ACTUALITÉS

Les voix de la justice

Assise en tenue de ville au dernier rang d’une des salles d’audience du tribunal judiciaire de Marseille, elle détonne un peu au milieu des avocats aux longues robes. Pourtant, Ibtesam est parfaitement à sa place. Interprète en langue arabe auprès de la justice, elle attend son tour pour assister un prévenu. Ce jour-là, les comparutions immédiates s’enchaînent. Coups de couteau, larcins, agression sexuelle. À la suspension, cette ancienne universitaire tutoie les avocats et plaisante avec les policiers de l’escorte. Au bout de deux heures et six audiences, c’est son tour. Un ressortissant tunisien, 40 ans, grand et baraqué, est déferré dans le box. Elle devra traduire ses déclarations, la plaidoirie de son conseil, les propos de la juge et du ministère public. Une affaire de cambriolage. La défense du bonhomme est bancale. « Je voulais seulement entrer dans ce local pour dormir », lance-t-il à la présidente par la voix d’Ibtesam. Quand la sentence tombe, il part pour six mois de prison. Avec détachement, Ibtesam lui annonce son maintien en détention. Derniers mots, pas d’au revoir, elle tourne les talons vers son banc. Le prévenu, lui, retourne dans les geôles avant d’être ramené aux Baumettes. Un moment froid, à l’image de la grosse machine judiciaire.  « Une fois, j’ai refusé de parler à la mère d’une personne que j’assistais… » – Ibtesam « On doit faire preuve de réserve, de neutralité. On est là pour interpréter et c’est tout. C’est notre métier et c’est ce que demande la justice », assure-t-elle. Pas de sentiment devant un mis en cause ou un proche désespéré qui vient l’alpaguer. « Une fois, j’ai refusé de parler à la mère d’une personne que j’assistais… », ajoute sèchement Ibtesam, forte de ses nombreuses années d’exercice. Mais même cachée derrière son serment, celui d’apporter son concours à la justice de manière impartiale, la carapace…

ACTUALITÉS

Comment je suis devenu l’un des plus gros trafiquants du port d’Anvers

Pendant plusieurs années, Paul Meyer a importé toutes sortes de marchandises illégales via le port d’Anvers. Les bénéfices de son business ont été évalués à 700 millions d’euros, d’où le surnom que les médias ont attribué à son équipe : le « Gang aux 700 millions » – Paul en était l’un des cerveaux. Quels genres de produits il a importés ? Un peu de tout, principalement de la drogue (du haschisch, de l’héroïne ou encore de la cocaïne). Pendant longtemps, Paul a déjoué le système judiciaire, jusqu'en 2007, où il s’est fait arrêter en Thaïlande et a écopé de 7 ans de prison ferme et cinq ans de liberté conditionnelle. Deux ans plus tard, il raconte à VICE son parcours, en faisant attention de ne pas révéler trop de détails compromettants, bien sûr. « Il y a vingt-neuf ans, je suis venu vivre en Belgique, à Oostmalle. Le marché noir des produits légaux y est beaucoup plus important qu'aux Pays-Bas. J'avais l'habitude d'échanger des matériaux endommagés pour des neufs, comme des réfrigérateurs et des machines à laver. Certain·es client·es ne voulaient pas payer la TVA et demandaient qu’on ne fasse pas de facture, mais mon comptable m'a rapidement signalé que ça ne se faisait pas. Du coup, tu commences à chercher des solutions et c'est comme ça que je me suis retrouvé dans le monde de la contrebande. Dans ce milieu, il y a certaines compétences que tu dois maîtriser. La contrebande, c’est un type de commerce et je possède un certain esprit commercial. C’est une compétence respectable, mais la différence c’est que je l’ai utilisée à des fins qui le sont moins. On ne se retrouve pas dans un environnement pareil du jour au lendemain. Ça m’a pris plusieurs années avant d’en arriver là. Je ne pense pas…

ACTUALITÉS

Loi antiterroriste: Dupond-Moretti veut des mesures judiciaires jusqu’à 5 ans après la sortie de certains...

BERTRAND GUAY via AFPLe ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, assure qu’un ancien détenu jugé pour terrorisme pourra être “doublement suivi” à sa sortie et cela pendant 5 ans. (Bertrand GUAY / AFP) JUSTICE – Le projet de loi antiterroriste présenté, ce mercredi 28 avril en Conseil des ministres, prévoit que certains détenus condamnés pour terrorisme pourront faire l’objet de mesures judiciaires de “prévention de la récidive et de réinsertion” jusqu’à cinq ans après leur sortie de prison, en plus des mesures administratives du ressort du ministère de l’Intérieur. Cette mesure est une réponse à la censure émise, l’été dernier, par le Conseil constitutionnel d’une proposition de loi LREM prévoyant des “mesures de sûreté” pour les détenus terroristes sortant de prison. Notamment à travers le port d’un bracelet électronique. “On a tenu compte des remarques du Conseil constitutionnel”, a expliqué mardi à l’AFP le ministère de la Justice, en soulignant que “les mesures d’obligations et d’interdictions sont moins attentatoires aux libertés”. Le nouveau dispositif prévoit notamment l’obligation d’établir sa résidence en un lieu donné, de répondre aux convocations du juge de l’application des peines ou encore de respecter une prise en charge sanitaire, sociale, éducative ou psychologique. Ne seront concernés que les détenus condamnés pour terrorisme à des peines supérieures ou égales à 5 ans et qui présentent “un niveau de dangerosité particulièrement élevé”, explique l’AFP. Ce lien très étroit entre la justice et le détenu est un élément clé, selon le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti. “Aucun détenu terroriste, aujourd’hui, ne sortira sans être doublement suivi par des mesures administratives et par des mesures judiciaires qui le contraignent à rester au contact de la justice qui le surveille de prêt. C’est une mesure qui pourra durer jusqu’à 5 ans”, a-t-il précisé ce mercredi 28 avril sur le plateau de…

ACTUALITÉS

Les Australiennes hors la loi des années 1920 en couleur

Certaines ont l’air fatigué. D’autres fixent l’objectif avec de la crainte dans le regard. D’autres encore lâchent un sourire aussi fugace que nonchalant, comme si leur arrestation n’était que la dernière d’une longue série. Tous ces visages ont environ un siècle et appartiennent à des femmes qui ont enfreint la loi dans les environs de Sydney. Ces femmes avaient été conduites au Commissariat central où un photographe de la police leur a tiré le portrait alors qu’elles étaient assises dans leurs cellules. Aujourd’hui, l’artiste Matt Loughrey, installé au Royaume-Uni, a décidé de ressusciter ces visages.  Loughrey est totalement autodidacte en matière de colorisation et s’est récemment lancé dans une opération de résurrection de photographies. Inspiré par ses années passées en Australie, il a décidé de mettre ses talents à profit pour fouiller et révéler le passé trouble de ce pays de l’autre bout du monde. Il a accepté d’évoquer ce projet avec nous depuis sa maison irlandaise du comté de Mayo. Fay Watson VICE : Salut Matt, qu’est-ce qui te plaît dans les photos d’identité ?Matt Loughrey : Les visages racontent des histoires. C’est aussi simple que ça. Les paysages et les bâtiments sont des entités inanimées et on ne peut pas vraiment s’identifier. Mais quand on regarde quelqu’un, quand on regarde un visage, des yeux, on ressent l’histoire de la personne. Alors je suis resté sur les visages. Et les photos d’identité, je trouve que c’est la condition humaine la plus ouvertement montrée. Le modèle n’a nulle part où aller, son temps lui est dicté, imposé, il n’a plus la main sur rien. C’est un moment destiné à la réflexion. On a deux choix, n’est-ce pas ? On peut combattre ou se soumettre. Et dans la soumission, on est pleinement ouvert au monde. Quand on voit sa propre photo d’identité, on se voit…

ACTUALITÉS

L’une des meilleures boulangeries d’Italie se trouve dans une prison

Au-dessus de l’entrée du Centre de détention Due Palazzi, à Padoue, dans le nord de l’Italie, on peut lire un extrait d’un poème de Dante qui dit : « Vous n’avez pas été faits pour vivre comme des brutes. » Cette inscription en lettres rouges est entourée de statues en marbre. Une première forte impression en entrant dans ce qui, je le sais déjà, n’est pas une prison comme les autres.  En plus de 500 et quelques détenus, la prison Due Palazzi héberge aussi la boulangerie-pâtisserie Giotto, renommée dans toute l’Italie. Leur panettone, ce grand classique des Noëls italiens, figure régulièrement parmi les meilleurs du pays. Giotto fait aussi des pralines au chocolat, des biscuits, de la glace et des colombes, une pâtisserie caractéristique de la période pascale. Toute la production se fait ici, au sein de la prison. Les produits sont ensuite vendus dans deux magasins installés en ville, à Padoue, ainsi que sur Internet. Les commandes viennent des quatre coins de l’Italie, mais aussi de l’étranger. J’avais déjà eu l’occasion de goûter à leurs préparations, et je voulais savoir comment un programme destiné à des détenus parvient à gérer avec un tel niveau d’excellence les difficultés de l’art pâtissier. Mes guides pour cette plongée en prison sont Giulia Calore et Roberto Polito, de l’association Work Crossing, qui a fondé la boulangerie en 2005 et s’occupe encore aujourd’hui de sa gestion. Giulia est responsable des opérations de communication et Roberto est responsable des ventes et du marketing. À l’origine, la prison de Padoue se trouvait dans le centre-ville, et elle a toujours proposé des programmes d’emploi aux détenus. Le nouveau siège a été construit dans les années 1990, en périphérie de la ville, permettant notamment d’avoir plus de place pour travailler. Aujourd’hui, 38 détenus sont employés par la boulangerie-pâtisserie. D’autres travaillent pour…

ACTUALITÉS

Au Nigeria, plus de 1800 détenus s’évadent après l’attaque d’une prison

TEMILADE ADELAJA via REUTERS(photo d’illustration de la police nigériane mobilisée lors d’une manifestation à Lagos en Octobre 2020) INTERNATIONAL – Plus de 1800 détenus se sont échappés ce lundi 5 avril d’une prison de l’État d’Imo, dans le sud-est du Nigeria, après une attaque perpétrée par “des hommes armés”, ont déclaré les services pénitentiaires nigérians. “La prison d’Owerri (…) a été attaquée vers 02H15 du matin lundi par des hommes armés non identifiés qui ont libéré de force 1844 détenus”, a indiqué dans un communiqué le porte-parole des services pénitentiaires nigérians, Francis Enobore. “Des témoins ont raconté avoir vu un nombre important d’hommes armés à bord de pick-ups (…), ils ont aussitôt attaqué le personnel de la prison avant de faire exploser la porte principale”, explique ce communiqué. De son côté, le chargé de communication des prisons de l’État d’Imo, James Madugba, a confirmé l’attaque et affirmé que la “situation est sous contrôle”, invitant les habitants à “continuer à vaquer à leurs affaires”. L’État voisin d’Abia a mis en place un couvre-feu de 22H00 à 06H00 du matin suite à cette attaque, la plus importante contre une prison dans l’histoire récente du pays. Le président Muhammadu Buhari a condamné cette attaque qualifiant ses auteurs de “terroristes” et “d’anarchistes”, sans toutefois nommer l’IPOB (The Indigenous People of Biafra), le groupe indépendantiste du Biafra, où se trouve l’État d’Imo. Les indépendantistes de la région nient être impliqués Le mouvement de l’IPOB affiche toujours des velléités séparatistes et a récemment montré des vidéos très impressionnantes d’une nouvelle milice (baptisée “Réseau sécuritaire de l’Est”, ESN), dans lesquelles on peut voir des dizaines, voire des centaines de combattants à l’entraînement. Fin janvier des violences avaient éclaté entre l’armée et des communautés locales, faisant au moins un mort. Les tensions restent fortes entre les groupes indépendantistes biafrais…

ACTUALITÉS

Dans l’enfer des prisons au temps du Covid

Maison d’Arrêt de Compiègne, fermée depuis 2015. Martin BUREAU / AFP Le 16 mars 2020, la France annonçait un confinement pour endiguer l’épidémie de coronavirus sur son territoire. Aujourd’hui, la situation est toujours aussi compliquée et notamment dans les prisons. Les données sur le nombre de cas en leur sein sont probablement incomplètes, notamment en raison du difficile accès aux tests. Mais on a déjà recensé des centaines de détenus contaminés et trois décédés tandis que des clusters continuent de se développer un peu partout (à la prison de la Santé à Paris, à celles de Tours ou de Muret ou dans les Hauts-de-France rien qu’en mars 2021) malgré les mesures très contraignantes décidées pour les endiguer : fermeture puis réouverture partielle des parloirs, arrêt des cours, des activités sportives, du travail etc. Publicité Plus d’un an après le début de l’épidémie, la compagne d’un détenu et deux personnes incarcérées en région parisienne nous ont parlé de l’aggravation des conditions de détention depuis l’apparition du Covid-19 et du ras-le-bol qu’elle entraine. Samba*, incarcéré depuis 18 mois à la prison d’Osny (Val-d’Oise) « Au départ de cette crise, on s’est d’abord inquiétés pour nos familles à l’extérieur et surtout pour nos parents. Après, on a commencé à se dire qu’il fallait qu’on fasse nous-mêmes attention parce qu’un cluster en détention serait dur à gérer pour l’administration et parce que certains détenus sont âgés ou fragiles. Mais il y avait plein de choses qui étaient incompréhensibles pendant ce premier confinement. On nous supprimait les cours ou le sport, mais on était une centaine de détenus ensemble en promenade et accompagnés par des surveillants qui ne portaient pas tous le masque alors que eux étaient en contact quotidien avec l’extérieur. À Osny, ils ont même tenté de restreindre le nombre de produits disponible à la cantine [le “magasin” de la prison,…

ACTUALITÉS

Isabelle et Patrick Balkany placés sous bracelet électronique, elle en sourit

AFPIsabelle Balkany, devant le prison de la santé, le 12 février 2020. (FRANCOIS GUILLOT / AFP) POLITIQUE – Autodérision pour Isabelle Balkany. L’épouse de Patrick Balkany s’est amusée du programme télévisé du mercredi 10 mars. “La fille au bracelet” (réalisé par Stéphane Demoustier en 2019) diffusé sur Canal+ était donc le “programme TV de ce soir” pour celle qui a été jugée avec son mari. Après avoir été condamnés en mars 2020 à trois ans de prison ferme pour fraude fiscale, les époux vont finalement effectuer leur peine à domicile avec un bracelet électronique. Elle est effective depuis ce mercredi, d’où le trait d’humour d’Isabelle Balkany.  L’ancien maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany, et sa femme Isabelle, ex-première adjointe de la ville, avaient formulé une demande d’aménagement de peine l’été dernier et celle-ci a été acceptée, ont rapporté BFMTV et LCI. Le bracelet électronique, qui leur a été posé ce mercredi 10 mars, n’autorise le couple à sortir de sa propriété du Moulin de Cossy à Giverny, dans l’Eure, que quelques heures dans la journée en plus de devoir rembourser le fisc. Tout écart à ces conditions pourrait les mener, cette fois, à la case prison. A l’inverse, si la mesure est respectée, elle pourrait déboucher dans quelques mois sur une libération conditionnelle. Isabelle Balkany avait commenté cette décision de justice le 18 février dernier, “je ne suis pas une femme à bijoux, donc ça va me changer”, dans l’émission “Touche pas à mon poste!” animée par Cyril Hanouna. À voir également sur Le Huffpost: “C’est parce que c’est eux?” L’avocat d’Isabelle Balkany juge la sentence ″disproportionnée″ Source

ACTUALITÉS

Éric Dupond-Moretti annonce la création d’un statut du détenu travailleur

GUILLAUME SOUVANT / AFPÉric Dupond-Moretti, ici en visite à la prison de Saint-Maur (Indre) le 1er février 2021. PRISONS – Les détenus qui travaillent vont pouvoir bénéficier d’un contrat de travail, a annoncé ce dimanche 7 mars le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti qui souhaite ainsi revaloriser le travail en prison. “Je vais mettre en place un contrat de travail. Il ne peut pas y avoir de décalage entre la prison et le reste de la société, ou alors on considère que la prison est une société à part”, a affirmé le ministre de la Justice dans l’émission “Zone interdite” sur M6. “Il y a des détenus qui pour la première fois de leur vie vont découvrir ici (en prison) le travail, c’est le gage qu’ils quittent la délinquance”, a expliqué Éric Dupond-Moretti. Au cours de l’émission, le garde des Sceaux a également annoncé la création d’un code pénitentiaire qui à l’instar du code civil ou du code pénal regroupera “toutes les règles importantes” autour de la détention. Les détenus travailleurs ne bénéficient d’aucun véritable statut, dénoncent depuis des années des organisations comme la section française de l’Observatoire international des prisons (OIP). “Ouverture de droits sociaux” Lors d’un discours devant l’École nationale d’administration pénitentiaire (Enap), en mars 2018, le président de la République, Emmanuel Macron avait affirmé que “le lien qui unit l’administration pénitentiaire et le détenu travaillant en son sein” ne doit plus être “un acte unilatéral avec la négation de tous les droits”, mais “un lien contractuel avec des garanties qui s’y attachent”. “On ne peut pas demander à des détenus de respecter la société, de pouvoir se réinsérer en elle” si “on nie (leur) dignité et (leurs) droits”, avait souligné le chef de l’État. Cette proposition est évoquée dans l’avant-projet de loi “pour la confiance dans l’institution judiciaire”…

ACTUALITÉS

Jour de vérité pour Balladur et Léotard face à la Cour de Justice de la République

La décision est très attendue. Plus de 25 ans après la campagne présidentielle malheureuse d’Edouard Balladur, la Cour de justice de la République rend sa décision ce jeudi 4 mars sur des accusations de financement occulte visant l’ancien Premier ministre et son ex-ministre de la Défense François Léotard, dans un volet de l’affaire Karachi.  L’accusation a requis le 2 février dernier un an de prison avec sursis et 50.000 euros d’amende à l’encontre d’Edouard Balladur, jugé à 91 ans pour “complicité” et “recel” d’abus de biens sociaux. Une peine de deux ans de prison avec sursis et 100.000 euros d’amende a été demandée contre François Léotard, 78 ans, poursuivi lui pour “complicité”. Le président de la Cour, Dominique Pauthe, doit commencer la lecture de son arrêt à 11h ce jeudi matin. La CJR, juridiction controversée, est la seule habilitée à juger des membres du gouvernement pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions.  Des “accusations grossières” et des “théories délirantes” Dans ce dossier vieux d’un quart de siècle, il est reproché à l’ex-Premier ministre d’avoir en partie financé sa campagne électorale de 1995 via des rétrocommissions illégales versées en marge d’importants contrats d’armement. Des “accusations grossières”, basées sur des “théories délirantes”, ont brocardé les avocats d’Edouard Balladur, qui était absent lors du réquisitoire et des plaidoiries de la défense.  Pour le procureur général François Molins, l’ancien locataire de Matignon (1993-1995) connaissait “l’origine frauduleuse” des fonds ayant en partie alimenté son compte de campagne.  Malgré la “gravité des faits”, le ministère public a demandé à la Cour de prendre en compte le temps écoulé et l’âge des prévenus. Edouard Balladur et François Léotard sont accusés d’avoir imposé à deux entités détenues par l’Etat – qui négociaient la vente de sous-marins et de frégates à l’Arabie saoudite et au Pakistan – un…