s’arrête pas là. De ce côté-ci de l’Atlantique, Guillaume Kasbarian, notre ministre de la Fonction publique, a également pris la parole sur X (ex-Twitter, propriété d’Elon Musk). Après avoir félicité le milliardaire pour sa nouvelle fonction, il a écrit :

« J’ai hâte de partager avec vous les meilleures pratiques pour faire face à l’excès de bureaucratie, alléger la paperasse et repenser les structures publiques afin d’accroître l’efficacité des agents publics. »

Cette déclaration, suivie de commentaires sur l’« absentéisme » présumé des fonctionnaires, soulève des craintes pour les services publics. Emilien Ruiz, historien et spécialiste du sujet, auteur de Trop de fonctionnaires ? (Fayard, septembre 2021), nous aide à déchiffrer la vision gouvernementale.

Guillaume Kasbarian espère des conseils d’Elon Musk pour « lutter contre l’excès de bureaucratie […] et améliorer l’efficacité des agents publics ». Quelle interprétation tirer de ses propos ?

Emilien Ruiz : Le tweet a suscité de nombreuses réactions et le ministre a mentionné qu’il ne faisait que saluer un homologue. Pourtant, l’administration Trump ne prendra ses fonctions qu’en janvier. Guillaume Kasbarian a donc rendu hommage à une personne qui n’est pas encore en fonction. De plus, on ne l’a pas vu faire de même avec d’autres homologues en poste.

Son message met en lumière la vision politique qu’il a de son rôle de ministre de la Fonction publique, axée principalement sur des coupes budgétaires. Il semble envisager le secteur public comme une entité à amincir. La conception d’Elon Musk concernant la bureaucratie est très nette : le milliardaire veut libéraliser à tous les niveaux et éliminer certaines administrations.

Il est également frappant de noter que Guillaume Kasbarian n’a pas vraiment été recadré par le Premier ministre. Cela indique que le gouvernement partage, voire assume pleinement, une telle conception de la fonction publique, réduite à un coût à diminuer.

Cela se voit également clairement lorsque l’on examine les profils choisis pour diriger le ministère. Ces dernières années, Emmanuel Macron et ses chefs de gouvernement ont nommé des ministres de plus en plus éloignés de toute culture du service public ou de la fonction publique. Amélie de Montchalin [à ce poste entre 2020 et 2022, NDLR] avait manifesté un intérêt pour les affaires publiques, contrairement à Stanislas Guerini [son successeur jusqu’en septembre 2024, NDLR], formé à HEC, entrepreneur, cadre supérieur dans un groupe international. Un véritable tournant a été observé lorsqu’il a commencé à adopter un positionnement défavorable à la fonction publique en évoquant les licenciements.

Avec Guillaume Kasbarian, on marque une nouvelle étape. Lui aussi formé en école de commerce (l’Essec), son parcours professionnel en dehors de la politique est principalement limité aux grands cabinets de conseil en stratégie, ceux-là même qui ont mis en œuvre, entre 2007 et 2012, la révision générale des politiques publiques (RGPP) de Nicolas Sarkozy. Et on a vu les conséquences : des suppressions de postes de fonctionnaires et une détérioration de la qualité des services.

« Trop nombreux et trop chers » : certaines critiques envers les fonctionnaires sont récurrentes. Quelle est la réalité à ce sujet ?

E. R. : Affirmer qu’il y a trop de fonctionnaires est un discours tenu depuis toujours. Cette question, formulée ainsi, est inappropriée. On ne peut pas rester dans l’indétermination, comme le font de nombreux gouvernements depuis longtemps. La question pertinente serait : « Y a-t-il suffisamment de fonctionnaires au regard de ce qu’on leur demande de réaliser ? »

Cependant, ce gouvernement, comme ceux précédents, esquive cette problématique. Il insiste sur la nécessité de faire des économies, de solliciter la fonction publique et d’opter pour une réduction des effectifs… sans jamais préciser qui sera affecté. À l’opposé d’Elon Musk, qui véhicule une vision claire de l’État en déclarant que les dépenses sociales pour le planning familial doivent être supprimées. En France, les déclarations portent sur l’indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires, mais personne ne s’avance à dire qu’il y aurait un surplus de fonctionnaires dans les secteurs de la sécurité, du social, de l’éducation ou de la culture.

Lorsque le gouvernement annonce d’importantes économies, il agit comme si tous les agents devaient être concernés. Pour éviter de nommer les secteurs les plus touchés—car il n’assume pas de viser l’Education nationale, par exemple—il cible « la bureaucratie » ou « les fonctionnaires » au sens large. Surtout, si l’on examine les discours et les actions depuis 2017 de la part d’Emmanuel Macron et de ses ministres de la Fonction publique – il est clair que ce qui est particulièrement visé, c’est le statut de la fonction publique.

Pourquoi s’en prendre au statut des fonctionnaires ?

E. R. : De nombreuses raisons poussent certains politiques ou think tanks à le remettre en question. La plus évidente est l’argument d’un statut trop protecteur : les fonctionnaires bénéficieraient d’un emploi à vie qui leur permettrait de ne pas travailler. Éliminer le statut pour faciliter les licenciements permettrait de les contraindre à une plus grande productivité. En vérité, cette logique est fallacieuse. Depuis son instauration, le statut inclut des procédures disciplinaires permettant de licencier des agents pour faute ou insuffisance professionnelle.

Un autre argument, parfois avancé contre le statut, concerne l’évolution des attentes des jeunes face à l’emploi, avec l’idée que le CDI stable ne séduit plus. Bien que certains jeunes préfèrent l’intérim ou enchaîner les CDD, je ne suis pas convaincu que cette tendance pour la précarité ait été véritablement corroborée par des études.

Enfin, ce qui semble le plus problématique pour les autorités politiques concernant le statut de la fonction publique, ce sont les droits syndicaux et le droit de grève. Au-delà des questions de l’emploi à vie ou des concours, un enjeu fondamental et historique du statut est la participation des agents à l’administration des services publics. C’est la figure du « fonctionnaire citoyen », impliqué dans les discussions par le biais des organisations syndicales et des représentants du personnel, qui est actuellement remise en cause.

La réforme de 2019 a considérablement diminué le poids et le nombre des représentants syndicaux, par la fusion des comités techniques (CT) et des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) dans le comité social, ainsi que par la réduction des attributions des commissions administratives paritaires (CAP). Depuis la fin du XIXe siècle, l’idée que les agents publics puissent se syndiquer et faire grève a toujours suscité questionnements, débats et oppositions. Or, c’est le statut qui garantit ce droit, mis à mal à chaque nouveau mouvement social. On peut s’interroger si, finalement, ce ne sont pas aussi ces remises en cause du statut depuis 2017 qui sont en réalité ciblées.

Un des arguments majeurs du gouvernement consiste à mettre sur le même plan fonction publique et secteur privé…

E. R. : C’est ce qu’avance Guillaume Kasbarian pour justifier l’augmentation des délais de carence pour les fonctionnaires en cas d’arrêt maladie (trois jours au lieu d’un actuellement) et la réduction de l’indemnisation (90 % contre 100 % aujourd’hui). J’y perçois une logique très politicienne de confrontation artificielle entre les secteurs public et privé. En ces temps budgétaires difficiles, affirmer que les fonctionnaires sont des privilégiés permet de détourner l’attention du reste de la population vers ceux qui en auraient plus.

Pour le gouvernement, il est politiquement avantageux de dresser le public contre le privé. Pourtant, les données disponibles montrent que les fonctionnaires ne bénéficient pas forcément de meilleures conditions, que ce soit en matière de pouvoir d’achat ou de prise en charge en cas d’arrêt maladie. Des rapports administratifs soulignent que dans le secteur privé, des accords permettent à 60-70 % des salariés d’obtenir une prise en charge pour les jours de carence et de limiter la baisse de leur salaire, par exemple. Ce qui n’est pas le cas dans le public.

Ce discours critique à l’égard des fonctionnaires est-il spécifique à la France ?

E. R. : Il n’existe pas vraiment d’exception française à ce sujet. Certes, il y a une part de spécificité française dans le statut et le modèle d’une fonction publique de carrière, mais cela ne signifie pas que d’autres pays n’ont pas de statuts ou de modèles similaires. Dans presque tous les pays, y compris aux États-Unis, il existe des agents bénéficiant d’une certaine protection.

Les discours sur les fonctionnaires trop coûteux, sur les bureaucrates, et la nécessité de réduire leur nombre ne sont de toute façon pas propres à la France. Le moteur est identique : on dénonce le nombre d’agents pour cibler en réalité autre chose, cible qui varie selon les dynamiques locales. Par exemple, au Canada, le nombre de fonctionnaires au Québec est fréquemment critiqué comme étant trop élevé. Or, on peut s’interroger si cela ne reflète pas surtout les débats récurrents sur la place de cette province francophone dans la confédération.

En France, comme je l’ai relevé dans mes travaux, les fonctionnaires ont souvent été perçus comme trop loyaux envers le régime précédent. À chaque changement de gouvernement, le « trop d’agents » se traduisait par « trop de loyauté à l’ancien régime dans l’administration ». Peu importe le pays ou l’époque : les critiques contre les fonctionnaires, qui sont en réalité très politiques, visent bien au-delà du simple décompte de leur nombre.

Et la conjoncture économique n’occupe pas une position favorable. Lorsqu’elle se dégrade, comme aujourd’hui, les services publics sont souvent les premiers visés.

La proportionnelle, solution magique pour guérir la crise démocratique ?

ECONOMIE

La proportionnelle, solution magique pour guérir la crise démocratique ?

Le politologue Rémi Lefebvre et la chercheuse Camille Bedock s’interrogent sur les capacités de la proportionnelle à résoudre les problèmes politiques en France. Bien qu’elle puisse refléter plus fidèlement les forces politiques du pays, la proportionnelle ne garantit pas une sortie de l’impasse actuelle. Le contexte électoral post-gouvernemential a ravivé les discussions sur ce mode de scrutin, soutenu par divers partis. Les avantages incluent une meilleure légitimité démocratique et une représentation accrue des petits partis, mais des critiques soulignent le risque de désancrage territorial et la nécessité d’examiner les modalités d’application. Une réforme serait pertinente, mais seule, elle ne suffira pas à rééquilibrer le système institutionnel.

Des fromages Mont d'or retirés en Europe et à Singapour, plus de 70 cas de maladies signalés.

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Des fromages Mont d’or retirés en Europe et à Singapour, plus de 70 cas de maladies signalés.

Il est conseillé de ne pas consommer les produits en question si vous en avez à la maison. Des lots de fromages Mont d’or sont sous rappel depuis le 21 novembre par les autorités en raison d’un potentiel de contamination par des bactéries Yersinia enterocolitica, qui peuvent entraîner des gastro-entérites.

Des signes cliniques apparaissant deux à sept jours après ingestion

Ce rappel concerne tous les lots fabriqués depuis le 10 septembre par la Fruitière des Jarrons, une coopérative agricole située à Ville-du-Pont, dans le Doubs, comme l’indique BFMTV. D’après les données de l’Informé, la France a averti une vingtaine de pays sur ce rappel des produits exportés, notamment en Europe et jusqu’en Asie, notamment à Singapour.

Le média signale également 71 cas de personnes malades, sans qu’aucun cas grave n’ait été enregistré à ce jour. Les signes peuvent se manifester entre deux et sept jours après la consommation des produits concernés.